Depuis mercredi soir en début de soirée, le journaliste-activiste, Daniel Safu, croupit dans les geôles de la police d’intervention rapide (PIR) pour offense au chef de l’État. Infraction que l’intéressé ne reconnaît même pas.
Alors qu’il discutait avec quelques personnes dans un snack bar sur l’avenue Sports dans la Commune de Kasavubu, une jeep de la police, de passage, s’est arrêtée. Quelques éléments sont descendus et l’ont pris manu militari avant de l’embarquer sans lui communiquer la raison.
Arrivé au quartier général de la Légion PIR, il lui a été signifié qui il tenait des propos insultants envers le chef de l’État.
Lui-même Daniel Safu a nié en bloc les faits lui reprochés dénonçant une cabale montée pour le faire taire définitivement.
Les témoins qui ont vécu la scène, rapportent les proches de Safu, parlent de pur mensonge et de montages grossiers tendant à pourrir la vie du journaliste engagé.
« Drôle de façon d’arrêter un citoyen dans son pays », dénonce le responsable d’une organisation de défense des droits de l’homme.
Déjà, Daniel Safu est interdit de parole dans tous les médias pendant 45 jours par le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication. Auparavant, la sanction était plus lourde avant que l’organe de régulation ne la revoie à la baisse. Journaliste engagé, Safu est parmi les journalistes qui militent pour le départ du président Kabila dont le deuxième et dernier mandat est arrivé à échéance depuis décembre 2016.
Toujours pour offense au chef de l’État, Safu avait fait la prison plus d’une année à Matadi au Kongo Central, avant de bénéficier de la mesure de grâce comme beaucoup d’autres prisonniers disséminés à travers le pays.
Des Ongs de défense de droits de l’homme et de protection des journalistes craignent une répression des journalistes en cette période délicate où l’opposition radicale exige le respect strict de la constitution et le départ du pouvoir du président Kabila.