Le lien étroit entre les ressources humaines et le développement économique, basé sur les expériences du Japon, tel est le thème abordé hier au cours d’une matinée d’échange organisée par l’Ambassade du Japon en RDC en collaboration avec l’Institut national de préparation professionnelle (INPP), à l’intention des étudiants. Pendant le débat, tous ont convenu que l’éducation est le moteur de la croissance et du développement. C’est l’esprit japonais, celui de travailler toujours en collectivité.
Pour cette table ronde, quatre intervenants se sont succédé à la tribune. Il s’agit de l’Administrateur Directeur- Général de l’INPP Maurice Tshikuya, de l’ambassadeur de l’Empire du soleil levant en RDC Hiroshi Karube et de deux anciens boursiers qui ont longtemps vécu au Japon, à savoir le Professeur Daniel Mukoko, Expert en Economie de l’Université de Kinshasa et Vice Premier ministre honoraire, et le Professeur José Lami, Doyen élu de la Faculté des Sciences Pharmaceutiques à l’Université de Kinshasa.
Dans son exposé, le diplomate japonais a souligné l’importance de l’éducation au Japon. Selon lui, celle-ci a permis à ce pays de réaliser le développement économique et culturel. Se référant à la richesse en ressources naturelles que possèdent la RDC, M.Karube a fait savoir que la mise en valeur des ressources humaines congolaises pourrait permettre de mieux exploiter les ressources naturelles et réaliser un élan économique.
Pour lui, la RDC possède une grande richesse en matière de ressources naturelles. « Mais je crois que ce pays a un atout tout aussi important ; sa population. Si nous pouvons bien l’exploiter, je suis convaincu que votre pays pourra réaliser un élan économique comme le Japon a pu le faire », a soutenu le chef de la mission diplomatique nippone en RDC, poursuivant que c’est justement pour cette raison que le Japon appuie l’INPP, qui est à la base de la mise en valeur des ressources humaines. Prenant à témoin Maurice Tshikuya qui a plusieurs fois séjourné au Japon, Hiroshi Karube a déclaré que le DG de l’INPP connaît bien ce fondement de la coopération japonaise et œuvre activement pour introduire le savoir-faire du Japon tel que « les 5S Kaizen ».
L’ambassadeur Karube a exprimé son souhait de voir les jeunes congolais apprendre justement cette philosophie. Et de poursuivre, « cette dernière va leur permettre de s’épanouir pleinement dans la société congolaise. Je suis convaincu que les efforts et la motivation interne de « chacun » de la jeune génération congolaise réaliseront certainement le développement et la prospérité de votre pays, la RDC, dans l’avenir ».
Pour sa part, Maurice Tshikuya a donné des exemples du savoir-faire du Japon qu’il compte introduire dans l’INPP, tels que le respect du temps, la rigueur ainsi que l’esprit de « Kaizen », qui signifie en japonais : « amélioration continue ». Le patron de l’INPP estime qu’il faille favoriser l’esprit japonais qui se résume en l’amour du travail bien fait, le travail en équipe, l’humilité. A l’entendre, une évaluation simple peut conduire à apprécier ce qu’on a fait.
« C’est ce qui est important pour mettre en vedette nos ressources humaines. Nos ressources humaines devraient être un modèle de développement. C’est cet esprit que nous voulons davantage cultiver dans le chef de nos agents et de toute la communauté congolaise pour que nous puissions agir ensemble, en travaillant en équipe et mieux pour atteindre nos objectifs », a-t-il renchéri.
Dans son intervention, le Pr. Daniel Mukoko a mis l’accent sur la réinvention des communautés congolaises, expliquant « l’esprit d’appartenance » que les Japonais ressentent à l’égard de leurs communautés, de leurs écoles ainsi que de leurs entreprises. Cet expert congolais de questions économiques souligne le fait que la RDC demeurerait un pays des jeunes où la population de 10 à 24 ans représenterait plus de 30% de sa population. Par ailleurs, le même auteur a expliqué que cette réinvention du mode de vie sociale pourrait faciliter la mise en valeur des ressources humaines de ce pays.
Enfin, le Pr. José Lami, qui a fait ses études doctorales et la recherche postdoctorale au Japon, a expliqué le système éducatif de ce pays, qui enseigne aux élèves, non seulement les métiers théoriques, mais également le savoir-faire pratique comme l’esprit d’équipe ou les compétences dans la vie réelle. Il a également présenté quelques activités de la vie scolaire du Japon.