*Il va, très bientôt, s’adresser à la nation. Il a choisi, pour ce faire, de s’exprimer devant les deux Chambres du Parlement, réunies en Congrès, au Palais du Peuple, à Lingwala. Même si la date n’est pas encore connue, il va de soi que le Président de la République, Joseph Kabila, tirant les conséquences découlant de l’échec des pourparlers directs tenus, depuis le 8 décembre 2016, au Centre Interdiocésain, sous les auspices des Evêques, puisse prendre la vraie mesure des enjeux, pour réorienter et recadrer les choses autrement. Déjà, des sources concordantes renseignent qu’il aurait institué, à toutes fins utiles, une commission constituée de trois personnes, à savoir, Nkulu Kilombo, Lumanu Mulenda Bwana N’Sefu et consorts pour amorcer un début de nouvelles consultations au sein de la classe politique. Il serait question, dans cette démarche somme toute spéciale, d’étudier des voies et moyens susceptibles d’être explorées, pour arriver, finalement, à conjurer la crise politique dont les racines auraient tendance à phagocyter, une fois de plus, le déroulement normal du processus électoral.

Divorce consommé

Plus rien ne marche entre les parties prenantes aux discussions directes. La Majorité est montée, hier, au créneau, pour fustiger l’attitude du Rassemblement qui, à son avis, serait sur le point de tout chambouler, en refusant de fournir au Chef de l’Etat, Joseph Kabila, la liste de trois candidats au Premier Ministre. La Majorité accuse également le Rassemblement de vouloir recourir à la rue, pour tenter d’organiser une insurrection populaire. De son côté, le Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au Changement, devenu orphelin de son géniteur, Etienne Tshisekedi wa Mulumba dont la dépouille mortelle n’a toujours pas été inhumé, depuis qu’il s’était éteint à la Clinique Sainte Elisabeth, à Bruxelles, bat, plutôt, le rappel des troupes. A la clé, trois manifestations sont ainsi programmées dans l’espace d’une semaine. Tenez ! Lundi 3 avril, le Rassemblement miserait sur une journée ville morte, pour exiger l’application intégrale de l’Accord de la Saint Sylvestre. Mercredi 5 avril, il promet la paralysie de l’essentiel de l’administration publique, pour incruster la crise dans l’appareil de l’Etat et obliger, croit-il, les autorités à revenir aux bons sentiments. Lundi 10 avril, le Rassemblement, très ferme dans sa démarche, se dit déterminé à envoyer ses combattants dans la rue. Mais, jusqu’où irait le Rassemblement ? La question reste posée. D’autant que les vraies motivations de cette descente aux allures d’une folle expédition punitive dans la rue, ne transparaissent pas clairement dans le mot d’ordre donné, ni dans le communiqué circulant sur la toile.

Impasse

Les discussions directes, censées servir de lit à l’application de l’Accord, tel qu’il avait conclu, le 31 décembre 2016, au Centre Interdiocésain, à la Gombe, se sont soldées par un cuisant échec. Les Evêques, rendant compte au Chef de l’Etat, mardi 28 mars, au Palais du Peuple, l’ont vivement reconnu et sollicité son implication, pour décanter cette nouvelle crise qui, naturellement, risque de bloquer, pour longtemps, l’évolution du processus électoral, pourtant, annoncé pour la fin du mois de décembre 2017.

Espoir ?

Y a-t-il lieu d’espérer que lors de son intervention, voulue musclée, devant les Députés et Sénateurs, Joseph Kabila se placera au-dessus de la mêlée, pour départager la Majorité et le Rassemblement ? Rien n’est si sûr. Sinon, la Majorité, dans sa déclaration d’hier, aurait changé son fusil d’épaules, en y introduisant un petit bémol. A moins les rapports des forces, après le langage de la rue, déterminent les uns et les autres, à revenir à la table de discussions. Cette fois-là, puisque les Evêques en ont été dessaisis, à tous les points de blocages listés jusqu’ici, il faudrait y ajouter, logiquement, la question d’une nouvelle médiation. Est-il si tôt d’imaginer que Saïd Djinnit, dans ses consultations engagées, depuis quelques jours en RDC, s’inscrit-là, dans la droite ligne du coup de fouet à donner aux acteurs politiques, pour les contraindre à y revenir ? Rien n’est impossible. Surtout qu’en politique, d’heures en heures, tous les éléments sont à prendre en compte, s’il faut se faire une idée de ce qui pourrait réellement se passer.

Faux combats

Tout compte fait, les congolais, eux, dans leur descente dans la misère sociale, devenue forte et intenable, fulminent, derrière les manteaux, d’autres idées et ne demandent pas mieux que les élections, pour trancher, une fois pour toutes. D’où, des appels se multiplient, pour qu’en lieu et place de la recherche du pouvoir pour le pouvoir, que l’accent soit, par contre, mis sur l’organisation des élections dans les délais fixés par l’Accord du 31 décembre 2016 ou, même, à la limite, par celui du 18 octobre 2016, selon que le chronogramme, tel que convenu autour des Evêques, n’aura, même pas, été respecté. L’affaire des postes ainsi que tous les combats actuels articulés sur des questions périphériques sur fond des intérêts particuliers, devrait, raisonnablement, céder la place aux choses plus sérieuses. C’est-à-dire, les élections et l’alternance démocratique aux leviers des commandes. Agir autrement, ce serait la plus belle manière de chercher, désespérément, à faire pousser des cheveux sur la tête d’un chauve. Plus tard, lorsque des schémas du chaos et de l’apocalypse auront montré leurs limites, on en arrivera encore à compter des morts et en faire des comptabilités macabres, pour en tirer profit ? Du cynisme au réalisme, il faudrait que les acteurs politiques aient, à la fois, un sens de l’Etat et un sens de la nation. En tout cas, ces deux piliers-là, qui fondent la foi et l’existence de tout un peuple, sont tellement menacés que seul, un sursaut patriotique s’impose à tous, pour sauver ne serait-ce que l’essentiel.
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