Le monde musical congolais a commémoré jeudi, le 4ème anniversaire de la disparition de l’artiste musicien Pascal Tabu Ley, également connu sous le sobriquet de « Seigneur Rochereau », décédé le 30 novembre 2013 à Bruxelles, à l’âge de 73 ans, des suites d’un accident cardio-vasculaire (2008), dont il ne s’en est jamais remis.


Auteur compositeur, arrangeur chorégraphe, il est né le 13 novembre 1940 à Bagata, dans la province du Kwilu, sous le nom de Pascal Emmanuel Sinamoyi Tabu. Il commence par chanter à l’église et dans les chorales des établissements scolaires qu’il fréquente.


Après ses études à l’Ecole Moyenne Saint Raphaël (ECOMORAPH), actuel Institut Saint Raphaël, il entame alors une carrière de fonctionnaire, d’abord comme secrétaire administratif au Fonds du Bien-être Indigène, puis, responsable administratif et financier à l’Athénée de Kalina (actuel Institut de la Gombe).


Ses premières compositions musicales datent des années 50. Pascal Tabu propose ses chansons à l’orchestre African Jazz de Joseph Kabasele (Grand Kallé), qui l’engage. Il participe même à une séance d’enregistrement avec celui-ci en 1956. Il prend alors son nom de scène Rochereau, alors qu’il évolue dans Jazz Africain, basé au bar Coup de Frein, croisement des avenues Kigoma et des Marais.
Ses premiers titres, comme Kelya, Adios Tété et Bonbon sucré le révèlent au public. Il quitte en masse l’African Jazz pour aller créer, en 1963, l’orchestre African Fiesta, avec Nicolas Kasanda, Roger Izeidi Monkoy, Kwamy Munsi. Les chansons Molangi ya malasi, Matondo, Suke, Belinda, Café Rio le consacrent au niveau discographique, lors des fêtes de fin d’année 1964. Le groupe va se disloquer, trois ans plus tard, pour donner African Fiesta Sukisa avec Dr Nico Kasanda et, lui, African Fiesta National avec à la guitare Guvano, Faugus et autres. Mokolo nakokufa, Lina donnent plus d’ampleur à Pascal Tabu. Son ensemble se rend à Brazzaville puis à Montréal, au Canada, à l’occasion de l’Exposition universelle de 1969.


Une carrière internationale remarquable
En 1969, African Fiesta National devient Afrisa et Rochereau recrute un groupe de danseuses, appelées « Rocherettes », qu’il amène à Paris, l’année suivante, pour des représentations dans le mythique music-hall Olympia de Bruno Coquatrix. La tournée est écourtée à la suite de la découverte d’une affaire financière qui met en cause la gestion du groupe.
Comme l’avait fait Joseph Kabasele son mentor, Rochereau apporte pas mal d’innovations dans la rumba congolaise par l’introduction du rythme et de la danse Soum-djoum, inspirés lors d’un passage à Dakar. En adoptant tout d’abord la batterie, à l’image de ce que l’on trouvait dans les groupes de pop ou de rythm and blues.


Alors que les apports de Grand Kallé dans la musique congolaise étaient très influencés par les airs afro-cubains (African Jazz puis African Team), Rochereau avait adopté la pop musique et le rythm and blues des années 60-70. Tant et si bien qu’il n’hésitait pas à se produire sur scène avec des pantalons « patte d’éléphant » et la coiffure Afro.


Son amour pour la pop s’est manifesté par la chanson « Lal’Abi » qui n’est autre qu’une interprétation, dans une langue du Congo, de la chanson des Beatles « Let it be ».


La particularité des chansons de Tabu Rochereau résidait dans le fait qu’elles étaient accompagnées par des arrangements musicaux alléchants. C’est ainsi que souvent, dès leur sortie, on s’empressait de les écouter langoureusement pour apprécier autant la musique que le message qu’elles transmettaient, avant de les adopter et danser sous leur rythme. En 46 ans de carrière, Seigneur Ley a vendu plusieurs milliers de disques, signale-t-on.

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