Les enregistrements sonores de la réunion stratégique interne du PPRD, révélés samedi par Jeune Afrique, n’ont pas fini de livrer leur secret. Dans le camp présidentiel, les langues continuent à se délier. Un participant parmi les contestataires de la réforme de la loi électorale qualifiée de « suicidaire » décrypte pour CAS-INFO la parade trouvée par le parti présidentiel pour contourner le risque d’échec en plénière : elle s’appelle la machine à voter.

Depuis leur publication par le magazine français, les interventions du Secrétaire général du PPRD, Henry Mova, mais surtout, du président de l’Assemblée nationale, se partagent comme des petits pains sur les réseaux sociaux. Et pour cause, elles étalent sur la place publique toute la stratégie électorale du parti de Joseph Kabila, qui affiche clairement ses ambitions d’imposer son hégémonie sur le paysage politique de la RDC en remportant la majorité de sièges lors des prochaines législations législatives. Pour cela, Aubin Minaku et compagnie doivent d’abord convaincre leurs alliés au sein de la Majorité présidentielle. Mission aujourd’hui difficile, reconnait, dans un des enregistrements, le patron de la MP.




Pour ce participant à la réunion qui requiert l’anonymat, il est clair qu’il sera difficile de faire passer la reforme avec les seuils de représentativité à 3 % pour les législatives et à 5% pour les provinciales. « La seule voie possible à laquelle ils vont s’accrocher, c’est la machine à voter », explique cet élu de Kinshasa.

Face à l’impossibilité avérée de faire passer un texte qui a vocation à condamner les petits partis appelés à disparaitre, Aubin Minaku, dans un autre document audio, n’a pas hésité à vanter le mérite de la machine à voter, et le fait que le président de la CENI, Corneille Nangaa, présent à la réunion, « les a épatés ». Allusion faite à la série de rencontres organisée ces dernières semaines par la Centrale électorale avec différentes organisations sociopolitiques du pays (CENCO, Société civile, presse, partis politiques) consacrée à la présentation de cette technologie électorale censée permettre de gagner du temps et d’économiser de l’argent, mais qui suscite la méfiance de l’opposition.





« En prétendant que Nangaa les a épatés, Aubin [Minaku] cherche à calmer ceux qui s’interrogent [au PPRD] », décrypte notre participant, qui poursuit, « Nangaa a réussi à tromper la bonne foi des partenaires du processus électoral sur le prétendu caractère innovateur et sincère des machines à voter. La réalité est que, c’est sur ces machines à voter qu’il va falloir compter pour donner au PPRD une majorité confortable et écarter ainsi toute possibilité d’alliance ». Autrement dit, face à un débat qui s’annonce compliqué à l’Assemblée nationale cette semaine, le PPRD ne devrait pas insister sur les « seuils ». Comme l’affirme d’ailleurs clairement le chef de la chambre basse du parlement dans les désormais célèbres enregistrements. Le moyen de contourner ce dispositif étant déjà trouvé : la machine à voter. Problème, beaucoup, au sein même du PPRD ne sont sûrs de rien avec cette technologie jamais utilisée en RDC.

Les enregistrements sonores de la réunion du PPRD ont été précédés par la publication dans la presse et sur les réseaux sociaux des photos montrant le président de la CENI tout souriant aux côtés des responsable de la principale formation présidentielle. Dans un communiqué diffusé dimanche, la CENI a déploré la présentation par Jeune Afrique « d’éléments partiels d’une réunion de consultation organisée par les deux familles politiques, la Majorité et l’Opposition », assurant n’avoir jamais participé à une réunion stratégique d’un parti politique.
Par CAS-INFO
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