* Les Alliés d’Etienne Tshisekedi dénoncent le jeu du G7 et désavouent Pierre Lumbi.
Inattendu. C’est du moins ce qu’on peut qualifier de virement hier jeudi 6 avril d’une des cinq composantes du Rassemblement aile Limete. Lisanga Bonganga, le coordonateur de la Coalition des alliés d’Etienne Tshisekedi (CAT), ne s’aligne plus derrière Félix Tshisekedi, et moins encore Pierre Lumbi. Une décision qui met, une fois encore, en mal la plateforme de l’Opposition, à quelques heures de la nomination d’un nouveau Premier ministre qui devrait être proposé au chef de l’Etat, conformément à l’Accord du 31 décembre 2016 à la CENCO.
La nouvelle est tombée comme un cheveu dans la soupe. Personne ne s’y attendait, et moins encore les concernés. La CAT, en atelier de réflexion depuis mercredi dernier à Canaan, à Gombe pour proposer les moyens de matérialiser l’accord de la Saint Sylvestre et trouver des solutions à la crise au sein du Rassemblement. Voilà le moment où les autres composantes ont décidé de se réunir, sans tenir compte des autres collègues.
"Au moment où nos assises n’ont pas encore livré leurs résolutions, nous sommes surpris d’apprendre que le RASSOP s’est réuni sans toutes ses composantes, pour prendre position par rapport au discours du chef de l’Etat sur l’état de la Nation", regrette Lisanga Bonganga.
Ainsi, la CAT et son coordonateur fustigent, dénoncent et regrettent "ce genre d’attitude qui n’est pas de nature à restaurer la cohésion au sein du groupe".
« Depuis toujours, poursuit Lisanga, "nous disons qu’on peut tout nous interdire, sauf nous empêcher de réfléchir. Nous sommes déterminés, plus que jamais à œuvrer pour l’unité du RASSOP, en vue de l’application de l’Accord de la Saint Sylvestre et la signature de l’Arrangement particulier, dans le but ultime d’arriver à l’alternance politique dans notre pays".
INDIGNATION
"Au moment où nous recherchons un Etat de droit pour la bonne marche du pays, nous ne pouvons pas accepter cette politique de diabolisation et d’exclusion systématique qui semble élire domicile au sein du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement", précise-t-on à la CAT.
En clair, les Alliés d’Etienne Tshisekedi dénoncent le jeu du G7 tendant à isoler certaines composantes dans la prise de décision du Rassemblement. "Non seulement la plateforme s’est réunie pour analyser le discours du chef de l’Etat à la Nation, des contacts seraient pris au niveau de la CENCO pour l’unification de deux ailes du Rassemblement, sans que certains sages ne soient au courant", affirment certains ténors de la CAT, qui pointent d’un doigt accusateur Pierre Lumbi.
LES CANDIDATS A LA PRIMATURE
Avec la mise à l’écart de la CAT, des observateurs se demandent comment le Rassemblement va-t-il présenter une liste de trois noms au chef de l’Etat pour la nomination d’un Premier ministre.
Reçu par Joseph Kabila dans le cadre de ses consultations pour la mise en œuvre de l’Accord, Joseph Olenghankoy avait profité de l’occasion pour remettre au Président de la République la liste de candidats premiers ministres pour nomination. Selon nos sources, ladite liste serait constituée de 5 noms. Il s’agit de Félix Tshisekedi, Roger Lumbala, Raphaël Katebe, Valentin Mubake et de Bruno Tshibala.
Bien qu’ayant reçu cette liste, le chef de l’État a, lors de son discours sur l’état de la Nation le mercredi 5 avril devant les deux Chambres du Parlement réunies en congrès, demandé aux deux ailes du Rassemblement de s’organiser et de lui présenter une liste de candidats Premiers ministres pour nomination dans 48 heures.
"Je demande aux membres du Rassemblement de se surmonter leurs querelles intestines et de présenter une liste de candidats Premiers ministres", a dit Joseph Kabila, qui a promis de nommer dans 48 heures le futur chef du gouvernement de Transition. Le suspense sera donc levé ce vendredi.