C’est sur une fausse note que les négociateurs aux discussions directes au centre Interdiocésain de la Gombe se sont séparés dans la nuit du lundi, 27 mars 2017. Durant toute la journée d’hier, tout était froid à travers la Ville-Province de Kinshasa. Certaines institutions étatiques n’ont pas ouvert les portes comme d’ordinaire. Vers l’avant-midi et une partie de l’après-midi, les kinois ont intercepté des dispositifs sécuritaires déployés ça et là. Peut-on affirmer, somme toute, que telle situation n’est qu’un début du mécontentement du peuple congolais qui, pourtant, s’attendait impatiemment à une issue heureuse des discussions directes ? D’après M. Jérôme Bonso, Expert avéré en questions électorales, et Président de la Ligue pour les Elections Libres et Transparentes (LINELIT) et Agir pour les Elections Transparentes et Apaisées (AETA), mener des manifestations de grandes envergures ne sortira pas le pays de la crise dans laquelle il est englué. L’important, c’est de trouver un consensus et continuer avec le processus électoral. Il l’a fait savoir lors d’un court entretien téléphonique avec le Journal La Prospérité. Il a profité de la perche tendue pour convier les acteurs politiques à favoriser les intérêts majeurs du peuple. Car, à l’en croire, il est inadmissible qu’on prenne toute une nation en otage pour les raisons des strapontins politiques tant enviés.
Les élections vers 2018 ?
Ce sont les types des questions qui fâchent. Pour Jérôme Bonso, tel qu’il l’a si bien rappelé aux Évêques et à toutes les familles politiques, si des concessions majeures sont faites on ne sera plus loin de convoquer le corps électoral cette année. A cela, il faut, dans son entendement, l’implication impérative du schéma «plan bis». Ceci consiste à prioriser la présidentielle couplée aux législatives nationales. Ce, afin de réduire très significativement les marges de manœuvres dilatoires qui se dessinent à ce jour et à l’horizon 2017.
Au sortir de la clôture de l’arrangement particulier, les prélats catholiques ont exhorté les politiciens à la retenue et à fixer leurs regards sur l’essentiel : l’organisation des élections dans le délai. Bien que tout n’ait pas tourné comme attendu par les masses populaires, Marcel Utembi a, du moins, en qualité du Président de la Cenco, invité les uns et les autres à mettre de l’eau dans leur vin pour la mise en application de l’accord. Si réellement l’on s’y met, les élections en 2017 ne seront plus une chimère. Au cas contraire, c’est en 2018 qu’il faut les espérer. Dans tous les cas, les impératifs demeurent la volonté, un peu d’humanisme dans les démarches et le sens du pardon ou la réconciliation sincère entre les politiques jadis amis, aujourd’hui adversaires. Oui, estiment des observateurs avérés, dès lors que les choses iraient dans ce sens, la population congolaise vivra le paradis terrestre.
Dialoguer c’est une culture !
Jérôme Bonso estime qu’il serait de bon alois, pour mettre fin aux divisions superfétatoires autour du partage du gâteau, que l’on confie les postes ministériels aux secrétaires généraux des institutions. L’initiative, bien que semblant en déphasage avec les avancées conjuguées jusqu’ici, demeure une piste qui a vraiment échappé aux négociateurs. Qu’à cela ne tienne, au point où le train de l’arrangement particulier est suspendu actuellement, il n’est pas exclu qu’un troisième round soit envisagé ou encore une rencontre entre le Président Kabila et le Président du Rassemblement. La Ligue pour les Elections Libres et Transparentes (LINELIT) et Agir pour les Elections Transparentes et Apaisées (AETA) ne baissent pas les bras pour prôner un dialogue franc et sincère entre la MP et le Rassemblement. S’il faut faire un coup de projecteur sur l’arrangement particulier, les divergences majeures et persistantes sont, entre autres, le mode de désignation du Premier Ministre ainsi que la présidence du comité de suivi de l’accord. Puisque les prélats catholiques ont jeté l’éponge et en avaient appelé à l’implication personnelle du Chef de l’Etat, espère-ton bien à un avenir heureux de l’accord. Car, la nuit porte conseil, dit-on.