Peu bavards devant la presse présente au Palais de la Nation, les délégués reçus en audience par le Président de la République ont pourtant marqué un consensus autour des questions qui bloquent la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre 2016, a confié à AfricaNews, une source ayant participé aux discussions
Lundi 03 mars 2016 à 17h, le Président de la République, Joseph Kabila Kabange, a officiellement ouvert les consultations de la classe politique et sociale en vue de trouver une issue à la mise en œuvre de l’Accord de la CENCO signé le 31 décembre 2016 à Kinshasa.

Le premier groupe à arriver au Palais de la Nation, la Société civile signataire de l’Accord du 18 octobre 2016, conduite par Maguy Kiala. Puis, l’Opposition républicaine conduite par Léon Kengo wa Dondo et l’Opposition signataire de l’Accord du 18 octobre 2016 avec à la tête Vital Kamerhe. L’Opposition proche du Rassemblement a brillé par son absence, alors qu’elle était annoncée sur le programme officiel. Si Kengo s’est abstenu à tout commentaire, Maguy Kiala et Vital Kamerhe n’ont pas par contre caché leur satisfaction après cette rencontre. De manière générale, tous ont plaidé pour l’application de l’Accord de la CENCO, privilégiant le consensus pour la désignation du président du Comité national de suivi de l’accord -CNSA- et le recours au pouvoir discrétionnaire du Président de la République quant à la nomination du Premier ministre.

Devant la presse, tous les délégués se sont montrés moins bavards après leur rencontre avec le Président de la République, usant plus du langage diplomatique. Mais une source ayant assisté aux consultations s’est confiée à AfricaNews sous l’anonymat et a laissé entendre: «il s’est dégagé un consensus. Tout le monde est d’accord que le Président use de son pouvoir discrétionnaire pour nommer le prochain Premier ministre qui doit être du Rassemblement». Une indiscrétion qui concorde parfaitement avec la déclaration faite par Vital Kamerhe devant les médias: «…Nous avons plaidé pour l’application de l’esprit de l’Accord du 31 décembre. L’esprit de cet accord veut que le Premier ministre vienne du Rassemblement. Mais cependant, le pays doit avancer car le plus important c’est amener le peuple aux élections. Concernant la désignation du président du CNSA, nous devons privilégier le consensus car ce poste avait été donné à Etienne Tshisekedi par rapport à ce qu’il représentait en termes de poids politique. Maintenant que Tshisekedi n’est plus, son remplaçant peut provenir d’une autre organisation que le Rassemblement».

Colloque singulier

C’est clair que si les divergences persistent, le Président de la République sera appelé à user de son pouvoir discrétionnaire conformément à la Constitution, afin de se choisir un Premier ministre au sein du Rassemblement. Ce qui ne dérange en rien la Société civile conduite par Maguy Kiala, qui a en outre plaidé pour la révision à la hausse de leur quota au Gouvernement: «concernant la nomination du Premier ministre, nous nous en remettons au pouvoir discrétionnaire du Chef de l’Etat. Et sur l’autre point de blocage, la désignation du président du CNSA, nous avons conseillé un large consensus».

Fatigué mais souriant, Léon Kengo wa Dondo, leader de l’Opposition républicaine, n’a voulu filtrer aucune information au sortir de sa rencontre avec le président Kabila. «En droit constitutionnel, ces consultations sont appelées colloque singulier. C’est à dire le président pose les questions et les invités répondent. Et les invités ne peuvent divulguer le contenu de ces échanges », a asséné le président du Sénat devant la presse.
Initiées après l’échec des discussions dites directes sous la médiation de la CENCO, ces consultations ont pour objectif de baliser la mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016. Selon le programme, la journée de mardi 04 avril sera consacrée à la délégation de la Majorité présidentielle et au reste de l’Opposition dont le Rassemblement.
Henry MBUYI
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