Accusé de commanditaire dans l’affaire des violences perpétrées au Kasaï Central, Clément Kanku Bukasa wa Tshibuabua, Député National et Ministre honoraire de la Coopération au Développement s’est rendu dernièrement aux Etats-Unis, à New York. Objectif, présenté au Quotidien New York Times, sa version des faits sur cette affaire des violences au Kasaï. Dans ce droit de réponse, Clément Kanku rejette toutes les accusations portées contre lui notamment, le lien entre sa personne et l’assassinat début mars de deux experts des Nations Unies. Ci-dessous, l’intégralité du Droit de Réponse de Clément Kanku, Président du MR.

Droit de réponse de Clément Kanku à New York Times

Monsieur le Directeur de la rédaction,

C’est avec une très grande stupéfaction que j’ai pris connaissance de l’article de presse paru dans votre quotidien New York Times (NYT) du samedi 20 mai 2017, signé par vos collaborateurs Kimiko de Freytas-Tamura et Somini Sengupta et intitulé « For 2 Experts Killed in Congo, U.N Provided Little Training and No Protection ».

Sur l’unique base d’un certain élément sonore non authentifié, vous vous êtes permis sans réserve aucune, de me mettre en relation avec l’assassinat des experts des Nations Unies, l’incitation à la violence dans la Province du Kasaï- central et de présenter ma nomination au gouvernement Badibanga comme une prime à la mise à feu et à sang des localités du Kasaï-Central.

Au regard du préjudice que j’ai subi du fait de votre article diffamatoire et en application des dispositions légales qui régissent votre profession et considérant que votre article m’a gravement mis en cause, de réponse et vous demande donc de publier in extenso le présent rectificatif dans le prochain numéro de votre journal.

Authenticité de l’élément sonore
D’entrée de jeu, je conteste de façon formelle l’intégrité et l’authenticité de la pièce audio que vous avez brandie dans votre édition du 20 mai 2017 en la présentant faussement comme une reproduction fidèle d’une conversation que j’aurais eue avec un de mes subordonnés (miliciens).

Je déplore le fait qu’un aussi grand et prestigieux quotidien que le NYT, sans les moindres précautions d’usage, ait diffusé de fausses informations et utilisé des éléments falsifiés et manipulés à des fins inavouées.

Par ailleurs, je dénonce également la présentation tendancieuse des faits telle que le NYT l’a faite dans l’article qui me met en cause, d’autant plus que cette façon de procéder obéit à un stratagème clair de me faire endosser une responsabilité qui n’est pas la mienne. Ce que je réfute catégoriquement. Les auteurs des violences dans le Kasaï et de l’assassinat des experts onusiens doivent s’assumer devant l’histoire la responsabilité de leurs actes odieux. Le NYT est censé œuvrer à l’éclatement de la vérité et non pas l’inverse.

Contact avec le NYT
Vous affirmez également dans votre article du 20 mai 2017 intitulé « For 2 Experts Killed in Congo, U.N. Provide Little Training and No Protection », que votre quotidien NYT m’a contacté et j’aurais renié puis accepté un certain nombre de choses.

Il est totalement faux et mensonger d’affirmer que j’ai été contacté par le NYT. Je m’en serai souvenu car ce n’est pas tous les jours qu’on reçoit un coup de fil du NYT. Par respect et honnêteté vis-à-vis de vos lecteurs, il eut donc été plus honnête de préciser que c’est un Monsieur vivant à Kinshasa, se présentant sous le nom de Steve Wembi, qui a pris le soin d’établir le contact avec moi. Vos lecteurs auraient, dans ce cas, apprécié votre souci d’apporter la vraie information déformée et en faisant croire que j’ai été contacté par les auteurs de l’article incriminé, en l’occurrence KIMIK de FREYTAST AMURA et SOMI SENGUPTA, et lesquels je n’ai jamais eu le moindre contact. Apres un bref échange téléphonique avec ce Monsieur Steve Wembi qui m’était jusqu’alors totalement inconnu, et s’était présenté à moi comme correspondant d’un organe de presse américain à Kinshasa, doutant de la qualité dont se prévalait ce Monsieur, en tant que personnalité politique, je l’ai invité à venir me rencontrer afin d’échanger de vive voix. Prétextant qu’il était en dehors de la ville, il déclinera mon offre et promit de me relancer. Et depuis lors, je n’ai plus eu de ses nouvelles jusqu’à ce que j’aie écho de l’article de New York Times m’incriminant.

3. Rendez-vous avec Mme Zaida catalan
Vous écrivez aussi dans la même livraison du 20 mai que Mme Catalan m’avait contacté et convenu d’un rendez-vous avec moi à son retour de la brousse afin de discuter de mon implication possible dans les violences du Kasaï. A cet égard, je me souviens avec certitude avoir été contacté par Monsieur Michael Sharp, l’un des experts rencontré en compagnie de trois de mes collaborateurs. Et à l’occasion, contrairement à ce que le NYT a publié, Mr Michael Sharp était accompagné, non pas de sa collègue Mme Zaida Catalan mais plutôt d’un collègue masculin, de nationalité Française, avec lesquels nous nous sommes entretenus sur les conflits armés en RDC. En revanche, pour ce qui est de Mme Zaida Catalan, malgré les multiples appels que je reçois régulièrement de plusieurs personnes, des journalistes, des diplomates et des personnalités de divers horizons aussi bien du Congo que de l’extérieur, je ne me souviens pas avoir été contacté par elle ni avoir convenu un rendez-vous avec elle. J’apprends, non sans surprise, par le biais dudit article du NYT, que le PC de Mme Zaida Catalan contenait un fichier de 130 documents regroupés sous mon nom, dont notamment un certain élément sonore non authentifié que vous avez accompagné d’une fausse retranscription sans prendre la peine d’obtenir mon explication là-dessus. Il convient de souligner qu’il est quand même curieux, qu’à ce stade de la procédure, vous ayez eu accès au contenu du PC de l’experte Zaida Catalan alors que celui-ci devrait se trouver entre les mains des autorités de la justice pour des raisons d’enquête. Si ce que vous avancez est exact, comment expliquer que vous ayez pu obtenir des informations aussi sensibles car seules les personnes des services liées à l’enquête pouvaient en disposer ?

Assassinat des experts des Nations Unies
Vous avez insidieusement à travers vos lignes tenté de me mettre sur le dos l’assassinat des deux experts onusiens qui auraient découvert l’existence de multiples fosses communes dans le Kasaï Central. Si vous vous étiez réellement intéressé aux violences dans le Kasaï, vous aurez compris ce qui s’y passe réellement et vous auriez alors découvert que l’instabilité dans le Kasaï central trouve son origine dans un différend entre un chef coutumier et le ministre de l’intérieur. Pourquoi avez-vous choisi de désinformer et désorienter l’opinion publique ? Pourquoi avez-vous offert une excellente tribune à une grossière falsification ? Pourquoi cette fausse retranscription de l’élément sonore ? En tant qu’élu et originaire de cette région, j’ai adressé multiples recommandations à l’endroit du Ministre de l’Intérieur de l’époque, Mr Evariste Boshab, l’invitant à privilégier le règlement pacifique de ce différend et l’entente, et à dégager un consensus. Je n’ai malheureusement pas été entendu. Ce dernier a choisi d’agir autrement. La conséquence en est l’embrasement du Kasaï central avec toutes les fosses communes qu’on y découvre aujourd’hui. Suite à votre publication qui transpire l’amateurisme journalistique et la dénonciation calomnieuse qu’elle renferme, ma réputation et mon honneur ont été souillés sans oublier celle de ma famille. Aujourd’hui ma famille et moi-même sommes en insécurité à cause de cette accusation gratuite contenue dans votre publication. En trouvant de l’intérêt à publier une fausse information à laquelle vous attachez des fausses conclusions sur ma possible implication, il devient difficile de ne pas croire à un complot ourdi contre ma personne avec votre bénédiction. En outre, en mettant votre journal à contribution, les auteurs de cette cabale ont délibérément choisi de mettre tout le monde sur une fausse piste en vue d’étouffer la vérité et par-dessus tout garantir l’impunité des véritables responsables de ce drame. Votre démarche rime manifestement avec la volonté de ceux qui s’opposent énergiquement à la mise place d’une commission d’’enquête sous la direction des Nations Unies pour documenter les violences et les assassinats et identifier les véritables coupables de l’assassinat des experts des Nations Unies. En effet, comment comprendre qu’un journal aussi important que le vôtre, n’ait pas fait le travail de recherche nécessaire en préférant la voie de la paresse et de la facilité en exploitant des fausses informations tout en sachant que ceci pourrait désorienter l’opinion publique, nuire à ma personne et aussi négativement influencer la conduite et les résultats de l’enquête ? Enfin, je ne suis ni de près ni de loin mêlé à l’assassinat des experts onusiens ni de qui que soit. Par conséquent, je vous invite à poursuivre vos recherches qui ne manqueront pas de vous mettre sur le chemin de la vérité et la justice que tout le monde, y compris moi-même, recherche.

Des violences dans le Kasaï Central
Vous affirmez également sans produire le moindre élément de preuve que les personnes qui s’intéressent à la problématique des violences du Kasaï étaient au courant de ma possible implication dans lesdites violences, de même que j’entretiens des liens étroits avec les miliciens actifs dans la région. De quelles personnes s’agit-il ? Ne s’agit-il pas ici des simples supputations ? Je retiens de votre article une présentation tendancieuse des faits, une manipulation voulue ainsi qu’une fausse retransmission d’un certain élément sonore non authentifié qui concourt activement à l’obstruction et à l’émergence de la vérité. C’est à croire qu’il y a donc quelque part une volonté délibérée de me faire endosser une responsabilité qui n’est pas la mienne. Et je ne l’accepterai jamais. A quoi tient cette ferme volonté affichée de désorienter l’opinion publique et tous vos lecteurs ?

Quel mobile poursuiviez-vous en désorientant intentionnellement vos lecteurs ?

Je me permets de préciser, à l’attention de tous les lecteurs, qu’à ce jour, je compte à mon actif, deux mandats successifs de député national dont le dernier court toujours, après avoir été d’abord vice-gouverneur de la province du Kasaï-Occidental. Je compte dans ma province beaucoup de réalisations sociales que vous pouvez aller vérifier. Après avoir employé ma carrière et mis tant d’années à construire dans ma province d’origine, quel intérêt aurai-je du coup à tout détruire, tout mettre à feu et à sang ? Juste pour un strapontin au gouvernement comme vous l’indiquer sans gêne dans votre article ? Je rejette de la manière la plus formelle toute responsabilité dans les violences survenues au Kasaï. Cela est totalement étranger à mon éducation, à ma culture et aux valeurs profondément humaines auxquelles je crois fermement.

Gouvernement Badibanga
Avec une légèreté déconcertante, vous affirmez à travers les lignes de votre article que mon entrée au gouvernement avait pour but de calmer ou remettre au pas les rebelles. Contrairement à ce qu’une certaine opinion voudrait faire croire, mon entrée au gouvernement Badibanga est consécutive à la mise en œuvre de l’accord de la cité de l’UA du 18 octobre 2016 qui a clôturé le dialogue supervisé par Monsieur Edem Kodjo, le facilitateur désigné par l’Union Africaine et ce dans le quota de l’opposition. Il n’y a donc pas de lien à établir entre l’enregistrement sonore suspect que vous avez diffusé et mon entrée au gouvernement et encore moins l’assassinat des experts onusiens. Il est donc curieux que vous ne mentionnez que le gouvernement dans votre article que le Gouvernement Badibanga est le fruit des accords politiques d’Octobre 2016.

Négligence ou responsabilité du NYT
La publication de votre brulot du 20 mai dernier ayant été, à très large échelle, relayé dans tous les médias congolais et plusieurs médias internationaux à l’instar de TV5, France 24, RFI, BBC, Jeune Afrique, RTBF, Reuters, etc. vous comprendrez donc que mon indignation est plus que totale face aux allégations mensongères et à la dénonciation calomnieuse dont votre quotidien, le NYT, s’est rendu coupable à mon endroit. La succession des événements donne donc à penser à une planification bien orchestrée avec la participation ou du moins la bénédiction du NYT dans la mesure où cet élément sonore contesté que vous avez diffusé n’était pas du tout nouveau et que la justice congolaise, par le biais de son représentant au sein du Conseil National de Sécurité (CNS) ne pouvait en ignorer l’existence depuis au moins le mois d’Août 2016. Croyant tenir un scoop sous la main, vous vous êtes empressé de publier votre article du 20 mai dernier en y insérant un certain élément sonore suspect car non authentifié.
Pour rappel, pour mieux comprendre cet élément sonore non authentifié, il faut le replacer dans son contexte. En effet, il s’en suivra, après échange et vérification par les services spécialisés qu’un certain élément sonore, brandi par le Ministre de l’intérieur de l’époque, Mr Evariste Boshab lors de la session du CNS du mois d’Août 2016 à Kananga, ne présentait aucun intérêt et ne mettait nullement en cause. Jugée sans pertinence aucune, l’affaire n’avait pas été suivie d’effet. En ce moment-là, le chef coutumier Kamuina Nsapu était encore en vie, il n’y avait pas de fosses communes et nul ne parlait d’experts onusiens qui devaient se rendre au Kasaï documenter les violences qui ont fait d’innombrables victimes et causé d’énormes dégâts. Partant, il n’y a donc pas de lien à établir entre les violences dans le Kasaï, l’assassinat des experts onusiens et ma personne. Oser affirmer le contraire ou rechercher un lien entre cet élément sonore suspect, l’assassinat des experts onusiens et ma personne ne peut relever que d’un faux intellectuel, d’une grotesque manipulation des esprits. Suite à votre article, le Parquet Général de la République Démocratique du Congo a ouvert en date du 23/05/2017 une enquête à ma charge et le même jour, ma conférence de presse avait été empêchée. Depuis la publication de votre article, je suis interdit de parole au Congo alors que je jouis pleinement de mes droits civiques dont ma liberté d’expression. Mes proches et moi-même sommes la cible de toutes sortes d’harcèlement et de filatures. Le préjudice subi du fait de votre article est donc énorme. Mon image, mon honneur ayant ont été ternis par la publication de votre article, sans oublier ma sécurité et celle de mes proches parents et collaborateurs, j’exige par conséquent une publication intégrale de mon droit de réponse ainsi que le retrait de votre article du 20 mai 2017 m’incriminant. Je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur de la rédaction, l’expression de mes sentiments distingués.



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