*Des schémas se multiplient. Des moutures du futur gouvernement circulent dans des salons ouatés. Alors que dans certains milieux, l’affaire du départ de Bruno Tshibala et de la confirmation de Félix Tshisekedi à la tête du prochain Exécutif central paraît un acquis, à l’Udps, le parti dont sont issus ces deux principales figures de l’Opposition, Augustin Kabuya affirme le contraire. Sans moufles, le Porte-parole de l’Udps parle d’un faux bruit ou de l’intox. Dans un flash info intercepté sur la toile, il dit, selon lui, que Félix Tshisekedi n’aurait jamais négocié avec qui que ce soit pour son éventuelle nomination au poste de Premier Ministre, en dehors de ses nombreux appels à l’application intégrale de l’Accord du 31 décembre 2016, conclu au Centre Interdiocésain, sous la bénédiction des Evêques et au respect de la résolution 2348 de l’Onu.

Il en a profité, en revanche, pour rappeler la feuille de route du Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au changement consistant à obtenir, coûte que coûte, les élections d’ici le 31 décembre 2017. A défaut, toutes les actions annoncées à l’issue du deuxième Conclave dont la principale tournerait autour d’une Transition sans l’actuel Président, Joseph Kabila, seraient mises en action, avec l’appui de leurs affidés. Du côté de la Majorité, les choses évoluent comme sur des roulettes. Atundu se félicite du discours présidentiel, prononcé du haut de la tribune des Nations Unies, le 23 septembre dernier. Il réaffirme qu’au-delà du 31 décembre 2017, le Président restera en place jusqu’à l’installation effective de son successeur élu, conformément à la Constitution et, surtout, en vertu de l’Accord de la Saint Sylvestre. Qui plus, rappelle-t-il, l’actuel Président de la République, Autorité Morale de la Majorité, a confirmé dernièrement que les élections auront bel et bien lieu en RD. Congo. Et plus rien, alors rien, ne pourrait détourner le peuple congolais de ce schéma majestueux. Donc, la CENI enrôlera les électeurs jusqu’au bout. Puis, viendra la seconde phase de l’évaluation tripartite ‘’CENI-CNSA-Gouvernement’’, avant la publication d’un calendrier pour la présidentielle couplée aux législatives nationales et provinciales à organiser en une séquence et en un jour. D’où, tous les tintamarres n’ont pas de place, dans le schéma tracé par Kabila et annoncé au monde entier par le Président de la République, depuis New York.

Bras de fer ?

Ainsi, entre la Majorité et le Rassemblement, l’axe est-il rouillé. Les Evêques ne sont pas prêts à officier de nouvelles discussions directes. Marcel Utembi, le Président de la CENI l’a si bien dit, en début de semaine, à Bruxelles. Toutefois, le premier des parrains de l’Accord de la Saint Sylvestre pense que la publication, ne serait-ce que même d’un projet de calendrier, serait, pour la CENI, le meilleur signal pour calmer la tempête qui, de plus en plus, risque de prendre une tournure vertigineuse. Or, la Centrale électorale, selon Jean-Pierre Kalamba N’galula, son Porte-parole, pourrait enrôler jusqu’à fin décembre 2017 ou début janvier 2018, en raison du principe d’équité qui veut chacune des provinces ait 90 jours pour la réalisation de cette opération dans des conditions optimales. Même là, il n’a pas osé évoquer la problématique de l’enrôlement des congolais de l’étranger, s’il faut demeurer dans les indications contenues dans la loi électorale restant, d’ailleurs, elle-même, à réviser. A supposer que la CENI dispose d’un fichier électoral, à l’exception des congolais de l’étranger, en janvier 2018, comme annoncé par Kalamba, n’est-ce pas qu’un tel fichier trouvera le Parlement en vacances parlementaires ? Qu’en fera-t-on ? La prochaine session ordinaire étant fixée à mars 2018, si, en tout état de cause, l’on ne convoquait pas dans cet intervalle, une session extraordinaire, il va de soi que les lois essentielles, pourtant, attendues ne soient examinées, adoptées et, éventuellement, promulguées qu’au mois de juin 2018, au plus tard. Ce qui repoussera, du coup, le reste des échéances jusqu’à frôler, en raisonnant un peu par l’absurde, l’année 2019 pour la matérialisation des fameuses élections. L’élasticité qui s’en dégage est susceptible d’engendrer une situation politique amphibologique. Si bien qu’à tout prendre, seuls les politiques, réunis autour d’une table, peuvent, dès à présent, refixer les boulons de la charpente. C’est le moment, en tout cas. Les congolais redoutent, d’ores et déjà, le spectre d’un nouvel océan de sang, si les acteurs politiques majeurs ne se donnent pas de vraies garanties.

Pressions

Dans la foulée, la pression politique interne monte chaque jour. La grogne sociale aussi. De leur côté, les diplomates font leur boulot, sans compter, bien sûr, toutes les menaces en termes de sanctions à l’encontre de certaines autorités congolaises. Le dernier rapport de la Division des droits de l’homme, tout comme la sortie de Michaëlle Jean de l’OIF, ne relèvent pas d’une manigance fortuite. L’arrivée à Kinshasa de Moussa Faki Mahamat à Kinshasa, de la Commission de l’Union, depuis ce jeudi 28 septembre, s’inscrit, apparemment, dans la droite ligne de la même stratégie axée sur une sortie de crise prestigieuse. Pendant qu’à Uvira, dans le Sud-Kivu, Yakutumba tente une petite aventure sur le théâtre d’opérations, un autre audacieux s’essaie du côté de Kindu, au Maniema. L’accalmie, dans ce jeu pernicieux, n’est possible que si, au-delà de la solution militaire, la piste politique offrait des perspectives répondant aux règles fixées. Agir autrement, c’est chercher, désespérément, à creuser un trou dans un fleuve d’illusions.
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