Les entreprises télécoms privées vont à coup sûr réaliser des bons chiffres d’affaires avec la publication des résultats de l’Examen d’Etat intervenue le week-end dernier. Mais, il en est ainsi depuis une décennie, la part de l’Etat dans le deal entre le ministère de l’EPSP et les concessionnaires GSM, échappe à toute traçabilité officielle.
Aucune trace des recettes et des dépenses des frais inhérents au partenariat EPSP-entreprises GSM n’est perceptible dans le budget 2017. Même durant les 10 ans de monopole de Vodacom dans la publication des résultats de l’Examen d’Etat, le Trésor public n’avait jamais perçu sa part des recettes en numéraires. Le ministère de l’EPSP se contentait de désigner une école ou autre infrastructure liées à l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel à réhabiliter en guise de contrepartie.
Fin juin dernier, la mouvance de la société civile réunie sous la coordination du REGED, Réseau Gouvernance Economique et Démocratie, a, lors de l’analyse du projet de loi des finances 2017, mis en exergue d’autres sources des recettes de l’EPSP non déclarées, ni auprès de la DGRAD ni dans le budget de l’Etat à quelque titre que ce soit.
Le bulletin de l’élève : 1.000 FC/tête
Tenez, alors que le bulletin qui sanctionne la fin de l’année scolaire, chaque 2 juillet, est couvert par la gratuité d’après la circulaire n°MINEPSP/CABMIN/010/2010 du 09 octobre 2010, le ministre Tshibala de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnel, EPSP, Gaston Musemena, a, dans sa lettre n° MINEPSP/CABMIN/0392/2017 du 09 avril 2017, fixé le prix du bulletin à 1000 FC.
Selon ce membre de l’ANAPECO, Association nationale des parents d’élèves au Congo, les partenaires avaient tout de même convenu d’acheter le bulletin à 250 FC, uniquement pour les classes du secondaire. Hélas, le ministre de l’EPSP a non seulement revu à la hausse, 4 fois plus cher le prix du bulletin, mais a surtout élargi sa décision d’achat au niveau primaire, à toutes les classes, à toutes les écoles, privées, conventionnées et officielles.
La vente du bulletin aux écoliers au terme de l’année scolaire 2016-2017 a été dénoncée par les organisations de la société civile lors d’une conférence de presse sur la loi des finances 2017 le 23 juin 2017 à l’Hôtel venus à Kinshasa. Selon les projections d’experts du secteur éducationnel, au bas mot, 15 millions de bulletins seront vendus aux écoliers sur toute l’étendue du territoire national. Les experts ont, en effet, extrapolé sur les statistiques officielles des élèves finalistes du cycle primaire et candidats à l’ENAFEP, Epreuve Nationale de Fin d’Etudes Primaires, où quelque 1.410.340 élèves ont participé, ainsi que sur les 632.710 élèves finalistes du secondaire. Toutes proportions gardées, l’Etat devrait donc percevoir 15 milliards de FC, soit environ 14 millions de dollars, de la vente des bulletins. Si l’on ne s’en tient qu’aux finalistes de sixièmes primaire et secondaire, l’EPSP gagnera 2.043.050.000 FC, soit au moins 1,5 million de dollars. La société civile déplore que ces recettes ne soient retracées nulle part dans la loi des finances 2017.
ENAFEP & Examen d’Etat, plus de 30 millions USD
Par ailleurs, plus de 30 millions de dollars ont été collectés auprès des élèves lors de dernières épreuves de l’ENAFEP et de l’Examen d’Etat. Il a, en effet, été exigé aux finalistes du cycle secondaire le paiement de 56.000 FC pour prendre part aux épreuves de l’Examen d’Etat. Ce montant multiplié par 632.710 élèves finalistes donne 35.431.760.000 FC, soit 24.397.837,8 USD. Pour l’ENAFEP, chaque élève concerné devait au préalable payer 7000 FC. Lequel montant multiplié par 1.410.340 élèves finalistes du primaire ferait gagner au Trésor public la rondelette somme de 9.872.380.000 FC, soit 6.797.989,33 USD. Les deux épreuves auront donc rapporté, en principe, 31.195.827,13 dollars. Selon nos sources, cette somme aurait fait l’objet d’un partage entre les gouvernorats des provinces et l’EPSP. Et pourtant, pour la bonne tenue des épreuves d’examen d’Etat et de l’ENAFEP, le projet de loi de Finances 2017 a prévu un crédit de l’ordre de 400.000.000 FC, soit environ 300.000 dollars. Une sorte de doublons, pour emprunter une expression technique électorale.
P.L.
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