Entre constat amère d’échec et espoir, Claudel Lubaya, député, président de l’UDA Originelle et cadre du Rassemblement fait une autopsie de l’application de l’Accord de la Saint-Sylvestre et envisage un meilleur avenir, mais à quel prix ? Tribune. A la veille de la fin de l’année 2017 L’Accord de la CENCO s’achève sur un désaccord Signé en grande pompe le 31 décembre 2016, l’Accord dit de la Saint Sylvestre constitue, à mon humble avis, la principale cause du désaccord au sein de la classe politique et celle du désaveu des institutions par la population qui avait pourtant cru, au lendemain de sa signature, en la tenue des élections avant ou au plus tard le 31 décembre 2017. Le désaccord au sein de la classe politique, causé par l’Accord de la Saint Sylvestre, résulte de la manière particulièrement frauduleuse et inconvenante dont ledit accord a été interprété dans certaines de ses dispositions lors de sa prétendue mise en œuvre. A la base de cette situation qui a maintenu le pays sous tension tout au long de l’année, la mauvaise foi manifeste et le sabordement du pacte du 31 décembre 2016 par la mouvance présidentielle et son autorité morale qui portent la responsabilité de l’angoisse nationale et des frustrations durement ressenties et vécues par notre peuple en cette veille de fin d’année. Dans 5 jours exactement, l’année 2017 va s’achever et avec elle, la période de transition en cours, régie par l’Accord de la CENCO, qui n’a pas prévu de mécanisme de sa prorogation. La cessation le 31 décembre 2017 des effets de l’Accord aura pour conséquence logique, la perte irrévocable de la maigre légitimité dont jouissent les institutions à mandat électif à savoir : le Président de la République (sans mandat depuis le 19 décembre 2016 !), le Sénat (sans mandat depuis 2012 !), l’Assemblée nationale (sans mandat depuis le 17 février 2017 !) et les Assemblées provinciales (sans mandat depuis 2012 !) ainsi que les gouvernements provinciaux qui en sont l’émanation. Le pays s’en trouvera, au 1er janvier prochain, plongé dans une incontestable crise de légitimité et donc, dans un vide juridique transversal au cœur de l’État : pas de cadre légal, pas de constitution, pas d’institutions légitimes non plus! Comment et dans quelles conditions le pays va-t-il être gouverné à partir du 1er janvier 2018, sachant que l’actuel Président de la République, bien que disposant de l’impérium, n’aura pas de légitimité nécessaire pour régenter les affaires? Grièvement affectée par une gouvernance sur fond d’incurie face au vécu quotidien et de scandales à répétition, affaiblie par la contestation intérieure galopante et l’isolement diplomatique aussi éloquent qu’unanime, son autorité sera davantage amoindrie si bien que déjà au 30 juin 2017 comme au 6 décembre de la même année, Joseph Kabila n’a pas été en mesure -faute d’arguments- de se soumettre à l’obligation républicaine d’adresse à la nation. A moins d’une élection présidentielle durant le premier trimestre -ce qui n’est pas envisageable-, la RDC risque de vivre encore une nouvelle année d’incertitude. Concertations nationales en 2013, dialogue de l’Union Africaine ou du Centre interdiocésain en 2016, toutes ces recettes ont démontré leurs limites si bien que le vrai problème demeure à savoir le maintien de Joseph Kabila au pouvoir au-delà de son second et dernier mandat et ce, contre la volonté du peuple congolais et en violation des lois de la République. A cause de l’ambition démesurée d’un seul homme, le pays termine l’année sur fond de désaccord sur tous les plans, de même qu’il va entamer l’année 2018 avec une profonde incertitude tant et si bien que même avec un calendrier bricolé et une loi électorale critiquée, il n’y a aucun signal sérieux ni engagement sincère de sa part quant à la tenue des élections. La dernière sortie médiatique du Ministre de la communication en dit long, lorsqu’il a évoqué le financement «séquentiel» du processus électoral en raison de la mobilisation des recettes locales. Comprenne qui pourra. Pour ma part, j’aimerais clôturer cette année sur une double note. D’abord de l’incertitude à la lumière de l’évolution de la situation et de l’analyse des éléments objectifs en ma possession, rien ne permet de croire en une quelconque issue avec le pouvoir en place, prisonnier de son propre instinct de conservation et qui refuse d’ouvrir une perspective heureuse pour le pays. Ensuite, de l’espoir quand je sais que «mûr ou pas mûr, face à l’ouragan de l’histoire, le fruit finit par tomber, le pouvoir finit par s’écrouler avec tout son édifice». L’histoire récente nous apprend qu’en Roumanie, en Bulgarie, en Ukraine et plus près de nous au Burkina Faso, en Tunisie ou ailleurs, les digues des pouvoirs bâtis sur la répression et l’entêtement ont fini par céder face à la furie des torrents populaires. Ils ont payé ainsi les errements et l’aveuglement des systèmes qui, jusqu’à l’entêtement, refusaient de regarder la réalité en face. Et les soulèvements populaires dans ces pays n’ont été que la résultante d’une exaspération sociale face à l’injustice flagrante, au népotisme et au pouvoir absolu, à l’impunité et à la corruption, aux exactions et autres excès et abus de pouvoir … comme c’est le cas aujourd’hui en RDC. C’est cela qui suscite mon espoir. Oui, j’ai la nette conviction que le peuple congolais ne baissera pas les bras et se mobilisera comme un seul homme, pour prendre, en cette année 2018, son destin en main. Il sait désormais qu’il ne peut pas compter sur l’actuel pouvoir pour voir le bout du tunnel. Ce serait une illusion lyrique, celle de croire que ce régime partira de lui-même à l’issue des élections qu’il n’a aucune intention d’organiser et en a donné la preuve. Seule sa lutte implacable contre ce régime dictatorial le libérera. Et j’y crois. Bonne année 2018 ! Lubaya Claudel André, Président de l’Uda Originelle
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