(Par Tania Mubuadi Burkala, sous la Coordination de Yves KALIKAT) Les inondations sont devenues monnaie courante à Kinshasa. A chaque fois que la ville fait face à des pluies diluviennes, les Kinois ont les pieds dans l’eau. Si certains quartiers sont épargnés de débordement d’eaux grâce aux caniveaux bien aménagés et régulièrement entretenus, d’autres par contre, ont du mal à rester viables lorsque les averses s’annoncent. Reportage. Nous sommes sur l’avenue Kimwenza, l’une de principales artères des quartiers Yolo Nord et Sud, dans la commune de Kalamu. Ce mardi 26 décembre, une fine pluie arrose le sol de la capitale. Au fur et à mesure que la précipitation s’intensifie, les lacs artificiels se créent dans quasiment toutes les avenues de Yolo, mais surtout sur les principales routes qui traversent la commune. Plongée dans l’eau, la chaussée de l’avenue Bongolo devient quasiment impraticable. Les véhicules ne s’hasardent plus à emprunter cette voie, de peur de s’embourber dans le lac artificiel qui s’est créé dans cette crevasse où l’asphalte a totalement disparu. L’avenue Kimwenza, de même, est envahie de bout en bout, par de larges nids de poule couverts d’eaux sales. Sur l’avenue de l’Université, le décor est aussi désolant. CONTRAINTS D’ETRE TRANSPORTES SUR LE DOS… Si, à Kimwenza, quelques rares véhicules peuvent encore circuler pendant la pluie, il n’en est pas le cas sur l’avenue de l’Université, momentanément fermée au trafic pour travaux de réfection. Seul recours pour la population, les taxi-motos. Omniprésents, ces bicycles aident les piétons à traverser les zones marécageuses et les quartiers sous eaux. Sur l’avenue Bongolo cependant, les taxi-motos ont rencontré des concurrents hors pairs. Des transporteurs opportunistes qui ne surgissent que quand il pleut. Aux volontaires qui sollicitent leur service, les conducteurs de chariots se proposent de les faire traverser les marres d’eau moyennant 300 Fc. D’autres jeunes proposent plutôt de transporter les piétons sur leurs dos moyennant 500 Fc. Et pour ceux qui ne veulent pas se ridiculiser en grimpant sur le dos ou en montant sur des chariots ou encore sur les motos, ils n’ont d’autres choix que de se tremper eux-mêmes dans les eaux des pluies. A leurs risques et périls. "Sur Bongolo, les piétons ont de l’eau jusqu’aux hanches. A Kimwenza, c’est parfois au niveau des chevilles, voire des genoux", nous souffle John Milambu, un briquetier, la trentaine révolue, habitant le quartier. Lors de la pluie diluvienne qui s’est abattue sur Kinshasa dans la nuit du mercredi 20 au jeudi 21 décembre, la situation s’est avérée catastrophique.Le niveau d’eaux de pluies est monté d’un cran, faute d’évacuation. La quasi-totalité des rigoles était bouchée par des immondices et ne facilitait plus le passage des eaux. QUAND LES BOUTEILLES EN PLASTIQUES CHASSENT LES EAUX Sur la rivière Kalamu, des bouteilles en plastiques sans nombre qui obstruent les canaux de passage sous les ponts contraignent les eaux à se déverser hors du lit, envahissant ainsi les quartiers, voire les domiciles environnants. Les occupants de ces parcelles sont, dès lors, contraints de se cantonner dans leurs logis jusqu’à la fin des pluies. A Limete 1ère rue, au niveau du quartier Dilandos, toutes les activités s’arrêtent quand les averses inondent les avenues. Ici aussi, les occupants des bureaux et maisons de commerce sont cloués dans leurs locaux et doivent plus de trois heures pour oser sortir, de peur d’être entraînés par les eaux en furie. Conscients du danger, les conducteurs de taxi-motos se réservent de sortir et suspendent leur service. "Si nous osons transporter des clients pendant la pluie, nous risquons notre vie et celle de nos passagers. Vous remarquerez même que les véhicules ne sortent pas, leurs propriétaires craignant de les voir endommagés", nous explique un ’’wewa’’ (conducteur de taxi-moto) opérant au quartier Dilandos. LES EAUX DES PLUIES S’INVITENT CHEZ KIMBUTA Pire, au centre-ville, dans la commune de Gombe, pour une de rares fois, les eaux des pluies ont envahi une grande partie du boulevard du 30 juin au point de paralyser la circulation. Ces eaux ont franchi les marches de principaux bâtiments, poussant les occupants à se retrancher au-delà du rez-de-chaussée. Ces inondations aux sièges de la BCDC, de Rawbank… et même à l’hôtel de ville de Kinshasa, ont fait le buzz sur les réseaux sociaux. Une réelle interpellation pour les autorités urbaines, appelées désormais à s’impliquer dans le curage des caniveaux et des lits de rivières de la capitale, afin d’éviter le pire à la population.
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