RDC : commémoration de la mort du premier Président de la République Démocratique du Congo
Le peuple Congolais s’est souvenu, vendredi, du premier Président de la République démocratique du Congo, Joseph Kasa-Vubu, un des pères de l’indépendance de ce pays, décédé le 24 mars 1969 à Boma, dans l’actuelle province du Kongo Central.
Né en 1917 à Dizi, village situé près de Tshela dans l’ancien district du Bas-fleuve (Kongo Central), à l’Ouest de la RDC, Joseph Kasa-Vubu était un élève brillant et discipliné du petit séminaire de Mbata-Kiela. Il a fait des études supérieures au grand séminaire de Kabwe, au Kasaï pour devenir prêtre catholique. Cependant à la dernière année de sa formation, il a été jugé trop indépendant et trop critique et a été exclu de cet établissement. Et fort de sa formation en philosophie, il débutera sa carrière professionnelle dans l’enseignement.
C’est plus tard, à Léopoldville (Kinshasa) capitale du Congo belge, qu’il subira les influences parfois de divers groupes d’ évolués congolais et du mouvement de la décolonisation africaine. Dans ce contexte, il a été le premier congolais à réclamer en 1943 auprès du colonisateur les droits des premiers occupants. Il s’est surtout révélé au grand public national et international en tant que dirigeant et président de l’Association des Bakongo (ABAKO) peuple qui constituait plus de 60% de la population qui habitait la ville de Léopoldville dans les années 1950.
C’est vers les années 1955 que l’ABAKO alors association culturelle s’est peu à peu transformée en parti politique. Joseph Kasa-Vubu a, au nom de l’ABAKO, réagi au plan « Van Bilsen » qui demandait, que l’élite congolaise soit préparée avant d’accéder à l’indépendance. L’initiative acceptée par le groupe congolais de la conscience Africaine proposait 30 ans pour cette préparation.
Par contre, l’ABAKO de Kasa-Vubu, à travers son contre-manifeste, voulait l’annulation de ce plan (Van Bilsen) en demandant l’indépendance immédiate et sans conditions du Congo. Cette réaction conduira ainsi à la première crise politique belgo-congolaise et par cet acte, l’ABAKO deviendra le premier parti politique à demander l’indépendance du Congo.
En 1958, après une élection largement remportée par l’ABAKO à Léopoldville, Kasa-Vubu devient le premier bourgmestre noir de la commune de Dendale, aujourd’hui Kasa-Vubu.
Le 4 janvier 1959, à la suite de l’interdiction par le pouvoir colonial du rassemblement politique de l’ABAKO devant être présidé par Joseph Kasa-Vubu, de graves émeutes éclatent à Léopoldville avec comme conséquences, les attaques des édifices coloniaux ainsi que des commerces et magasins appartenant à des Blancs entrainant morts d’hommes et de nombreux blessés.
A l’indépendance du pays le 30 juin 1960, Joseph Kasa-Vubu est largement élu par le premier parlement Congolais premier Président de la jeune République du Congo face à Bolikango. Il dirige le pays du 30 juin 1960 au 24 Novembre 1965 en dépit de différentes crises politiques, rébellion et tentatives de sécession dont le pays a été le théâtre.
Après avoir été évincé par le coup d’Etat militaire de Joseph Mobutu, Kasa-Vubu fut astreint en résidence par ce dernier et mourut de manque criant de soins, le 24 mars 1969, à Kinsundi, dans le Kongo Central.