Des étudiantes de l’Institut Supérieur en Sciences Infirmières (ISSI) sont descendues à Selembao au début de la semaine pour procéder au dépistage gratuit de la population. Sous la direction de leur Secrétaire générale académique, Dr PhilomèneTshiswaka, et de leurs enseignantes, infirmières de formation, ces étudiantes ont pris d’assaut l’hôpital général de référence de Kinshasa (ex-Sanatorium) ainsi que la commune et le marché de Selembao, en marge de la Journée internationale de la drépanocytose, célébrée le 19 juin de chaque année.

C’est avec beaucoup d’enthousiasme que la population de Selembao a vu débarquer ce lundi une équipe d’étudiantes de l’ISSI, venue tout droit de leurs auditoires de Mont-Ngafula, dans l’enceinte du Centre hospitalier Mère et Enfant Monkole. Moulées dans leurs blouses blanches, ces jeunes en formation ont décidé de consacrer leur journée, non pas aux cours théoriques dans leurs salles de classe, mais plutôt sur le terrain.
A 9h00 déjà, toute la délégation était déjà présente au point de ralliement : à l’ex hôpital Sanatorium de Selembao. Sur place, des dizaines de volontaires, sensibilisés la veille par les relais communautaires, les attendaient avec impatience. Le temps de déployer les tentes, d’installer chaises, tables et matériels médical... et le go de l’opération était lancé.

TROIS SITES POUR LE DEPISTAGE
« Nous nous sommes retrouvées à l’hôpital aux environs de 9 heures, l’activité devant, en principe,démarrer à 10h00. Notre délégation comportait deux médecins, des infirmières qui enseignent à l’ISSI - et une trentaine d’étudiantes de 2ème graduat », nous renseigne Mme Nira Luanda Kanku, une des enseignantes.
« La veille, des relais communautaires nous ont précédées dans les quartiers environnants, appelant la population à venir nombreuse se faire dépister gratuitement à l’hôpital général de référence ici à Selembao. Nous n’avons toutefois pas trouvé un nombre important des candidats au dépistage dès notre arrivée. C’est pourquoi nos encadreurs ont pris aussitôt l’option de descendre avec d’autres étudiantes dans deux autres sites très fréquentés : la commune et le marché de Selembao », nous explique Gisèle Mbiya Kabengela, une des étudiantes, surprise en train d’échanger avec quelques volontaires adultes.

RESULTATS DANS DEUX SEMAINES
« La majorité des personnes abordées croyaient que nous allions procéder au test de diagnostic rapide afin de pouvoir leur donner des résultats sur le champs. Ce qui n’était pas du tout le cas », affirme Gisèle Mbiya.
« Nous avons, poursuit-elle, procédé autrement. Il fallait ainsi commencer par échanger avec les volontaires, leur demander ce qu’ils savaient sur la drépanocytose. Ensuite, leur apporter des informations spécifiques et précise sur la maladie, avant de les envoyer auprès de nos consœurs qui s’adonnaient à l’enregistrement des coordonnées des candidats. C’est après cette étape qu’on procédait alors au prélèvement, en vue d’un examen au laboratoire du centre hospitalier Monkole ».
« Les différents résultats seront communiqués aux patients d’ici deux semaines, assure Dr Philomène Tshiswaka. Les personnes déclarées positives seront intégrées dans le réseau de PAFOVED, une plateforme qui s’occupe de la prise en charge des sujets drépanocytaires. Il leur facilite le suivi, la vaccination, la consultation ainsi que l’administration des antidouleurs et des antibiotiques ».

BRISER LES PREJUGES
Enthousiastes, curieux, disciplinés, les volontaires se relayaient devant les différentes tables en plastique occupées par les étudiantes de l’ISSI. Hommes, femmes, enfants, jeunes et vieux se livraient à cœur joie aux échanges sur ce qu’ils savaient de l’anémie SS et se montraient attentifs aux explications des étudiantes. « Nous avons trouvé qu’ils semblaient même plus informés que le personnel soignant (médecins et infirmières) de cet hôpital qui sont venus aussi se joindre à la population », commente Anne Mulanga, une des étudiantes.
« Cet exercice nous a été très bénéfique, dans la mesure où il nous a permis d’éclairer notre population sur la drépanocytose. Il nous a aidé surtout à briser les préjugés chez ceux qui ont longtemps cruque l’anémie SS était dû à l’envoûtement ou à d’autres pratiques fétichistes. Nos interlocuteurs ont compris qu’il s’agit bien d’une maladie héréditaire, venant du père et de la mère portant, chacun, l’hémoglobine AS », souligne Teresa Sibusubirwa Masika, une autre étudiante de l’ISSI.
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