Le miracle n’a pas eu lieu, le vendredi 17 novembre 2017, à l’Assemblée nationale où les députés devraient débattre de la motion de défiance dirigée contre le vice-premier ministre chargé des Affaires étrangères et Coopération régionale She Okitundu, par leur collègue Juvénal Munobo Mubi avec le concours ses amis membres de l’Opposition. Les mêmes causes continuent à produire les mêmes effets, dixit un vieil adage.

On rappelle que n’ayant pas trouvé satisfaction aux réponses fournies par le chef de la diplomatie congolaise dans le cadre de la question orale avec débat qu’il lui avait adressée, en rapport avec la décision du gouvernement d’invalider les passeports semi-biométriques, l’élu de l’UNC s’était résolu de transformer sa question en motion de défiance contre le vice-premier ministre Léonard She Okitundu à qui il reprochait un bon nombre de griefs en rapport avec ledit dossier. Chose promise, chose faite.

Ayant recueilli les signatures exigées, cette motion de défiance était programmée à la séance plénière de vendredi 17 novembre dernier. Malheureusement, le débat n’a pas pu avoir lieu. Raison : l’examen de la motion de défiance dirigée contre le vice-premier ministre en charge des Affaires étrangères a été cassé par une motion incidentielle faite par le député PPRD Fidèle Likinda.

Pour lui, la motion de défiance contre She Okitundu n’a plus sa raison d’être aussi longtemps le reproche fait autrefois au gouvernement d’agir par voie des communiqués a été corrigé par un arrêté interministériel. D’où l’inopportunité de traiter d’une motion de défiance en manque de griefs. Pour cela, Fidèle Likinda a exigé de la plénière de ne pas ouvrir le débat sur ladite motion.



Toussaint Ekombe pas d’accord avec F. Likinda

Prenant la parole dans le quota de l’Opposition Toussaint Ekombe a balayé du revers de la main les arguments développés par son collègue de la Majorité Fidèle Likinda.

D’abord, il fait remarquer que dès que le président de séance a déjà programmé une matière, particulièrement une motion de défiance, aucun député n’a le droit de juger ou remettre en cause sa recevabilité. Parce que, a-t-il soutenu, cette motion a répondu aux critères définis et par la Constitution et le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. C’est le cas de la motion de défiance contre le vice premier ministre She Okitundu.

Concernant la jurisprudence à laquelle l’auteur de la motion incidentielle a fait allusion parlant du cas du député Toussaint Alonga, il a démontré que la question n’est pas la même. Pour Alonga, ’il s’agissait d’une matière transversale et qui relevait de la compétence du Premier ministre. Parce que la décision d’interdire l’importation des véhicules vieux de plus de dix ans, a été prise par le Premier ministre par un décret. Et c’est un autre Premier ministre qui l’a cassée. Donc, un ministre en l’occurrence celui des Transports et Voies de communications est mal placé pour fournir des explications aux préoccupations soulevées dans la question.

Ce qui n’est pas le cas avec le dossier des passeports semi-biométriques où la responsabilité politique du ministre des Affaires étrangères est totalement engagée.

Enfin, Toussaint Ekombe a clos son intervention par l’interpellation de ses collègues de la Majorité qui semblent, selon lui, afficher un refus catégorique à toute initiative du contrôle parlementaire, en réduisant ainsi l’Assemblée nationale à la seule production législative. Alors que le contrôle de l’action de l’Exécutif fait également partie des prérogatives dévolues aux élus.

En dépit des explications fournies par T. Ekombe dans un silence total dans la salle, signe que tout le monde le suivait avec intérêt, la majorité des députés votants a opté pour le rejet de la motion de défiance.



Alonga a-t-il trahi sa famille politique ?

De l’avis des analystes, Toussaint Alonga a ouvert une boite de pandore dont la Majorité se sert gracieusement à ce jour. Alors que c’est lui qui était à la base de l’action dirigée par l’Opposition contre le président de l’Assemblée nationale qu’elle accusait d’orienter des débats subjectivement pour faire la part belle à sa famille politique, T. Alonga s’est fait prendre dans son propre siège.

Même si son intervention était jugée valable sur le plan juridique, elle n’a pas été la bienvenue sur le plan politique. Car, ayant ouvert la brèche qui sert aujourd’hui la majorité que l’opposition. Ce qui fait que contrairement aux habitudes, les députés de l’opposition n’ont pas pu claquer la porter pour protester contre le rejet de la motion de défiance qui répondait à toutes les exigences.

Voilà comment l’Opposition a permis à la Majorité de sauver son ministre, sans qu’elle s’enflamme comme d’habitude.

On se demande par quel mécanisme, l’Opposition parlementaire pourra procéder en vue de se tirer de ce piège où elle s’est enfermée par propre naïveté.

Dom
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