(José NAWEJ, de retour d’Addis-Ababa en Ethiopie)

Au cours de trente dernières années, la Chine a sorti 700 millions de ses fils et filles de la pauvreté. Un exploit sans pareil dans l’histoire de l’humanité. De quoi inspirer des scientifiques, des académiciens et autres stratèges…africains et chinois qui se sont rencontrés, le mercredi 21 juin à Addis-Ababa en Ethiopie, pour parler de la lutte contre la pauvreté.

Ce miracle chinois est-il possible en Afrique ? Oui, ont répondu en chœur les personnes-ressources qui ont participé au Dialogue Afrique-Chine de haut niveau. Ce forum des Think tanks avait pour thème : " Lutter contre la pauvreté pour une prospérité commune ".

Avec le livre du Président Xi Jinping en bandoulière, les participants à cette journée de réflexion ont noté que l’Afrique peut s’inspirer et tirer avantage de la Chine pour sortir de la pauvreté. L’élément clé étant de réunir les conditions pour le développement.
A ce sujet, les cerveaux africains et chinois ont recommandé la stabilité, l’ouverture des marchés africains, l’adoption des législations incitatives à l’investissement, l’exploitation de la technologie. Plus fondamentalement, l’Afrique devrait tirer profit de la mise en œuvre des acquis du Sommet de Johannesburg du Forum sur la coopération sino-africaine. Et aussi de l’initiative " La ceinture et la route ".
Avec le consensus de la capitale sud-africaine, l’Afrique peut compter sur la Chine pour le financement de 10 programmes de développement. Avec l’initiative inspirée de l’ancienne route de la soie, le littoral africain peut se positionner utilement pour tirer les dividendes de cette caravane du développement et de la paix.
Dans tous les cas, l’Afrique et la Chine devraient travailler ensemble pour la construction des infrastructures et l’industrialisation-y compris de l’agriculture- du Continent. Le tout sur fond de transfert de technologie. L’exemple du chemin de fer Nairobi -Mombassa au Kenya a été cité en exemple comme modèle d’infrastructures dont l’Afrique a besoin dans sa lutte contre la pauvreté.
Côté chinois comme à l’Union africaine, les propositions des participants au Dialogue de haut niveau Afrique- Chine sont d’ores et déjà les bienvenues. Présent à l’ouverture de la journée d’échanges, le ministre Wang Yi a insisté sur le communauté d’histoire et de destin entre la Chine et l’Afrique. C’est tout dire de la part du chef de la diplomatie chinoise qui, en 12 visites sur le Continent a déjà été dans 31 pays africains.
En réponse à son hôte, le Président de la commission de l’Union africaine ne dit pas autre chose lorsqu’il constate : " nos similitudes historiques, sociales, humaines donnent aux échanges une originalité qui se justifie rarement ailleurs".
C’est pour la toute première fois que l’imposant building de l’Union africaine a abrité une plateforme d’échanges réunissant la crème intellectuelle venue de Chine en particulier de l’Institut des études africaines de l’Université normale du Zhejiang et des personnes-ressources en provenance de la quasi-totalité des pays africains. Environ deux cents cerveaux ont cogité toute une journée au siège de l’UA, symbole de l’amitié sino-africaine.
Un livre de chevet pour Africains

Question à un Yuan symbolique : le Président Xi Jinping se doutait-il de l’ampleur, de l’intérêt que son livre allait avoir en Afrique ? Sans doute voire assurément, non. Tant, l’opus intitulé " Sortir de la pauvreté " raconte l’expérience d’un dirigeant dans une région chinoise.

Seulement voilà, au terme de la lecture de 249 pages qui composent le livre, un constat s’impose. A savoir que l’ouvrage du Président Xi est à très large géographique.

Pour l’Afrique par exemple, ce livre est une mine d’or. Car, la préfecture chinoise de Mindong des années 80 ressemble à nombre de régions et même de pays sur le Continent. Absence totale d’infrastructures de base, pas d’accès à l’eau et à l’électricité pour les populations locales…Bref, toutes les caractéristiques de la pauvreté.
Sous la conduite de Xi Jinping, alors dirigeant local, la préfecture de Mindong est sortie de la pauvreté. Pour réaliser cet exploit, il a fallu un leadership au service du peuple et déterminé à combattre d’abord la pauvreté dans les esprits. Ce qui passe par le changement des mentalités. Car, la pauvreté n’est pas une fatalité.
Ensuite, il est question d’inventorier les différents défis et y apporter des réponses locales. C’est l’auto-prise en charge. Compter sur ses propres forces et trouver des solutions en puisant dans son génie et dans les ressources existant localement. Le tout pour développer l’agriculture et créer ainsi une base économique pour une prospérité collective.
Impossible de lire ce livre et de voir les images de ce qu’a été Mindong avant et ce qu’est devenu cette préfecture après sans penser à l’Afrique. Plus qu’un simple livre, " Sortir de la pauvreté " de Xi Jinping est une recette concrète et efficace pour parvenir à la prospérité collective. Il suffit seulement de l’adapter au contexte africain.
En somme, Mindong est une illustration grandeur nature du grand bond en avant de la Chine. Un vrai modèle pour l’Afrique.

L’Ethiopie, l’un des laboratoires de lutte contre la pauvreté

Le très studieux Dialogue Afrique-Chine de haut niveau s’est prolongé sur le terrain avec une espèce d’étude de cas. Au lendemain de leur réflexion, les participants ont été conviés à visiter la Zone industrielle Orientale.

Il s’agit d’une vaste concession de 5km2 située à 30 km d’Addis-Abeba. Sur cette étendue, se succèdent des unités de production, fruit des investisseurs chinois. Sur ce site, se trouve une usine de fabrication des chaussures. La Hua Jian International Shoe City Ethiopian (PLC). Etablie en 2011, cette entreprise a démarré sa production en janvier 2012. Elle emploie 3800 Ethiopiens et exporte 4 millions de chaussures. Ce qui rapporte quelque 48 millions USD.
L’entreprise d’assemblage automobile Yangfan Motors PLC. Ici, la légendaire Lifang est reine. L’usine en produit 1000 par an. L’assemblage, le marketing et le service après-vente créent 150 emplois. Pour une ville en pleine expansion où les taudis font place à des tours modernes et des immeubles d’habitation à six et sept étages ; l’entreprise Di Yuan Ceramics PLC produit toute la gamme du genre. Surtout les carreaux. Un investissement de 50 millions a été consenti pour ce faire.
Pays réputé pauvre, l’Ethiopie est en pleine métamorphose. Elle a réduit de quasiment de moitié la pauvreté. Celle-ci passe de 60 à 30 % de la population. Un exploit qui n’est pas étranger à la coopération avec la Chine.
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