Moise Katumbi : L’apogée d’un mensonge ou la fin d’un mirage ?
Les ennuis s’accumulent pour le neveu de
Mwata Kazembe (chef coutumier zambien)
« La terre nous en apprend plus long sur nous-mêmes que tous les livres. Parce qu’elle nous résiste. »
Antoine De Saint-Exupéry (Terre des hommes)

Depuis quelques jours, le paysage politique congolais donne l’image d’une véritable tour de Babel. Les faits et les informations qui s’y succèdent montrent que notre pays, la République démocratique du Congo, est entrée dans une espèce de tourbillon effréné qui n’augure rien de bon pour tous ceux qui ont été les artisans de la descente aux enfers du peuple congolais. Le sujet considéré tabou pendant longtemps dans le débat politique, mais qui défraie subitement la chronique ces derniers temps, est celui de la nationalité des autorités « congolaises ».
Depuis que cette boite de pandore a été ouverte (par accident ?), les congolais vont de découverte en découverte de ce gros boa que chacun éventre avec son couteau ! Rwandais et burundais par ici, italiens, belges et zambiens par là…. Les congolais ne savent plus qui est qui ! Et pourtant, ils vivent bien dans un pays où la loi fondamentale stipule clairement que «la nationalité congolaise est une et exclusive ».
Ce capharnaüm confirme bien que cette bande de hors la loi sans scrupules qui s’est accaparé de nos institutions manipule cette feuille de choux qu’elle appelle « Constitution » à son propre gré. Les articles de la « constitution » ne sont évoqués que lorsqu’ils servent les intérêts des uns ou des autres. Et le comble est que même certains membres de la Communauté internationale se livrent à ce jeu. C’est pourquoi, l’APARECO et son Président monsieur Honoré Ngbanda ne cessent d’alerter le peuple congolais sur la crise identitaire comme étant l’une des causes fondamentales des guerres que subit la RDC depuis 1996 à ce jour. Et ce combat, nous comptons le mener jusqu’au bout ! La RDC compte neuf pays voisins avec lesquels elle partage des clans et des tribus qui s’étendent de part et d’autre des neuf frontières. Si nous n’affirmons pas et ne protégeons pas notre identité aujourd’hui, nous exposons la souveraineté de notre territoire national et l’identité de notre peuple pour les années à venir.
Devant cette ambiance de confusion et de manœuvres frauduleuses, L’ŒIL DU PATRIOTE a préféré épinglé le cas qui fait le plus parler de lui. Il s’agit, on s’en doute bien, du cas de Moise Katumbi, l’une des grandes figures symptomatiques de la kabilie sur qui le sort semble s’acharner à ce sujet. Rattrapé par ses propres mensonges, et de plus en plus empêtré dans ses règlements de compte avec son allié et complice Hyppolite Kanambe alias Joseph Kabila qui, soit dit en passant, est le premier faussaire parmi tous, Moïse Katumbi se débat à travers la presse, comme un diable dans un bénitier, pour tenter de convaincre l’opinion de sa congolité. Mais avec une série de mensonges qu’il enchaîne les uns après les autres, l’ancien gouverneur du Katanga s’enfonce chaque jour comme dans du sable mouvant !
Et la dernière sortie médiatique de son nouvel « avocat », Olivier Kamitatu n’a fait qu’empirer son dossier au lieu de le justifier. Au cours de sa récente conférence de presse, ce dernier a tenté de défendre son client Moïse Katumbi contre les dernières révélations faites à son sujet par le tonitruant ministre de la justice, Alexis Tambwe Mwamba. Ceux qui suivent de près l’actualité de la RDC, ont rapidement pu se rendre compte que les assertions faites par Olivier Kamitatu, loin d’extirper le litige, ne feront que compliquer la situation déjà fragile de Moïse Katumbi. Vues l’intelligence et l’expérience du « Porte-parole», d’aucuns se demandent même s’il ne l’aurait pas fait à dessein pour rendre service à « Kabila » son véritable «patron» dont il représente les intérêts au sein du RASSOP. En effet, l’ancien président du parlement congolais a affirmé que «Moise Katumbi n’a jamais eu d’autres nationalités que la nationalité congolaise» (https://www.youtube.com/watch?v=GLwnWJJyhfw 29ème min)
Malheureusement pour lui, quand on veut mentir il faut avoir une bonne mémoire, ce qui de toute évidence n’est ni son cas, ni celui de Katumbi dont il est venu assurer la défense. L’ŒIL DU PATRIOTE a donc choisi à cet effet, de rappeler ci-dessous quelques faits saillants du dossier pour rafraichir la mémoire des congolais.
Moise Katumbi et le Président zambien Rupiah Banda
Une interview de Moise Katumbi et une dépêche de l’AFP datée du 07 mars 2007 attestent sa nationalité …zambienne !
Lorsqu’il prétend que Moïse Katumbi n’a jamais joui d’une autre nationalité que la nationalité congolaise, son porte-parole feint d’oublier que nous vivions à une époque où la haute technologie fourni des archives authentiques qui contredisent ses affirmations. En effet le 10 février 2016 l’APARECO avait publié une dépêche de l’AFP datant du 07 mars 2007 reprenant les propos des autorités gouvernementales zambiennes qui affirmait ceci au sujet de Moise Katumbi :
«…la Zambie a demandé à la République Démocratique du Congo (RDC) d’extrader le gouverneur de la province congolaise du Katanga (sud-est), accusé de corruption et détournement de fonds publics ». (…) «Max Nkole, chef de l’unité spéciale de lutte contre la corruption, a déclaré que le ministère zambien des Affaires étrangères avait transmis la requête à Kinshasa afin que Moïse Katumbi, qui a la double nationalité, zambienne et congolaise, soit extradé le plus rapidement possible » !
Comme nous l’avions écrit dans l’article de l’ŒIL DU PATRIOTE : « (…) de mémoire d’homme, nous ne nous rappelons pas qu’un seul Congolais aie levé la voix à l’époque pour vilipender l’AFP ou les autorités zambiennes qui, elles, détiennent des archives qui prouvent que Moïse Katumbi est d’origine zambienne! Dès lors, étant donné que les différentes constitutions congolaises qui se sont succédée ne reconnaissent pas la double nationalité aux citoyens congolais, nous pouvons confirmer sans peur de nous tromper que Moïse Katumbi ne peut pas détenir la nationalité congolaise qui, elle, est exclusive ! »
Voici ci-dessous la dépêche complète de l’AFP :
La Zambie demande à la RDC d’extrader un gouverneur accusé de corruption
AFP / 07 mar. 07 – 12h49
LUSAKA, 7 mars 2007 (AFP) – La Zambie a demandé à la République démocratique du Congo (RDC) d’extrader le gouverneur de la province congolaise du Katanga (sud-est) accusé de corruption et détournement de fonds publics, a-t-on appris mercredi de source officielle. Max Nkole, chef de l’unité spéciale de lutte contre la corruption, a déclaré que le ministère zambien des Affaires étrangères avait transmis la requête à Kinshasa afin que Moses Katumbi, qui a la double nationalité zambienne et congolaise, soit extradé le plus rapidement possible.

“Les suspects dont l’extradition est requise sont le gouverneur du Katanga en RDC, Katumbi, et (l’ancien patron des services de renseignement zambiens) Xavier Chungu”, a-t-il précisé dans un communiqué. Katumbi est accusé d’avoir détourné des fonds publics lors de contrats négociés avec son proche allié, l’ancien président zambien Frederick Chiluba (1991-2001), lui-même inculpé pour plusieurs affaires de corruption et de détournement de fonds publics. Les affaires et les biens de Katumbi en Zambie, qui comprennent une pêcherie et des minoteries, ont été confisqués au profit de l’Etat après sa fuite en RDC il y a environ trois ans. Max Nkole a ajouté que Lusaka cherchait à arrêter Chungu, qui a fui le pays et est soupçonné de s’être réfugié dans la RDC voisine. Chiluba, Chungu et Katumbi sont aussi accusés d’une fraude au détriment de l’Etat zambien d’un montant d’environ 25 millions de dollars lors d’un accord d’armement approuvé par l’ancien chef d’Etat.
Et ce n’est pas tout, le 03 Août 2016,après avoir poursuivi ses enquêtes sur le même sujet, l’APARECO avait publié, toujours via L’ŒIL DU PATRIOTE, deux autres documents qui attestent les origines zambiennes de Katumbi :
  1. Sous le titre « Dans une interview accordée en 2007, Moise Katumbiavoue lui-même ses origines zambiennes ! » http://www.info-apareco.com/2017/05/06/moise-katumbi-confirme-ses-origines-zambiennes/, l’APARECO a relayé d’abord un article paru sur un site zambien « Maravi » en Mars 2007 http://maravi.blogspot.fr/2007/03/katumbi-is-my-nephew-like-it-or-not.html.Il y est repris textuellement les propos du chef coutumier zambien Mwata Kazembe qui affirme que Moise Katumbi est son neveu.
  2. L’APARECO a également relayé à la même date une interview de Moise Katumbi diffusée le 25 février 2007 par le même site zambien «Maravi», et dans laquelle Katumbi confirme lui-même sans ambages ses origines zambiennes. Quant à la manière dont il aurait obtenu ensuite la nationalité congolaise, Katumbi se contente de dire simplement qu’il a « récupéré sa nationalité congolaise », sans plus ! Mais ce faisant, il reconnait ipso facto qu’il ne l’avait pas ou qu’il ne l’avait plus à un moment donné. Question : quelle démarche officielle a-t-il donc entreprise pour acquérir de nouveau la nationalité congolaise supposée perdue ? Mystère !
Tous ces faits constituent un faisceau d’éléments qui contredisent sans ambiguïté les affirmations gratuites d’Olivier Kamitatu visant à blanchir son client sans preuve. Peut-il expliquer aux congolais pourquoi la mère de Katumbi, comme ce dernier le dit lui-même dans son interview, avait envoyé son fils au consulat de Zambie à Lubumbashi pour ses démarches administratives ? Peut-il prétendre que les autorités zambiennes auraient osé déclarer publiquement que Moïse Katumbi est citoyen zambien sans disposer au préalable des documents d’état zambien authentiques ?
Voici l’extrait de l’interview traduit par L’ŒIL DU PATRIOTE, reprenant les propos de Moise Katumbi et diffusé sur notre site en Août 2016 :
Q : Etais tu congolais lorsque tu es arrivé en Zambie ?
A : Cette question vous devriez la poser au Mwata (le vieux chef Mwata Kazembe).Le Mwata est mon oncle du côté de ma mère. Vous savez, de la province de Luapula
Q : Le Mwata actuel ?
A : Même l’ancien Mwata. C’est la même famille. La famille Chinvanta. Il y a beaucoup de zambiens qui sont nés ici, il y a beaucoup de congolais qui sont nés en Zambie. Vous comprenez ? Alors ces gens veulent dire des choses qui les arrangent (…)
Q : Donc, la question de savoir si vous étiez…
A : Je suis entré en Zambie initialement avec une autorisation d’investissement, d’où j’ai acheté ma chambre froide et tout. Vous comprenez ? Et j’avais mon permis. En ce moment-là j’avais quelques problèmes avec le gouvernement congolais. Je n’avais pas de passeport. En Zambie on m’a donné un passeport provisoire que j’ai abandonné après avoir récupéré mon passeport congolais. Et ma mère m’a dit que je pouvais aller au consulat zambien à Lubumbashi et à partir de ce moment le traitement que j’ai reçu m’a poussé à me dire, non je vais récupérer ma nationalité congolaise. Maintenant j’ai ma nationalité congolaise.
Malade imaginaire ou complice de « Kabila » et du système en place ?
Dans la série des propos tant mensongers que contradictoires débités par Moïse Katumbi et qui se retournent se retournent aujourd’hui contre lui, il y a aussi sa fameuse déclaration faite dans l’émission « Grand Angle » de TV5 en juillet 2016. https://www.youtube.com/watch?v=M6Qmz29H7J0&feature=youtu.be
Invité par cette chaine francophone après que la « justice congolaise » l’ait autorisé à sortir du pays pour aller poursuivre ses soins à l’étranger, Moise Katumbi a accusé le gouvernement congolais d’avoir tenté de l’empoisonner. Et dans la foulée, il a annoncé qu’il publierait incessamment, en guise de preuve, les résultats des analyses médicales qu’il venait effectuer en Allemagne et en Grande Bretagne. Près d’un an plus tard, les Congolais attendent toujours … !
Mais le 20 juin dernier, il y a eu un nouveau rebondissement, le Parquet, via le Procureur général Flory Kabange Numbi, a subitement informé Moise Katumbi et l’opinion que l’autorisation qui lui avait été accordée de quitter le territoire congolais pour des soins médicaux lui était désormais retirée. Pour justifier sa décision incongrue, le Procureur argue que l’ancien gouverneur n’a pas respectée «l’obligation de réserve» qui conditionnait cette «faveur» de la part de la justice congolaise (entendez « Joseph Kabila lui-même). Nous reproduisons ce document ci-dessous.
Quel que soit l’issu de cette saga juridico-médicale, elle soulève une question qui hante tout congolais qui observe les méandres de la politique nationale. Par quelle magie Moise Katumbi a-t-il pu ainsi bénéficier de cette faveur particulière du «raïs» d’aller se soigner à l’étranger alors que cette faveur est refusé à d’autres prisonniers politiques congolais dont les faits à leur charge sont nettement plus légères et l’état de santé plus grave ? Ceci lorsqu’on sait que Moïse Katumbi est poursuivi, entre autres faits, pour atteinte à la sureté de l’Etat. Pourquoi cette figure de la kabilie a-t-il pu bénéficier de cette facilité et pas les autres prisonniers congolais qui croupissent en prison sans aucune possibilité de se soigner convenablement, ni en RDC ni ailleurs ?

L’ŒIL DU PATRIOTE avait déjà apporté un début de réponse à cette question. En effet, Katumbi et « Joseph Kabila » sont les deux faces d’une même pièce de monnaie. Ils sont les deux bras et les deux jambes du système qui vise à faire perdurer le régime d’occupation installé en RDC. Actuellement, leurs maitres communs, que d’aucuns appellent «décideurs» tentent simplement de remplacer l’ancienne marionnette, «Joseph Kabila» devenu incontrôlable, par une nouvelle marionnette plus malléable, à savoir Moise Katumbi. Le problème est que les «décideurs» ont décidé que pour mieux contrôler les ressources nationales de la RDC, il ne faut plus un vrai congolais à la tête du Congo, mais bien un étranger, pour que celui-ci ne puisse s’appuyer sur le peuple congolais, mais sur leur seul soutien pour espérer se maintenir au pouvoir. Ainsi quelques soient les rivalités de circonstances qui apparaissent entre «Kabila» et Katumbi, ils demeurent tous les deux membres du même sérail soutenus par le même lobby tutsi power et obéissant aux mêmes donneur d’ordre. Si « Kabila » avait laissé sortir K
atumbi malgré la gravité de la tension entre eux à cette époque-là, c’est parce que « Kabila » avait reçu des ordres d’en haut. Suivez mon regard ! Tout le reste n’est que du cinéma.

Certains congolais oublient trop vite. Rappelons donc que selon le «plan Mokolo wa Pombo», la «taupe», pour être crédible, devait subir la colère du « raïs » pour mieux pénétrer et neutraliser toute l’opposition.
Katumbi vient de réussir cette phase en la mettant sous sa coupe via l’UDPS, grâce à l’OPA qu’il a ré
ussie avec l’aide et la complicité de la famille Tshisekedi. Et au vu de tous les éléments relevés ci-dessus, il appartient à l’élite congolaise de tirer toutes les conséquences qui s’imposent. Aujourd’hui, pour vivre et pouvoir s’affirmer en tant que nation à l’aire de la mondialisation, tous les peuples du monde ressentent cette obligation de renforcer et d’affirmer leur identité, au-delà de ce magma mondial. Et pour y parvenir, le meilleur moyen est celui d’avoir des institutions fortes, respectées, capables de protéger et de garantir la souveraineté nationale contre toute sorte de prédation extérieure.
Aux congolais de se réveiller et de protéger leur pays.
Paris, le 2 juillet 2017
Candide OKEKE
L’ŒIL DU PATRIOTE
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