Au lendemain du match nul concédé à Kinshasa face à la Tunisie (2-2) qui compromet les chances de qualifications des Léopards pour la Coupe du monde 2018, Florent Ibenge est longuement revenu sur cette déception. Le sélectionneur de la RD Congo veut malgré tout encore y croire.

Jeune Afrique : Comment allez-vous après ce match qui aurait pu vous permettre de revenir à la hauteur des Tunisiens au classement ?




Florent Ibenge : Pas très bien. Je me suis réveillé avec la gueule de bois. Comme beaucoup de Congolais. Tout le monde est très déçu. On a le sentiment d’avoir raté quelque chose.

Votre équipe menait encore 2-0 à la 77e minute. Et vous encaissez deux buts en cent-vingt secondes…

On prend un but à la con, tout simplement. Et il nous fait très mal. Les Tunisiens, qui jouaient de mieux en mieux, ont eu encore plus confiance en eux. Et juste derrière, ils égalisent. C’est vraiment dommage, car pendant la plus grande partie du match, nous avons eu la maîtrise du jeu. Je pensais que nous avions fait le plus difficile en marquant deux fois. On a eu des occasions pour aggraver le score. Seulement, il y a eu un relâchement…

Comment l’expliquez-vous ?

On dit souvent que 2-0, c’est le score idéal. La preuve que non. À un moment donné, il y a eu un peu moins de concentration. On a moins joué, en laissant davantage le ballon à la Tunisie. Et comme c’est une bonne équipe, avec des arguments techniques et un gros mental, on s’est exposé à un éventuel retour. Quand on passe trop de temps à courir derrière le ballon, ce n’est jamais bon signe. Depuis le banc de touche, je disais aux joueurs d’agir aussi avec leur tête. C’est vrai qu’ils avaient beaucoup donné.

Les supporters, même s’ils étaient déçus du résultat final, ont vu que l’équipe avait beaucoup donné
Pendant plus d’une heure, c’était vraiment bien. C’est à partir de l’instant où il y a eu moins d’implication que les Tunisiens ont commencé à prendre le dessus. Et vous savez comment cela se passe souvent dans ce cas-là : si vous encaissez un but, le deuxième risque d’arriver très vite. De plus, j’ai été obligé d’effectuer des changements qui n’étaient pas prévus, puis Mbemba, Mubele et Kakuta sont sortis sur blessure.

Votre équipe a-t-elle bénéficié d’un vrai soutien des 80 000 supporters du stade des Martyrs ?

C’est un public très exigeant. Quand tout va bien, il est vraiment derrière l’équipe. Quand la Tunisie est revenue dans le match, à 2-1 puis à 2-2, on a moins senti de soutien. Mais les supporters, même s’ils étaient déçus du résultat final, ont vu que l’équipe avait beaucoup donné. C’est aussi pour cela qu’il n’y a pas eu de soucis à la sortie du stade.

Déjà, après le match aller à Radès vendredi dernier (1-2), vous aviez regretté la performance irrégulière de votre équipe…

C’est exact. On revient à 1-1 juste avant la mi-temps, et on craque bêtement en début de seconde période. On fait de bonnes choses, dans le jeu, dans les attitudes, mais à Radès comme à Kinshasa, il y a eu des moments de relâchement qui ont fait mal.

Au niveau comptable, la Tunisie, avec dix points, est aujourd’hui la mieux placée…

Oui, puisqu’elle compte trois points de plus que nous. Elle doit jouer en Guinée en octobre, puis accueillir la Libye en novembre, alors que nous affronteront les Libyens sur terrain neutre, sans doute en Tunisie, avant de recevoir la Guinée à Kinshasa. La situation est claire : nous devons gagner nos deux matches, tout en espérant que les Tunisiens n’en prennent que trois au maximum, et à condition que nous ayons une meilleure différence de buts (actuellement, les deux sélections ont une différence de buts de + 4). C’est donc jouable. Nous sommes des compétiteurs. Cela fait trois ans que nous visons cette qualification pour la Coupe du monde. Le problème, c’est que les Léopards ne sont plus maîtres de leur destin. On peut faire un carton plein sur les deux derniers matches, mais si la Tunisie prend un point de plus que nous, ou si sa différence de buts est supérieure d’un but à la nôtre, c’est elle qui passe…

Ce que je peux vous assurer, c’est que si on ne parvient pas à se qualifier, je ne demanderai pas de nouveau contrat
Quelle est votre situation contractuelle ?

J’ai un contrat jusqu’en janvier 2018. À moins qu’on me demande de partir avant…

Et après ? Une qualification pour la Coupe du monde changerait tout…

Peut-être… mais il faudrait alors renégocier. Ce que je peux vous assurer, c’est que si on ne parvient pas à se qualifier, je ne demanderai pas de nouveau contrat.

On vous sent fatigué…

Mener de front la sélection et l’AS Vita Club, c’est beaucoup de travail. L’AS Vita Club, au niveau pression, c’est Marseille puissance dix ! Depuis plus de trois ans, je ne dors pas beaucoup, je voyage énormément, je n’arrive pas vraiment à prendre de vacances. C’est un rythme effréné, le chemin vers l’AVC (rires). Avec Vita Club, on renouvelle le contrat tous les ans. Le championnat va débuter en octobre ou en novembre. On repart pour un tour. Nous avons fait le constat que la formation des jeunes est essentielle. On doit davantage s’intéresser aux plus petits. Je ne comprends toujours pas pourquoi, et notamment à Kinshasa, on ne l’a pas fait plus tôt, avec le réservoir de joueurs qui existe.

Avez-vous toujours envie d’entraîner à l’étranger ?

Comme n’importe quel entraîneur, j’ai de l’ambition… J’ai eu des contacts, c’est vrai.

En Asie, semblerait-il ?

C’est vrai. Il y a des pistes…
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