Un double rassemblement a eu lieu à New York devant l'Hôtel où logeait le président Joseph Kabila et devant le siège de l'ONU. Néanmoins, deux types de manifestants se faisaient face: ceux pour le Président et des membres du mouvement des "Congolais debout" protestant contre Joseph Kabila. Une polémique est née dans la foulée, accusant le pouvoir congolais d'avoir recruté des "manifestants". POLITICO.CD vous plonge dans cet univers surréaliste. 
Samedi, des dizaines des manifestants ont envahi les rues de New York, notamment le Madison avenue, devant le Lotte New York Palace où était censé logé le président congolais Joseph Kabila, en marge de la 72ème Assemblée générale de l’ONU.
Répondant à l’appel du mouvement des Congolais debout, de l’homme d’affaires Sindika Dokolo, ces manifestants ont eu une toute petite surprise. Il n’étaient pas les seuls à manifester. En face d’eux, il y avait une dizaine d’autres manifestants aux effigies du président Kabila. Ceux-là, chantaient et scandaient des cris à la gloire du Chef d’Etat congolais.


Aux USA, après le désert de l’hémicycle, la MP paie des clochards pour se faire passer pour des congolais pro-JK [Joseph Kabila] dans la rue. Pauvre RDC !” accuse Sindika Dokolo sur son Twitter. Pour lui et ses partisans, il ne faut aucun doute, le pouvoir congolais a eu recours aux “manifestants payés” pour perturber la mobilisation de l’opposition.
De son côté, le pouvoir n’a même pas daigné répondre: “c’est ridicule”, rétorque sèchement un diplomate congolais joint par POLITICOC.CD. Sur le compte Twitter de la diplomatie congolaise, on se félicite pourtant de la présence de “ces patriotes” venus encenser l’action du président Kabila.

D’autres vidéos diffusées sur les réseaux sociaux par des partisans de l’opposition accusent le pouvoir d’avoir eu recours à “des Sénégalais” comme manifestants à New York. Dans une de ces vidéos, des manifestants de l’opposition interrogent ceux du pouvoir, en leur demandant de s’exprimer en langues locales de la RDC où en leur posant de questions sur la situation politique au Congo.

Trump, Sarkozy ou même l’UMP et le PS ont souvent “loué des manifestants”

Si aucune preuve tangible n’a été fournie concernant ces accusations, la location de manifestants, appelée Crowds on Demand (Foules à la demande) est une pratique très courante dans le monde politique occidentale et surtout à New York où se succèdent de manifestations lors des Assemblées générales de l’ONU.
Le président américain Donald Trump a fait payer des figurants pour l’applaudir le 16 juin quand il a annoncé sa candidature à l’investiture républicaine pour la présidentielle en 2016. Mais il n’est pas le seul à faire appel à des comédiens quand des rassemblements manquent un peu de fougue ou que leurs rangs sont trop vides, tout simplement.
Selon le site Slate.fr, les candidats américains dont les meetings sont peu courus sollicitent ainsi Crowds on Demand, une entreprise spécialisée dans la location de foule («Rent a Crowd»). Cette entreprise l’a avoué elle-même quand LibertyChat.com a contacté le service de presse pour savoir si la pratique était répandue dans le milieu politique américain. Le responsable a confirmé que des douzaines de candidats dans la course au Sénat et au Congrès ainsi qu’un candidate présidentielle «sérieuse», sans préciser laquelle, ont fait appel à ses services.
En France, il n’y a pas encore d’entreprise qui revendique ce service mais des politiques français ont concocté d’autres stratégies pour gonfler leurs chiffres, le temps d’une visite d’un politique en campagne ou même sur Internet. Cette stratégie de renfort aurait ainsi été observée sur un chantier de l’Essonne en 2012 lors d’une visite de l’ancien président, Nicolas Sarkozy. Le casting de jeunes militants est une pratique connue aussi bien du côté PS que celui de l’UMP, décrypte le Monde lors de la campagne présidentielle en 2012
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