* Cependant, le désormais ex-président de l’Assemmblée provinciale de Kinshasa dit ignorer le verdict de la plénière. Roger Nsingi Mbemba n’a plus le pouvoir d’engager l’Assemblée provinciale de Kinshasa. Ainsi en a décidé l’assemblée plénière, organe suprême de cet organe délibérant. Lors du vote organisé hier jeudi 5 octobre, 33 députés provinciaux sur les 36 présents se sont prononcé pour l’éjection du président en exercice de cet organe législatif. Une décision vivement rejetée par l’intéressé, qui taxe cette mesure de ‘‘nulle et sans effet’’. « L’assemblée plénière, organe suprême de l’assemblée provinciale de Kinshasa, déclare la déchéance de Nsingi Roger de sa fonction de président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa. A cet effet, il ne peut plus engager l’Assemblée provinciale de Kinshasa ». Tel a été le verdict du vote, organisé après que le concerné, Roger Nsingi, a suspendu la plénière. Monté sur ses grands chevaux, le président de cet organe délibérant a fini par claquer la porte de la salle, révolté par le blocage qui se posait entre lui et ces députés qui tenaient à son éviction. Boudé par sa propre famille politique qui lui reproche notamment « l’incompétence et le manque de maîtrise du règlement intérieur », Roger Nsingi a récemment été la cible du groupe parlementaire du Mouvement de Libération du Congo (MLC) qui a initié, le 13 août dernier, la procédure de déchéance. Hier jeudi, les députés convoqués à l’assemblée plénière ont fini par recourir au vote au siège provisoire de l’organe délibérant, au Centre culturel Boboto, dans la commune de la Gombe. DESOBEISSANCE A la publication des résultats du vote, 33 députés ont voté pour le départ de Roger Nsingi Mbemba. Trois s’y sont opposé. Mais, aucune abstention n’a été enregistrée dans cette salle occupée par les 36 votants, la plénière n’ayant pas tenu compte des absents. Le vote s’est déroulé en l’absence même de Roger Nsingi qui, quelques minutes auparavant, avait suspendu la séance. Il a justifié cette suspension par le fait que « les points inscrits à l’ordre du jour n’étaient pas épuisés ». Roger Nsingi avait ainsi renvoyé les députés provinciaux au lundi 13 octobre pour la reprise des travaux. Un message aussitôt boudé par la plénière. Le président du bureau de l’Assemblée provinciale ayant eu du mal à faire avaliser son ordre du jour, la quasi-totalité des élus provinciaux ont juré que l’examen de la déclaration relative à sa déchéance était le seul point à examiner. Le refus opposé par Nsingi Mbemba, arguant que ‘‘la déclaration relative à sa déchéance était sans objet’’, a vite été balayé d’un revers de main. Selon le programme communiqué à la plénière, la journée du samedi 11 octobre devrait être consacrée à la conférence des présidents des groupes parlementaires. La veille, devrait se tenir la réunion des membres du bureau de l’organe délibérant. A ce sujet, Nsingi Mbemba s’est référé à la conférence des présidents des groupes parlementaires qui a eu lieu dernièrement et qui, selon lui, n’a pas évoqué le point relatif à l’examen de sa déchéance. Les députés présents à cette conférence l’ont contredit, soulignant que la plénière était souveraine. « L’ASSEMBLEE PLENIERE EST SOUVERAINE » Resté dans la salle, le vice-président de l’Assemblée provinciale a reçu de la plénière la délégation de pouvoir en vue de poursuivre la police des travaux. Conformément au règlement intérieur de cette institution. La suite des travaux, sans le président du bureau, a-t-elle été illégale ? « L’assemblée plénière est souveraine », rétorque un député provincial. Se référant au règlement intérieur, il soutient qu’avec l’accord de la majorité des députés, les 36 élus présents, la plénière est habilitée à déléguer le pouvoir au vice-président qui pourra désormais convoquer les prochaines plénières. « Roger Nsingi n’est donc plus habilité à engager le bureau de l’Assemblée provinciale de Kinshasa en tant que président ». C’est en ces termes que Mbengama, 1er vice-président de l’Assemblée provinciale, s’est exprimé à l’issue du vote contre le président de l’organe délibérant de Kinshasa. Mais, aussitôt après le vote, une foule de partisans de Roger Nsingi s’est mis en branle à l’extérieur de la salle, menaçant de troubler l’ordre en cas d’éjection de leur leader. La police a dû intervenir pour disperser les manifestants. « JE SUIS ET RESTE PRESIDENT » Interrogé après son éjection, Roger Nsingi a refusé de cautionner ce qu’il considère comme un coup fourré. « Je suis et reste président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa », a-t-il claironné sur Top Congo FM. Convaincu que ‘‘la démarche suivie a été biaisée’’, le président évincé dénonce ce qu’il estime être ‘‘des vices de procédure’’. « Dans une cérémonie solennelle, on ne peut pas prendre la motion incidentielle. Il n’y a jamais eu la conférence des présidents, et on n’a jamais adopté le calendrier », tonne Roger Nsingi. Citant Emmanuel Shadary, il révèle que le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur a rappelé à tous les députés qu’ »à part lui, il n’y a aucune personne qui peut encore convoquée une plénière ». « Cette motion de défiance est donc nulle et sans effet. Ce n’est même pas une motion. C’est plutôt de la haine », a tranché Roger Nsingi, poussé à la voie de sortie neuf ans après avoir trôné au perchoir de l’assemblée provinciale.
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