A Lemba, dans la paroisse saint-Benoît, un témoin nous explique que « tout avait commencé paisiblement. On pensait même qu’il n’y aurait rien à la sortie », explique-t-il, caché dans un nganda pas loin de la Fikin, « à l’abri parce que ça tire », poursuit-il alors que l’on entend distinctement les déflagrations.
« Au moment de sortir et commencer à marcher sur l’invitation du curé, des jeeps sont arrivées avec des gardes présidentielles, les Bana Mura avec leur béret rouge. A cpoté d’eux, il y avait des hommes en civils. Je suppose u’ils devaient faire croire qu’ils n’étaient pas des militaires, ce qui pouvait peut-être justifier l’intervention militaire. Mais ces gens en civil étaient des hommes de la garde républicaine. Nous en avons reconnu quelques-uns que nous étions plusieurs à connaître personnellement », explique notre témoin qui était au début des coups de feu « à côté du curé ». « J’ai essayé de vous appeler à ce moment-là parce qu’il voulait témoigner de la violence de ces interventions face à une foule de fidèles pacifiques. Mais il a été blessé à l’oeil par un tir de lacrymogène et emmené à l’hôpital ».
Militaires lourdement armés
Un autre témoignage nous vient de l’église Saint-Michel de Bandal où se trouvait notamment l’opposant Vital Kamerhe. « Les militaires ont fait irruption et n’ont pas hésité un instant à tirer à balles réelles juste au-dessus des têtes. Ils étaient lourdement armés, de vrais Rambo qui parlaient anglais. Ce ne sont pas des Congolais. Dites-le bien, insiste notre témoin, toujours caché pas loin de l’église.
A la paroisse Saint-Alphonse de Matete, on déplore les premiers morts. Deux fidèles auraient été tués « par balles tirées par la police. Il y a de nombreux blessés. Le prêtre est aussi touché », selon un fidèle.