* Au regard de sa prestation du haut de la tribune de l’Onu et des contacts avec des personnalités de premier plan, d’aucuns parlent d’une victoire diplomatique pour le Raïs.

Attendu sur la question des élections en RDC, le Président Joseph Kabila a été on ne peu plus clair. « J’affirme que le cap sur les élections crédibles, transparentes et apaisées est définitivement fixé et que notre marche dans cette direction est irréversible. Le tout, sans ingérence extérieure ni diktat quelconque », a déclaré le Président de la République.
Par ailleurs, le Raïs a rappelé que la série d’évaluation du processus entamée depuis une dizaine de jours par le CNSA, conjointement avec le Gouvernement et la CENI, devrait permettre la publication prochaine par celle-ci, qui en est la seule institution compétente du calendrier électoral.

Sur le plan de la diplomatie, le Raïs a échangé avec le Premier ministre belge, Charles Michel. Contrairement à la lecture " reyndersienne " le Chef de l’Exécutif du Royaume de Belgique a prêté oreille attentive à son interlocuteur, sans faire le moindre commentaire. Outre Charles Michel, le Chef de l’Etat s’est entretenu avec la procureure générale de la CPI, Fatou Bensouda. Devant le Premier ministre belge, tout comme devant une Assemblée représentant la terre entière, Joseph Kabila a promis l’organisation des élections libres, transparentes et irréversiblebles.
A la 72ème Assemblée générale de l’ONU à New York, le président rd congolais, Joseph aura été le maître des surprises, catégorie non classé. Look de vieux sage et barbe grise : le Raïs que d’aucuns connaissaient le crâne rasé, a surpris une fois de plus. Après avoir présidé la cérémonie d’ouverture de la Conférence sur la paix, la réconciliation et le développement de l’espace Grand Kasaï, au centre de la RD Congo, le Chef de l’Etat est apparu à l’Assemblée générale de l’ONU. Et, à la tribune comme dans les coulisses de cette grand’messe diplomatique, le Président Joseph Kabila a mené une contre-offensive éclair contre l’Opposition qui jusque-là, tenait le haut du pavé.
Parmi les contacts à New York, le raïs a rencontré Charles Michel, le Premier ministre belge. Pas seulement. Il a aussi échangé avec le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), la Gambienne Fatou Bensouda. Vu des experts ès de la politique congolaises, la bilatérale Charles Michel et Joseph Kabila est une véritable victoire diplomatique pour le Président congolais. Notre consœur belge, Colette Braeckman, comme plusieurs autres analystes, affirment sans le moindre euphémisme que c’est à l’habileté diplomatique du vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu, que le Chef de l’Etat doit cette réussite.
A en croire des sources qualifiées sur place à New York, She avait en effet, eu à écarter de l’entretien le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders. Est-ce parce que c’est lui le problème ? Peut-être. Seulement voilà, nul n’ignore le point de vue du patron de la diplomatie belge sur le pouvoir de Kinshasa. Didier Reynders n’a de cesse pris à partie, le pouvoir de Kinshasa, considrant qu’il était la cause de la crise politique en RDC (l’euphémisme tient à cela). Et, ce n’est pas Léonard She Okitundu qui ignore cela. A plus d’une fois donc, Kinshasa a, en effet, reproché à Reynders de trop aligner ses positions sur celles d’une Opposition multiforme, éclatée qui réclame d’un même souffle le départ du Président Joseph Kabila. En plus de l’organisation, avant la fin de l’année en cours, des élections manquées de décembre 2016.
Compte tenu de cette rencontre de Joseph Kabila avec le Premier ministre belge qui écrit une nouvelle page des relations entre les deux pays, plus d’un observateur estime que Didier Reynders n’a plus le droit d’adopter une posture contraire à celle de son Premier ministre. A l’occasion de l’inauguration, dans les tout prochains jours, de la nouvelle ambassade du Royaume de Belgique à Kinshasa, des observateurs pensent que Didier Reynders devra sans doute regagner du terrain pour apparaitre à nouveau comme un interlocuteur accepté par tous les protagonistes de la crise politique en RD Congo.
Plutôt que de porter un regard assez critique sur les points faibles du processus électoral en cours, Didier Reynders pourra également, à cette même occasion, mesurer les progrès enregistrés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) qui a déjà enrôlé plus 42 millions d’électeurs sur les 45 prévus. Bien que la Centrale électorale ne soit pas encore au bout de ses peines, il y a lieu de reconnaitre toutefois qu’elle a abattu un travail encourageant qui augure la tenue effective du scrutin. Et donc, que cela plaise ou non, la " bilatérale " entre le Chef du Gouvernement belge et le Président Joseph Kabila, représente une victoire diplomatique pour ce dernier. Souvent présenté ( à tort ?) comme un homme s’accrochant au pouvoir en dépit du bon sens et des vœux de ses compatriotes, Kabila est apparu comme un homme encore " en charge ", détenant les clés du pouvoir et celles de son éventuelle succession.

JOSEPH KABILA PROMET LES ELECTIONS
Comme il l’avait fait devant le Premier ministre belge, le Chef de l’Etat congolais, devant une Assemblée représentant la planète entière, a réitéré sa promesse d’organiser des élections " libres, transparentes et irréversibles ". C’est le plus important. Cependant, des pessimistes nés, ont pris leurs plumes sur les réseaux sociaux, pour dire que le Président Joseph Kabila devrait, du haut de la tribune des Nations unies, préciser la date de la tenue proprement dite des élections.
D’ores et déjà, certains n’ont pas hésité à prêter au Chef de l’Etat, l’intention de ce qu’ils qualifient de nouvelle manœuvre visant à grignoter encore un peu de temps. La Communauté internationale a-t-elle d’autre choix que d’attendre et voir le Président de la République honorer ses engagements ? Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, Joseph Kabila tient les réseaux du pouvoir. Ceux qui attendaient de lui, la date de la tenue du scrutin, devraient savoir qu’il existe une institution technique qui a cette charge. Le Raïs ne devrait pas se substituer à la CENI qui a le privilège de publier le calendrier électoral.
Habilement, le Président Joseph Kabila apparait encore comme un moindre mal. D’autres points de son discours devant l’Assemblée générale de l’ONU vont dans le même sens : Kabila a dénoncé le péril islamiste dans l’Est et les menées terroristes dans le centre du pays. Attisant les craintes, le raïs s’est donc présenté comme le garant de la sécurité. Adoptant une posture souverainiste, il a aussi parlé de la MOnusco, demandant son " redimensionnement " et " la réorientation de ses moyens.
Qu’il ait ou non convaincu ses interlocuteurs, Joseph Kabila s’est ainsi imposé comme une autorité de l’Etat, avec laquelle il faudra encore compter. Autrement dit, il serait imprudent pour ceux qui tentent de ventre trop vite la peau de l’ours blessé.
Grevisse KABREL

Discours du Président Kabila à la 72ème session ordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU

Monsieur le Président de la 72ème Session Ordinaire de l’Assemble Générale des Nations Unies,
Monsieur le Secrétaire General des Nations-Unies,
Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etats et de Gouvernement,
Mesdames et Messieurs,
Monsieur le Président,
Mes très vives et chaleureuses félicitations pour votre élection qui est une reconnaissance de votre brillante carrière de diplomate et un hommage a votre pays, la Slovaquie.
Je rends également hommage a Monsieur le Secrétaire General Antonio GUTERRES, pour son leadership et ses efforts en faveur du renforcement du rôle de notre Organisation durant cette première année de son mandat.
Le thème de la présente session : " Priorité à l’être humain : paix et vie décente pour tous sur une planète préservée ", répond aux préoccupations du moment dans la plupart des Etats membres de notre organisation. Je m’en réjouis car il s’inscrit dans la logique des Objectifs du Développement Durable et pour mon pays, la paix, la stabilité et l’amélioration des conditions de vie de nos populations constituent les priorités du Gouvernement.

Monsieur le Président,
II y a soixante-douze ans, notre Organisation est née de l’ambition de refonder les rapports entre Etats sur la base du principe de l’égalité souveraine et de la volonté de garantir la paix et la prospérité pour tous. Cette ambition demeure pertinente et est quotidiennement portée par l’engagement des femmes et des hommes déterminés à la faire triompher, parfois au péril de leurs vies.
Face à la montée du terrorisme, sous formes diverses, il est incontestable que le monde auquel nous aspirons ainsi dépend du traitement que nous réservons aux questions de paix et de sécurité. Depuis une année, mon pays est victime d’attaques terroristes menées par certains groupes armes, notamment dans les Provinces du Kasaï, voire dans la capitale, et dont l’objectif est d’anéantir la paix si chèrement acquise, de contrarier la dynamique des solutions consensuelles obtenues au niveau national et de miner nos efforts de développement.
Dans le Kasaï, une milice mystico-tribale se servant de la population civile, dont des enfants, comme bouclier humain et s’attaquant aux personnes et aux édifices publics qui symbolisent l’autorité de l’Etat, a ainsi semé la terreur, procédant notamment à la décapitation d’agents de l’ordre, d’agents de la Commission Electorale Nationale Indépendante ainsi que des autorités administratives et coutumières. Et c’est dans ces circonstances que je déplore la barbarie dont les deux Experts de notre organisation ont été victimes en mars 2017.
Notre détermination est de faire en sorte que la lumière sur les circonstances exactes de ce crime soit clarifiée afin que cet acte ignoble, ainsi que ceux dont nos compatriotes ont été victimes, ne restent pas impunis.
C’est le sens des procès publics ouverts depuis plusieurs semaines, après l’arrestation de la plupart des suspects présumes coupables.
C’est aussi le sens de la Conférence sur la paix, la réconciliation et le développement qui vient de se tenir, en ayant pour objectifs d’établir la vérité sur ce qui s’est réellement passe dans ces provinces du centre du pays, de promouvoir la réconciliation entre les filles et fils desdites provinces et d’affirmer notre conviction que toute réconciliation passe nécessairement par la Justice et qu’il n’y a pas de paix véritable et durable sans justice. Mon pays reste ouvert a toutes formes de collaboration a ce sujet.

Monsieur le Président
Grace a cette approche qui combine le rétablissement de l’autorité de l’Etat, le dialogue et la justice réparatrice, nous avons inverse la tendance dangereuse de la situation sécuritaire au centre du pays avec comme résultat une amélioration très significative de la situation. Dans la partie orientale, les efforts méritoires fournis par les forces nationales de défense et de sécurité ont permis, quant à eux, de contenir les attaques terroristes du groupe ADF qui endeuillait quotidiennement nos populations.
Nous sommes convaincus que l’initiative de coopération sous régionale entre mon pays, le Soudan du Sud et la République Centrafricaine permettra, tout autant, d’endiguer la menace terroriste LRA. II faut considérer notre participation à cette dynamique comme la preuve de notre détermination dans le combat mené par la coalition contre cette menace.
S’agissant de la lutte contre les violences sexuelles, je me félicite des progrès remarquables manifestes enregistres par la Justice qui a prononce de centaines des décisions de condamnation pour viols, n’épargnant aucun auteur de ces crimes en vertu de sa position sociale ou dans la hiérarchie militaire, preuve de la fin de l’impunité dans ce domaine.

Monsieur le Président,
Deux ans après l’adoption de l’agenda 2030 des Nations Unies, il n’est pas trop tôt de commencer à en évaluer la mise en œuvre. En exécution de ses engagements, mon pays a tenu à prioriser, dans l’élaboration comme dans la mise en œuvre de son Plan National de Développement, les dimensions environnementale, sociale et économique du développement durable. Plus spécifiquement, en soutien au Programme d’Action Mondial pour l’Education, mon pays met l’accent sur l’élargissement de l’accès, l’équité, l’amélioration de la qualité de l’apprentissage et l’amélioration de la gouvernance dans le secteur.
D’ores déjà, nous nous félicitons de la promotion de l’accès à l’école pour la jeune fille, dont le taux brut de scolarisation est passe en l’espace de dix ans, de soixante-dix pour cent à près de 105 % et de la mise en œuvre du plan de construction de milliers d’écoles sans omettre de profondes reformes engagées dans ce secteur.
Quant au changement climatique, il nous préoccupe au plus haut point étant une menace pour l’homme et ses droits fondamentaux. Contribuer à en limiter l’impact est la traduction mémé du sens de responsabilité qui repose sur chacun de nos Etats.
Mon pays avec les autres pays du bassin du Congo, qui constituent ensemble la deuxième réserve forestière mondiale, sont outillés à travers la Commission des Forets d’Afrique Centrale pour contribuer à l’amélioration de la qualité de vie sur notre planète.
Pour sa part, mon pays entend tenir tous ses engagements, à commencer par la ratification en cours de l’Accord de Paris.
Monsieur le Président,
A l’instar de la paix, la stabilité politique constitue pour nous un objectif constant de politique intérieure. Dans cette optique, depuis près d’une année, nous avons recouru au dialogue qui pour nous est un mode permanent de règlement des différends politiques.
Que l’Union Africaine et nos organisations régionales auxquelles je rends hommage, trouvent ici l’expression de notre reconnaissance pour leur accompagnement dans ce processus.
Je salue également les efforts de toute la classe politique de mon pays qui, dans la recherche d’un consensus global sur le processus électoral, ont débouché sur l’Accord du 31 décembre 2016 ayant pour objectif ultime I organisation des élections.
L’exigence par toutes les parties prenantes d’un nouveau fichier électoral a donne lieu, depuis plus d’une année, à l’enrôlement des électeurs dont la dernière phase vient de commencer dans les deux dernières provinces au centre du pays. II y a lieu de se féliciter. Monsieur le Président, du fait que plus de 42 millions d’électeurs, sur les 45 millions projetés, ont d’ores et déjà été enrôlés.
Aussi, la série d’évaluations du processus électoral entamée depuis une dizaine de jours par le Conseil National de Suivi, conjointement avec le Gouvernement et la Commission Electorale Nationale Indépendante, devrait permettre la publication prochaine par celle-ci, qui en est la seule institution compétente du calendrier électoral. En dépit de ces avancées, les défis en vue de l’organisation des élections dans mon pays demeurent énormes, tant au plan logistique, financier, sécuritaire que normatif.
Nous y faisons donc face avec humilité, mais aussi avec une indéniable ténacité. Vu toutes ces avancées, j’affirme que le cap vers les élections crédibles, transparentes et apaisées est définitivement fixé et que notre marche dans cette direction est irréversible. Le tout, sans ingérence extérieure ni diktat quelconque. Aux vrais amis de mon pays, je demande de soutenir sincèrement le processus électoral en cours.
Monsieur le Président
La charte des Nations Unies nous impose des obligations dont le respect conditionne l’émergence d’un monde meilleur. C’est la raison pour laquelle, la RDC maintient le dialogue stratégique avec les Nations Unies sur l’avenir de la MONUSCO, conformément à la résolution pertinente du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Cette revue stratégique devra déterminer le rythme de réduction de la force de la MONUSCO jusqu’a son retrait total.
II est clair que près de vingt ans après son déploiement, la force onusienne ne peut nourrir l’ambition de rester Indéfiniment dans mon pays, ni d’y exercer son mandat avec le même format et sans tirer les leçons des faiblesses constatées. Ce qui nous importe et qui devrait être important aux yeux de tous ceux qui tiennent a la crédibilité de notre Organisation, c’est l’efficacité effective de l’apport des troupes onusiennes sur le terrain. Voila pourquoi, depuis plusieurs années, nous exigeons le redimensionnement de la force de la MONUSCO au regard de missions devenues dynamiques et la réorientation des moyens ainsi dégagés vers la satisfaction de nos besoins de développement. En ce domaine, comme en d’autres, nous n’entendons pas transiger avec le respect du a la souveraineté de la République Démocratique du Congo telle que garantie par la Charte de notre Organisation.
Monsieur le Président, pour terminer, je voudrais croire que tous ceux qui placent leurs espoirs dans les Nations Unies, et mon pays en fait partie, auront à cœur de s’investir pleinement dans la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable, ainsi que dans la reforme tant attendue de notre organisation.
Je souhaite plein succès à nos travaux et vous remercie pour votre attention.
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