Des écoles catholiques et privées de Kinshasa ont démarré les cours le lundi 4 septembre dernier, bien que le nombre d’élèves enregistrés en cette première journée n’ait pas été considérable. Si, dans quelques établissements scolaires, des enseignants ont tâché d’enseigner dans des classes à peine occupées, bien ailleurs les activités ont tourné au ralenti. Reportage.

Dans quelques établissements scolaires privés de la ville et bien des écoles catholiques, des enseignants ont tâché d’enseigner dès le premier jour de la rentrée scolaire. C’est le cas notamment au Mont-Amba à Lemba, aux collèges Cartésien et Saint-Raphaël de Limete, Saint Joseph (Elikya) de Gombe, Sainte Famille (Quartier 12) et Sainte Thérèse (Quartier 7) de N’Djili… et du lycée Révérend Kim (Quartier 1) de N’Djili également.
Selon un parent interrogé, le lycée Révérend Kim a accueilli beaucoup d’élèves, et les enseignements se sont déroulés normalement comme si ce n’était pas au premier jour de la rentrée. "Quand je suis allée accompagner ma fille le matin, il n’y avait pas assez d’élèves. Mais, quelques minutes après, le bus qui ramène les écoliers est arrivé avec beaucoup d’entre eux". D’après ce parent, "un élève qui accompagnait sa jeune sœur, a toutefois failli être lynché, parce qu’il était en uniforme. Il a dû alors se débarrasser de sa tenue".
"Moi, lorsque j’ai accompagné ma fille à l’école le matin, il n’y avait pas beaucoup d’élèves. Mais, les responsables ont dit qu’on ne peut pas demander aux enfants qui se sont présentés de retourner à la maison. Ma fille est donc restée en classe, et les élèves ont suivi des enseignements", témoigne un autre parent, dont l’enfant étudie au collège Sainte Famille.

DES LYCEENNES QUI TOURNENT DES POUCES
A Mont-Ngafula, le Lycée de Kimwenza a ouvert ses portes ce premier lundi du mois de septembre. Curieusement, au secondaire comme aux humanités de cette école catholique, des élèves admises dans les salles de classe ont passé leur temps à tourner les pouces depuis le matin, ont témoigné certaines d’elles trouvées sur le préau.

Parmi les enseignants présents, les uns passaient leurs moments dehors en train de commenter l’actualité. Les autres s’activaient, dans la salle des Profs, à harmoniser leurs programmes avec le nouvel horaire de cours. Interrogés sur leur position par rapport à l’appel à la grève lancée par les syndicats de leur corporation, ces enseignants ont affirmé qu’ils attendaient encore le feedback de leurs délégués, en réunion d’évaluation au centre-ville de Kinshasa.
Déplorant l’insensibilité du gouvernement qui, selon eux, ne fournit aucun effort pour trouver une solution à leurs revendications, ces enseignants n’ont qu’un refrain sur leurs lèvres : "Nous ne demandons pas grand-chose à nos gouvernants, si ce n’est qu’ils nous paient notre rémunération au taux du jour".

MENACES
Non loin de là, au Collège Ndinga Mbote, la direction a enregistré, en ce premier jour de la rentrée scolaire, 198 élèves sur plus de 700 attendus. Toutefois, dans certaines classes, il y avait à peine un seul élève. Les responsables de l’école ont cependant préféré garder tous leurs élèves jusqu’à la fin de la journée, en attendant l’évaluation du mot d’ordre lancé par les syndicalistes.
Par contre, à l’école primaire Tuzolana, quelques écoliers venues le matin, ont été priés de regagner leurs maisons, de peur d’être agressées par des personnes mal intentionnées, nous a confié un enseignant, se fondant sur une rumeur selon laquelle des élèves qui allaient se présenter à l’école, seraient victimes d’agression.

DES ECOLES SANS ELEVES A LIMETE
A Limete, la majorité d’élèves attendus pour la rentrée scolaire n’ont pas fait le déplacement pour leurs écoles respectives. Aux quartiers Salongo et Ndanu, le complexe scolaire Lofudu n’a enregistré aucun élève. Dans les cinq sections que compte cet établissement scolaire, où les élèves n’étudient que l’avant-midi, les enseignants se sont retrouvés seuls. "Une première depuis l’ouverture de cet établissement scolaire", s’est exclamé, surpris, un enseignant de la place.
A peine quelques élèves du primaire, habitant le quartier, sont venus à 11 heures pour se rendre compte de la situation. Malheureusement pour ces écoliers, qui se sont pointés sans leurs uniformes, toutes les salles de classe étaient inoccupées.
Aux complexes scolaires Lusay et Reason’s International School, au quartier Limete/Salongo, aucun élève n’est venu. Toutes les salles des classes sont restées vides, à l’étonnement des responsables de ces écoles. Abordé, le directeur de l’école primaire, Jean-Marie Bwere, s’est montré déçu : "Nous demandons aux parents de nous renvoyer les enfants qui doivent étudier, pour s’occuper aussi de la politique. Ce sont des politiciens de demain. Nous sommes ici pour eux. Nous les aimons et nous les attendons".
La plupart des parents ont gardé leurs enfants à la maison, pour les mettre à l’abri de toutes surprises désagréables. L’assurance donnée par le ministre de tutelle pour la sécurisation des écoliers n’a pas porté ses fruits. Il en est de même pour l’appel lancé à l’endroit des parents par le bureau de l’Intersyndical des syndicats de l’EPS-INC. Seuls, quelques parents ont pris le "risque" d’envoyer leurs enfants à l’école.
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