La succession du chef de l’Etat n’est plus un sujet tabou dans la kabilie. Au cœur de la réunion de la Majorité présidentielle qui s’est tenue le week-end dernier à Kingakati, Aubin Minaku et nombre de cadres de cette plateforme politique au pouvoir ont abordé sans ambages la question du dauphin de Joseph Kabila. Un sujet qui, jusque-là, suscite encore des questions.

Qui est aujourd’hui habilité à défendre les couleurs de la Majoritéà la prochaine présidentielle ? La question vaut son pesant d’or. Les cadres de ce regroupement politique, réunis le week-end dernier autour de leur autorité morale à Kingakati, dans la périphérie est de la ville de Kinshasa, ont passé au peigne fin ce sujetsensible.
Porte-parole de la Majorité présidentielle, André Alain Atundu Liongo n’est pas passé par des détours pour éclairer l’opinion. "Les élections sont, dit-il, plus importantes que des personnes. Il faut d’abord mettre en place les structures de victoire, avant de savoir qui va porter les couleurs de la MP".

MYSTERE SUR LE DAUPHIN DE LA MAJORITE
Tout en restant réservé, le porte-parole de la Majorité a souligné qu’aujourd’hui, les ténors de cette plateforme au pouvoir ne savent pas encore qui sera candidat aux prochaines élections nationales et locales.
Si aucun nom n’a été cité parmi les dauphins attendus à la présidentielle, il s’avère qu’à la Majorité, l’option est déjà levée pour penser succession à la Magistrature suprême. Aux dires d’Alain Atundu, les participants à la rencontre de Kingakati ont été sensibilisés à se préparer aux échéances électorales à tous les niveaux, comme le désire ardemment l’autorité morale.

REEDITER L’EXPLOIT DES PARTIS AU POUVOIR
A travers cette nouvelle optique, nombre d’observateurs décèlent la volonté des partis au pouvoir de se préparer déjà à une succession qui ne sera pas fatale à leur plateforme. Tout en restant discrets, les ténors de la Majorité tiennent à rééditer, en République démocratique du Congo, l’exploit des partis au pouvoir dans quelques pays d’Afrique australe.
Tenant à une alternance où la Majorité sera toujours présente dans les arcanes du pouvoir, ils s’inspirent des stratégies adoptées sous d’autres cieux pour la conservation démocratique du pouvoir.

L’EXEMPLE DE L’ANC, DU MPLA, DE LA SWAPO…
En Tanzanie notamment, un parti comme Chama Cha Mapinduzi (CCM) a survécu à la mort de son pionnier, Julius Nyerere, en continuant à rafler le plus de sièges au Parlement et surtout en faisant triompher invariablement l’un des siens à la Présidence de la République.
Au Mozambique, le FRELIMO (Front de Libération du Mozambique) est resté sans désemparer aux commandes de l’appareil étatique, au gré de différentes élections. Il en est de même de la SWAPO qui, en Namibie, continue à garder les rênes du pouvoir, en l’absence de Sam Nujoma. Idem pour l’Afrique du Sud où l’ANC continue à occuper le piédestal depuis les premières élections réellement démocratiques qui ont porté le patriarche Nelson Mandela au pouvoir.
Aujourd’hui même, l’Angola reste rivé sur cette stratégie à travers le puissant MPLA qui s’attend à remporter de nouveau les urnes, à travers le successeur d’Edouardo Dos Santos à la course présidentielle. Toute une leçon pour une Majorité qui tient à demeurer à la tête de la RDC.
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