* En furie, les pensionnaires du campus manifestaient contre la coupure d’eau et d’électricité.

Des étudiants de l’Unikin ont manifesté hier mercredi 18 octobre dans la matinée contre la coupure d’eau et d’électricité, observée depuis 24 heures sur l’ensemble du site universitaire. Dans leur colère, ils ont brûlé des pneus et barricadé les artères du campus jusqu’en fin d’avant-midi.

Le campus de l’Université de Kinshasa s’est réveillé hier sous une atmosphère très tendue. Après avoir passé deux nuits sans eau ni électricité, des étudiants ont décidé de crier leur ras-le-bol.
Tout a commencé autour de 6 heures du matin. Bravant les pleuvines, un groupe d’étudiants, des homes X, XX et XXX ont fait irruption au plateau des étudiants pour appeler leurs camarades à manifester contre une coupure injustifiée de la desserte en eau et en électricité sur le campus.

DES ACTIVITES PERTURBEES SUR LE CAMPUS
"Nous sommes abandonnés à notre triste sort. Il suffit de venir voir l’état dans lequel se trouvent les homes des étudiants pour s’en rendre compte. Nous vivons dans des conditions inhumaines. Voilà que l’on nous prive encore de l’eau et de l’électricité durant 24 heures, sans raison valable", a indiqué un étudiant abordé au sortir du home XIII.
Brandissant des rameaux et branches d’arbre, les manifestants scandaient des chants appelant à la révolte et dénonçaient ce qu’ils qualifient de la mauvaise gouvernance du pays à tous les niveaux. D’autres, par contre, exhibaient des papiers A4 portant des inscriptions appelant à la démission de certaines autorités.
Un grand rassemblement d’étudiants s’est formé au niveau du rond-point Vatican. En descendant vers la place "Intendance", les protestataires menaçaient de brûler des véhicules sur leur passage.
Ils se sont ensuite mis à brûler des pneus et à barricader certaines artères du campus. Les forces de l’ordre les ont dispersés, en tirant quelques coups de feu en l’air et des bombes lacrymogènes. Une intervention qui a empêché les manifestants de franchir l’arrêt Intendance.
Des affrontements n’ont pas tardé à éclater entre étudiants et forces de l’ordre aux alentours de 10 heures. Le calme est revenu lorsque les autorités académiques sont sorties de leurs bureaux pour rassurer les étudiants du rétablissement, avant la fin de la journée, de la fourniture d’eau et de l’électricité sur le site.
Interrogés sur leurs revendications, les manifestants ont évoqué diverses raisons. Si certains manifestaient contre la coupure d’eau et d’électricité, d’autres demandaient la démission du président de la CENI et du Premier ministre.
"Nous sommes avant tout mécontents que l’on puisse nous priver d’eau et d’électricité durant 24 heures. Nous exigeons, par ailleurs, la démission de Corneille Nangaa et de Tshibala pour leur incapacité à organiser les élections en décembre prochain", a clamé un étudiant.

DES APPELS A DES MANIFESTATIONS PUBLIQUES EN LIGNE
Le comité de gestion de l’Université de Kinshasa a expliqué à la communauté estudiantine que cette coupure d’électricité était due à quelques travaux techniques encore en cours au niveau du point focal qui alimente le campus de l’université de Kinshasa. Le calme apparent est revenu dès l’après-midi.
A voir de près, la manifestation d’hier à l’université de Kinshasa n’avait pas que pour but le rétablissement de l’eau et de l’électricité sur le site. C’était juste un prétexte. "Cette manifestation n’est que le début d’une série d’actions de rue, initiées par les étudiants, afin d’appeler la CENI à organiser les élections en décembre prochain, conformément aux prescrits de l’accord de la Saint-Sylvestre", explique un étudiant à moitié vêtu.

REPORT DE L’ASSEMBLEE GENERALE DE L’APUKIN
La coordination des étudiants confirme que cette manifestation n’avait pas que pour but de protester contre la coupure d’eau et d’électricité. "Depuis une semaine, une campagne est menée en ligne, appelant à une révolte populaire pour dénoncer la proposition de 504 jours, pour la tenue des élections...", a indiqué le président des étudiants.
La manifestation des étudiants d’hier avait paralysé beaucoup d’activités sur le campus. Elle a même occasionné le report de la tenue de l’Assemblée générale de l’Association des professeurs de l’Université de Kinshasa.
Après la signature d’un protocole d’accord avec les délégués du ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire le vendredi 13 octobre, les professeurs allaient se prononcer sur la levée ou non du mouvement de grève qu’ils avaient déclenché depuis le 7 août dernier.
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