Joseph Kabila reste

- Bruno Tshibala saute

- Félix Tshisekedi arrive

- Katumbi toujours persona non grata

- Elections en novembre 2019

Les élections devenant de plus en plus improbables aux termes de l’Accord politique du 31 décembre 2016, la MP rabat une nouvelle carte pour une transition qui prolonge encore de deux ans le bail de Joseph Kabila à la tête du pays. En marge de la 72ème Assemblée générale de l’Onu, ce dernier en a fait part à quelques personnalités, dont le Guinéen Alpha Condé, président de l’Union africaine. Il ne reste plus que l’aval des partenaires pour la mise en oeuvre de ce énième complot contre le peuple congolais.

Coincée de toutes parts, la MP est en train de peaufiner un autre schéma pour consolider davantage le glissement électoral et, par voie de conséquence, prolonger le bail de son autorité morale à la tête du pays. Tout de go, la tenue d’élections cesse d’être une priorité. Dans des termes très subtils, le chef de l’Etat, Joseph Kabila, l’a fait savoir du haut de la tribune des Nations unies à New York.

« A l’instar de la paix, la stabilité politique constitue pour nous un objectif constant de politique intérieure. Dans cette optique, depuis près d’une année, nous avons recouru au dialogue qui, pour nous, est un mode permanent de règlement des différends politiques », a-t-il déclaré devant l’Assemblée générale des Nations unies. Ce qui sous-entend l’organisation d’un nouveau dialogue. Et la majorité au pouvoir s’y prépare activement.

Des sources généralement bien informées annoncent la présence à Kinshasa de certains ténors de l’aile dissidente du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement. Si ces invités de la MP ne s’affichent pas encore en public, dans les coulisses, ils multiplient des réunions avec les stratèges de la MP en vue de matérialiser ce nouveau projet de transition devant prendre au moins deux ans. Bien évidemment avec Joseph Kabila aux commandes.

Les jours de Bruno Tshibala à la Primature sont désormais comptés. Après l’avoir pressé comme un citron, la MP voudrait s’en débarrasser au motif qu’il ne rassurerait pas. D’ailleurs, pouvait-il rassurer quand on sait que ce dernier n’aura été qu’un fusible dont s’est servie la MP pour un petit temps. Devenue spécialiste dans le débauchage, la MP réfléchit à un schéma plus élaboré où Félix Tshisekedi, président du Rassemblement, aura un rôle à jouer dans la nouvelle transition, probablement à la Primature.

Dans ce nouveau schéma, Moïse Katumbi reste la grande inconnue. Indésirable dans les rangs de la MP, le candidat déclaré à la présidentielle devrait toujours été gardé hors des frontières nationales. Il fait ombrage et, dans ces conditions, il gardera son étiquette de persona non grata dans son propre pays.

Contre la volonté du peuple

Après le dialogue de la cité de l’Union africaine, suivi de celui du Centre interdiocésain, le président Kabila est de nouveau à la manette. Comme on l’a toujours dit, la MP a plusieurs fers au feu. Il ne tarit pas de stratégie pour renvoyer le plus loin possible la tenue d’élections et prolonger, par la même occasion, le bail de son autorité morale à la tête de l’Etat.

Cependant, pour réussir ce nouveau coup, la MP doit passer par plusieurs épreuves. A New York, le président Kabila a tenté de persuader ses interlocuteurs sur sa volonté d’organiser les élections. Est-ce que ceux-ci ont été convaincus ? Ce n’est pas si évident.

Dans ses différents entretiens, Kabila a, comme dans un jeu de pirouette, donné de gage sur sa détermination à travailler dans le sens de l’alternance. A la grande différence qu’il n’accepte pas que la voie à suivre lui soit dictée. Les élections, semble-t-il, se feront à son rythme. Qu’importe le temps que cela prendra.

Que ce soit avec le président Alpha Condé de la Guinée et président en exercice de l’Union africaine ou avec le Premier ministre belge Charles Michel, Joseph Kabila est resté de marbre dans sa logique. Il n’entend donc pas transiger sur le schéma qu’il a mis en œuvre de longue date.

La certitude aujourd’hui est que Kabila ne s’empresse pas d’organiser les élections. Après la nomination de Samy Badibanga et son remplacement par Bruno Tshibala à la Primature, il est en train de rabattre de nouvelles cartes. Il travaille sur le schéma d’une transition de deux ans où Félix Tshisekedi devrait être le prochain locataire à la Primature.

Sur papier, la MP est convaincue de faire aboutir ce projet. Son modus operandi est connu de tous. Il débauche au moyen de promesses fallacieuses ou d’espèces sonnantes et trébuchantes. Donc, toutes les batteries sont mises en marche pour y arriver. Mais, c’est sans compter avec le peuple qui reste la grande inconnue.

Après avoir été floué dans le dialogue de la cité de l’Union africaine et vu ses espoirs s’envoler avec la déroute de l’Accord politique du 31 décembre 2016, le peuple est-il prêt à s’embarquer dans une nouvelle transition avec Kabila ? Difficile à dire.

A première vue, le schéma d’une transition de deux ans est périlleux. La MP qui y tient mordicus est prévenue. Il est vrai que le peuple, en sa qualité de souverain primaire, ne se laissera pas faire. Il l’a fait savoir à plusieurs reprises. Et sans doute, il ne manquera pas de rééditer l’exploit.

La tenue d’élections étant incertaine en décembre 2017, comme l’a d’ailleurs prévu l’Accord du 31 décembre 2016, on doit s’attendre à un jeu de ping-pong entre pouvoir et Rassemblement. Tout dépendra non seulement des rapports de forces en présence mais aussi de la capacité du peuple congolais à dicter sa loi.

De toutes les manières, pour la plupart des Congolais, aucune concession ne sera faite quant à la tenue d’élections dans le délai. Les élections sont donc inéluctables. Elles s’imposent, quel que soit le schéma. L’Accord politique du 31 décembre 2016 en a d’ailleurs tracé le cadre. Il ne reste plus qu’aux acteurs politiques et sociaux de s’aligner sans tergiverser.

Le nouveau schéma de la MP montre que l’on n’est donc pas sorti de l’auberge. Le chemin à parcourir est encore parsemé d’embûches. Certes, le président Kabila et son camp travaillent sur une nouvelle transition d’au moins deux ans, mais il n’est pas évident qu’ils réussiront leur coup sans heurts. Il y aura des étincelles en l’air.

A dire vrai, une nouvelle transition ne résoudra pas le problème. Bien au contraire. Elle va envenimer une tension persistante. Le schéma idéal – et c’est ce que le peuple attend de pied ferme – est celui qui conduit à l’alternance démocratique par la voie des urnes. Tout autre schéma qui s’écarte de cet idéal est voué à l’échec – quels que soient les moyens mis en œuvre. Ce serait un cercle vicieux.

Elu en 2006 et 2011 par le même peuple, est-ce que Joseph Kabila a de bonnes raisons de le défier aujourd’hui ?

Faut-il donner raison au Rassemblement qui a toujours souligné que le président Kabila serait le problème dans la crise politique actuelle ? Une nouvelle transition pour occulter la tenue d’élections est un vrai complot ourdi contre le peuple congolais.

Le Potentiel
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