Après les mises au point du Ministre des Mines, Martin Kabwelulu et, aussi, de la Gécamines sur les affirmations du dernier rapport de Global Witness, des interrogations pleuvent sur la scène politique congolaise. A savoir, pourquoi cette structure ne répond-elle pas ? Est-ce par conviction d’avoir eu tort? C’est la question que se pose, librement, un congolais dans une Tribune parvenue à La Prospérité. Loin de s’arrêter sur ce silence, qu’il qualifie de gênant, et qu’il dénonce, par ailleurs, l’analyste constate qu’un aspect important a été mis en sourdine par Global Witness dans son rapport. ‘’L’analyse du rapport GEC-Bloomberg révèle une insolite : alors qu’à l’annexe B consacrée aux Lois et Règlements particuliers, les auteurs évoquent le Code minier congolais et certaines de ses dispositions relatives, entre autres, au nombre de permis et aux droits superficiaires, voilà qu’ils se font volontairement muets sur les aspects qui intéressent actuellement les Congolais : le rapatriement des recettes des ventes à l’exportation ‘’, fait-il noter. Ci-dessous, veuillez lire, in extenso, le fond de sa pensée.

Retour de manivelle

Global Witness : silence gênant !

“Je constate avec beaucoup de regrets que l’interprétation est apparemment très orientée vers une mauvaise voie. En d’autres termes, ce rapport a plusieurs connotations politiques, et pourtant, les problèmes politiques ne sont pas que l’apanage de la RDC. Il y a des problèmes politiques partout dans le monde. Alors quelle relation établir entre la publication du rapport de l’ITIE et le maintien du Président Kabila au pouvoir ?», s’est interrogé le ministre des Mines, Martin Kabwelulu, sans recevoir de réponse jusqu’à ce jour…
Une semaine après la conférence de presse conjointe «Ministère des Mines-Gécamines-ITIE» nécessitée par la publication du rapport intitulé «Distributeur automatiques de billets du régime; Comment les exportations en plein essor de la République démocratique du Congo ne profitent pas à ses habitants», Global Witness n’a visiblement pas envie de s’expliquer. Probablement, cette ONG britannique appartenant à la «Galaxie George Soros» a pris la mesure de l’effet boomerang, et avec elle l’ONG américaine «Groupe d’Etude du Congo» qui, avec le concours de l’agence financière américaine Bloomberg, a publié le rapport «Les richesses du Président. Entreprise familiale des Kabila». L’illustration de la couverture suggestionne la volonté délibérée de discréditation : photo du Chef de l’Etat à gauche, thème de campagne «La Révolution de la modernité» à droite et au centre, devant les thèmes «CAP VERS L’EMERGENCE. LE CONGO EST DEBOUT», un compatriote assis sur un banc d’abribus en train de vendre de la pâtisserie dans des récipients en plastique ! Pourtant, on aurait pu présenter une réalisation positive. A défaut d’une route, par exemple une école. Ou à défaut d’un hôpital, par exemple un bus…

Au fait, c’est le stratagème favori quand on se comporte en peloton d’exécution d’un plan commandité, et on se réduit à en être le bras séculier. Surtout lorsqu’en plus, des néo-Opposants, comme ceux du G7, y participent activement de façon à présenter en bilan globalement négatif les deux mandats constitutionnels du Président Joseph Kabila.

Naturellement, la jeunesse, tenue expressément dans l’ignorance de l’état du pays tel que hérité par le pouvoir Laurent-Désiré Kabila le 17 mai 1997 du régime Mobutu/Tshisekedi mis en place une trentaine d’années plus tôt, n’est pas en mesure de réaliser le parcours du combattant auquel est soumise la RDC depuis deux décennies, période au cours de laquelle il a fallu en même temps soutenir un effort de guerre onéreux, entreprendre des actions de développement indispensables et réguler un processus électoral naissant. Trois enjeux hypersensibles.

Gécamines en train de recouvrer sa position stratégique

En s’intéressant alors aux minerais, les ONG de la «Galaxie Soros» font œuvre utile puisqu’elles confirment la perception d’un Congo limitée à «des opportunités économiques énormes» évoquées en 1997 par l’ambassadeur américain aux Nations Unies, Bill Richardson : 28 % des réserves mondiales de cobalt, 6 % des réserves mondiales de cuivre et 18 % des réserves mondiales de diamant industriel, avant de disposer de 13 % du potentiel hydro-électrique du monde et de «riches terres agricoles, une talentueuse et industrieuse force de travail, la moitié de la forêt équatoriale africaine».

Il est de notoriété publique que le Congo minier est perçu par l’ex-Katanga avec son fleuron, Gécamines.

Evidemment, ce Congo minier via l’ex-Katanga par Gécamines interposée est devenu une compétition implacable entre, d’un côté l’Occident et, de l’autre, la Chine. Comment, du reste, ne pas y croire quand Barack Obama a prévenu le monde de deux menaces qui guettent l’Afrique, à savoir l’Islamisme et la…Chine !

Normal donc de voir Global Witness attaquer de front Gécamines pour des revenus miniers qui auraient «disparu» du fait de la corruption.

Choquée, la Gécamines a répondu officiellement le 27 juillet 2017 en faisant observer que ses états financiers sont «non seulement certifiés par un commissaire aux comptes mais aussi audités par les plus grands cabinets d’audits au monde et que pour le dernier exercice, ses états financiers ont été certifiés sans réserve».

Mais ce qui est surtout important, c’est le fait que Gécamines ait décidé de s’autodéterminer par rapport à la pratique de joint-venture lui recommandée par les institutions financières internationales. «Sur le plan industriel, ayant constaté le rapport défavorable de la stratégie des joint-ventures minoritaires avec des partenaires étrangers majoritaires qui ne versent pas de dividendes après de nombreuses années d’exploitation, Gécamines a développé une stratégie ambitieuse, visant à doter la société de son propre outil de production et redevenir ainsi une société minière de premier plan», a déclaré sa direction générale pendant qu’elle revendique, concernant les investissement, «une enveloppe de 335 millions de dollars débloquée en 2013, suivis de 67 millions de dollars en 2014, 68 millions en 2015 et 40 millions de dollars en 2016» et précise que «L’entreprise prévoit d’investir près de 92 millions pour l’année en cours».

En un mot, Gécamines, sous le leadership de son Pca Albert Yuma et son Dg Jacques Kamenga, est en train de recouvrer sa position stratégique d’antan après avoir fait l’expérience amère des programmes d’ajustement structurel conseillés de l’extérieur et qui ont failli l’étrangler pour de bon.

Défi sur fond de mépris

En réaction aux soupçons de détournement et de corruption suggestionnés par Global Witness, la direction générale du géant minier katangais a donc estimé que «le ministre des Mines a déjà pu répondre à cette allégation et démontrer que ces éléments résultent d’une mauvaise interprétation des chiffres ».

Pour rappel, lors de la conférence de presse du 24 juillet 2017, Martin Kabwelulu a considéré que «Global Witness a publié une compilation d’amalgame des chiffres tirés du rapport publié par l’ITIE-RDC et d’un tas de données sur le Président Kabila, faisant volontairement une lecture à l’envers des chiffres. Les rapports de l’ITIE RDC contiennent toutes les informations concernant les 750 millions de dollars qui auraient prétendument échappé au Trésor public», insinuant même une lecture «à l’envers les informations contenues dans le rapport». Du rapport GEC-Bloomberg, son avis est qu’il s’agit d’une «provocation, des faussetés parce que tous les contrats sont publiés sur le site du ministère des Mines».

Sous le management de Jérémie Mack Dumba, l’ITIE-RC a révélé que ses propres rapports sont certifiés par le cabinet d’avocats britannique Moore Stephens.

L’analyse du rapport GEC-Bloomberg révèle une insolite : alors qu’à l’annexe B consacrées aux Lois et Règlements particuliers, les auteurs évoquent le Code minier congolais et certaines de ses dispositions relatives, entre aux, au nombre de permis et aux droits superficiaires, voilà qu’ils se font volontairement muets sur les aspects qui intéressent actuellement les Congolais : le rapatriement des recettes des ventes à l’exportation.

Pourtant, l’article 269 du Code minier est clair à ce sujet. En voici le libellé : «Le titulaire qui exporte les produits marchands des mines est (a) autorisé à garder et à gérer dans son compte principal et ses comptes de service de la dette étrangère les recettes de ses ventes à l’exportation à concurrence de 60%. Les modalités de l’approvisionnement des comptes destinés au service de la dette étrangère, ainsi que les modalités de paiement du service de la dette étrangère du titulaire, sont établies dans les conventions d’emprunt conclues par l’emprunteur avec ses bailleurs de fonds étrangers » et «b) tenu de rapatrier obligatoirement dans son compte national principal tenu en République Démocratique du Congo, 40% des recettes d’exportations dans les quinze jours à dater de l’encaissement au Compte Principal prévu à l’article 267 du présent Code ».

La question est de savoir comment Global Witness, GEC et Bloomberg ont-ils lâcher leur double «bombe» entre le 19 et le 21 juillet 2017 alors que depuis le 5 juillet, les autorités gouvernementales et bancaires congolaises ont mis en demeure les sociétés minières de procéder au rapatriement partiel légalisé représentant 40 % des recettes de leurs exportations.

Ce n’est pas un pied-de-nez. C’est un défi sur fond de mépris.
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