Dans un long entretien exclusif à POLITICO.CD, l’actuel leader du parti d’Étienne Tshisekedi a tenu à répondre au président Joseph Kabila, dont l’interview à la presse allemande a créé une véritable vague des réactions.

L‘interview du Joseph Kabila le week-end dernier à la presse allemande a provoqué une véritable vague des réactions dans le pays, tant du côté de l’opposition. Au téléphone de POLITICO.CD, Jean-Marc Kabund, Secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), principal parti de l’opposition en République démocratique du Congo, s’insurge contre la sortie du président congolais. POLITICO.CD. Le président Joseph Kabila a largement laissé entendre que les élections qui devraient se tenir avant la fin de cette année pourraient être reportées. Sans toutefois parler de report, le Président insiste néanmoins sur l’organisation des « bonnes » élections « en temps nécessaire », vous avec lu cette interview, qu’en pensez-vous? Il y avait des doutes dès lors que Kabila et sa bande s’évertuait à torpiller l’accord du 31 décembre, cela prouvait à suffisance qu’il n’est pas dans la logique de l’organisation des élections. C’est surtout cette attitude qui nous a amené même à aller négocier, parce qu’il n’avait pas organisé les élections dans le délai constitutionnel. Quant à l’interview de Monsieur Kabila, dire qu’il n’avait pas promis les élections, moi je me pose la question: s’il revient à lui de promettre ou d’organiser les élections comme lui l’entend. C’est vraiment absurde. Je trouve que cette façon de dire les choses, c’est même enfantin. Les congolais n’ont pas besoin d’une promesse de sa part pour aller voter. C’est un droit des Congolais, c’est un droit constitutionnel. C’est un devoir pour cette nation, un devoir pour le gouvernement de ce pays d’organiser les élections conformément à la Constitution. Conformément au voeu populaire, à l’issue d’un processus de dialogue et qui a abouti par un accord à Sun city. Cet accord qui a finalement donné naissance à la constitution, qui exige au pays de marcher sur la voie de la démocratie. Avoir un processus électoral régulier pour renforcer la démocratie dans notre pays. C’est ne pas à lui de promettre ou de ne pas promettre des élections. POLITICO.CD: Qu’en dit l’UDPS alors? On comprend sa logique maintenant. Kabila veut subordonner l’organisation des élections à sa survie politique, à sa personne… c’est qui est anormal. Des déclarations pareilles peuvent s’apparenter à une déclaration de guerre contre le peuple congolais, parce que dire aujourd’hui qu’il n’avait pas promis des élections, et vouloir prétendre qu’il ne veut pas des élections chaotiques…quand est-ce que lui trouvera opportun d’organiser ces élections? C’est Kabila qui est le chaos, c’est lui l’incarnation du chaos dans ce pays. C’est ne pas les élections, c’est ne pas le peuple congolais. POLITICO.CD. Ceci ne resemble-t-il pas à la même situation que l’année dernière? Vous avez dit toute à l’heure que le pouvoir n’a pas de volonté d’organiser les élections, une situation constatée l’année dernière, face à laquelle nous avions finalement eu des dialogues et des accords. N’allons-nous pas vers la même direction? Non. Le Rassemblement n’est pas dans cette logique, vraiment, nous ne sommes pas dans cette logique. Nous croyons que notre bonne foi était déclarée et constatée même. Nous sommes allés négocier avec Monsieur Kabila pour lui offrir une sortie honorable. Mais, il est aujourd’hui évident que lui était un shérif qui est vraiment-là déterminé à s’accrocher au pouvoir contre vents et marées. Il est prêt à marcher sur les cadavres des congolais. Il est prêt à verser le sang des congolais pour se maintenir au pouvoir… au niveau du Rassemblement nous pensons que chaque chose à son temps. Il y a eu le temps des négociations et c’est passé. Lorsque lui-même Kabila ne saisie pas cette opportunité, nous croyons que maintenant les réflexions iront ailleurs. POLITICO.CD: Ailleurs où? Nous allons réfléchir, à l’issue d’un conclave, nous sortirons nos résolutions. Mais, comme nous l’avons toujours dit: face à une injustice qui s’érige en droit dans une République, vous connaissez la suite: c’est l’auto-prise en charge du peuple. Le peuple est en droit de refuser l’injustice qu’une oligarchie institue en loi. Parce que, lorsque nous allons de violation en violation de nos lois, même les accords politiques que nous signons de bonne foi comme sortie de crise et que ces gens-là ne veulent pas respecter… donc ils n’aiment pas la République, ils n’aiment pas le peuple congolais, alors le peuple se prendra en charge. POLITICO.CD: N’allons-nous pas vers la même situation que l’année dernière? Nous estimons que présentement, l’heure est grave. Mais l’histoire ne pourra plus se répéter. Si Kabila pense que nous irons encore jusqu’au 31 décembre, après cela, il va mettre ses soldats dans les rues de Kinshasa pour effrayer les gens, tuer …. et après nous inviter à la table des négociations; cette page est tournée. Nous ne reviendrons plus sur les erreurs du passé. Bien que cela, a été une façon d’éviter le chaos pour notre pays et de le faire partir honorablement, il a refusé, nous allons réfléchir et nous donnerons notre position, mais j’écarte l’hypothèse d’un autre dialogue en dehors de l’accord du Centre interdiocésain qu’il a foulé au pied. POLITICO.CD Et l’accord du 31 décembre, qu’en pensez-vous à présent? D’ailleurs dans ce conclave, nous allons discuter au sujet de ce Dialogue de l’Interdiocésain: est-ce que cet accord vaut encore la peine? Cet accord tient-il encore? Et surtout que nous sommes au mois de juin aujourd’hui, et que l’arrangement particulier qui devrait accompagner sa mise en application a été tripatouillé…. on se rend compte que Kabila s’est entêté, il a défié tout un peuple, il fait comme bon le semble…. nous allons proposer des réponses. POLITICO.CD : Merci Jean-Marc Kabund Merci à vous. Propos recueillis par Litsani Choukran.
politico.cd
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