
En effet, arrêté exactement le vendredi 03 mars 2017 par les forces de police dans sa résidence à l’ouest de Kinshasa, dans la commune de Ngaliema, le député national, de son vrai nom Zacharie Badiengila, alias Ne Muanda Nsemi, président du mouvement politico-religieux Bundu dia Mayala (branche politique de la secte Bundu dia Kongo), a été transféré le lendemain à la Prison Centrale de Makala, alors qu’il bénéficiait d’une immunité parlementaire. Après son évasion, et celle de plus de 4600 prisonniers, les autorités sont toujours sur le pied de guerre. « C’est très difficile de le [Ne Muanda] retrouver. Il a beaucoup des partisans qui sont prêts à mourir pour lui. De plus, le nombre d’évadés rend encore plus compliquer la tâche« , raconte un responsable de la police de Kinshasa à POLITICO.CD, qui a requis l’anonymat.
L’officier de la Police affirme ignorer où se trouve le député congolais désormais fugitif. « Les pistes mènent vers le Bas-Congo (Kongo Central) où est situé sa base. Et, honnêtement, aller le chercher là-bas seraune mission impossible. On risque d’avoir une vraie guerre« , poursuit l’officier congolais.
Adulé dans le Kongo Central, Ne Muanda Nsemi est à la tête d’une véritable armée des fidèles que l’on dit pratiquer de la « magie ». Lors de l’attaque à Makala, certains affirment qu’ils étaient à peine armés de machettes et de « noix de coco qui se transformaient en grenade« .
Par ailleurs, le gouvernement semble se focaliser en priorité sur les autres évadés, parmi lesquels il y a des militaires de l’ancienne de Jean-Pierre Bemba et des bandits qualifiés de « Kuluna ». Le ministre de la Justice a confirmé cet après-midi que les dossiers des évadés étaient « intacts », susceptibles de faciliter leurs arrestations. Une centaine ont déjà été arrêtés dans la commune de Selembao.