Depuis la nuit des temps, la femme ne pouvait pas être comptée parmi les gestionnaires du pouvoir coutumier ou public. Les choses ont commencé à changer en 2014 dans la province du Sud Kivu, précisément dans le territoire de Fizi, grâce à l’ONG « Action des femmes pour le développement » (AFD). A ce jour, le territoire de Fizi compte 205 femmes qui participent à la gestion du pouvoir coutumier et public, affirme à ce propos Emérite Tabisha, coordonnatrice de cette ONG.

« Une directrice d’école primaire et une femme préfet au secondaire sortent du lot. D’autres femmes s’emploient à gérer avec brio six entités (sous-villages) de Fizi », commente Emérite Tabisha. « C’est une première dans l’histoire, car le pouvoir coutumier ne pouvait pas imaginer qu’une femme soit mwami (chef coutumier, NDLR) », se réjouit Emérite Tabisha. « Notre vision est que d’ici cinq ans, un mwami qui mourra soit remplacé par une femme ».
Pour la pérennisation de ce projet qui se base sur la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des nations unies sur la paix, la sécurité et le développement, Emérite Tabisha indique que son ong procède par l’identification des femmes éveillées et courageuses qui savent écrire et lire dans la communauté. Une fois répérées, elles sont renforcées en capacité par des ateliers de formation.
« Chaque femme qui dirige le pouvoir coutumier doit être secondée par une autre femme ou encore une jeune fille scolarisée (dauphine), afin de susciter le goût de la gouvernance et d’administration dans le chef de cette nouvelle génération », explique le porte-étendard de l’ONG Action des femmes pour le développement.
Au nombre de difficultés, la responsable de l’AFD énumère le manque de financement. Le projet pour l’accès des femmes aux organes de prise de décision en milieu rural souffre d’un manque de financement. Et pourtant, il est salué par tous.
« Nous travaillons avec des fonds ponctuels pendant que nous avons besoin de beaucoup de moyens pour élargir cette initiative dans d’autres territoires voire provinces », nous confie Emérite Tabisha.
« Autres obstacles : l’extrémisme, le poids de la coutume..., sont encore élevés du côté des hommes, chefs coutumiers, des confessions religieuses et des dirigeants. Il faudra ainsi que la communauté accepte le changement des pratiques coutumières », fait remarquer Mme Tabisha.
« Elévation du statut de la femme en milieu rural », un projet de l’AFD a été lancé en 2010 à Fizi, dans la province du Sud-Kivu qui compte 18 mwamis. Cette ong avait constaté l’absence criante de femmes dans le pouvoir coutumier. C’est ainsi qu’elle s’est appuyé sur les mwamis pour bien mener son plaidoyer.
Finalement, AFD est tombée sur un mwami qui a accepté de travailler avec eux. Ce dernier leur a confié sa femme comme gestionnaire du projet, ce qui a permis que le dossier puisse évoluer. Pour le moment, plusieurs ateliers de renforcement des capacités ont été organisés à l’intention de quelques mwamis et de leurs épouses.
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