Le controversé général Kanyama a été remplacé à la tête de la Police de Kinshasa, alors qu’aucun communiqué n’en explique les raisons.La fulgurante ascension de Célestin Kanyama, l’enfant maison de la police kinoise s’est estompée. « L’Esprit de mort » a été remplacé par son adjoint, Elvis Palanga, au teint encore plus sombre que les quatre de règne de son mentor à la tête de la controversée police de Kinshasa.


Depuis le 29 décembre 2013, Célestin Kanyama qui a plus de 20 ans au sein de cette institution, a incarné « le visage » d’une police répressive et sans pitié. Quant il ne fallait pas écraser les manifestations, parfois de manière sanglante, le Général congolais intervenait dans des conflits des stars congolaises. Comme l’audace d’avoir envoyé l’icône même de la chanson, Koffi Olomide, à la prison centrale dite « de Makala ». « J’ai vu des policiers escalader le mur chez moi, alors que le portail était ouvert. On se croirait en guerre« , s’étonnera même l’artiste congolais; coupable d’avoir « tabassé » une de ses danseuses à… Nairobi. Omniprésent, le Général faisait l’ordre aux funérailles de la chanteuse de Gospel Marie Misamu, ou à celles de la star Papa Wemba.

Fidèle des fidèles, Kanyama a néanmoins hérité une réputation déjà faite, avec notamment le rocambolesque assassinat de Floribert Chebeya, militant des droits de l’homme tué dans l’ouest de Kinshasa. Plusieurs hauts dirigeants de la police seront reconnus coupables, empirant déjà la réputation d’une institution accablée par plusieurs dossiers de répressions.


Entre les opérations Likofi contre les fameux Kuluna [bandits armés à Kinshasa], Kanyama aura fait ses preuves, jusqu’à se faire affectueusement appelé: « Esprit de mort ». Le général a néanmoins fini par trop bien faire, agaçant les organisations internationales de défense des droits de l’homme. On parle même de la Cour Pénale Internationale (CPI) qui l’aurait dans son viseur. Washington est, quant à lui, passé à l’attaque en 2016, gelant les avoirs du général.



Toutefois, c’est dans une confusion totale qu’intervient son remplacement du poste du Commissaire provincial de la Police de Kinshasa. Le colonel Pierrot Mwanamputu, Porte-parole de la Police, s’est même refusé tout commentaire à ce sujet, confirmant cependant la nouvelle à POLITICO.CD. Dans les coulisses, ce remplacement qui est intervenu, semble-t-il, il y a plusieurs jours, ferait suite à une sanction pour « insubordination ». On ne saura jamais à quel ordre le Général a-t-il finalement refusé d’obtempérer.

Par ailleurs, le départ de Célestin Kanyama rassemble plutôt à un « repli stratégique ». Après les sanctions américaines et européennes contre des officiels congolais, et les promesses des nouvelles interventions, les plus fidèles du président Kabila commencent petit à petit à quitter leurs postes de responsabilité.

En janvier dernier, une source proche du Pouvoir confiait à POLITICO.CD un prochain départ de l’administrateur général de l’Agence nationale de renseignement (ANR), Kalev Mutond pour devenir Conseiller Spécial du président Joseph Kabila en matière de sécurité.

Le 2 août dernier, Kalev Mutond et le ministre congolais de Justice Alexis Thambwe étaient visés par une plainte pour « torture », aux États-Unis, déposée par l’ancien conseiller en sécurité de l’opposant Moïse Katumbi, l’Américain Darryl Lewis, en plus d’avoir été déjà sanctionnés par le Département de Trésor des Etats-Unis.

A l’heure actuelle, la Police nationale congolaise (PNC) n’a toujours pas officiellement communiqué sur le statut du général Célestin Kanyama, encore moins sur les raisons de son remplacement. Ce qui est loin de signifier une sanction contre lui, alors que le Colonel Palanga pour sa part, assume l’intérim. Comme le Général Numbi bien avant lui, Célestin Kanyama semble être destiné à un retrait, le temps de se faire oublier….
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