Lorsque le Général-major Joseph Kabila prend officiellement le pouvoir le 26 janvier 2001, personne ne lui donnait la moindre chance de réussir. Face à la complexité de la situation du pays à l’époque, d’aucuns croyaient que le bail du successeur de M’zee Laurent-désiré Kabila serait très court. Au fil des années, l’opinion se retrouve en face d’un autre Joseph Kabila, politiquement aguerri. Un redoutable calculateur. Tous ses coups sont calculés. Il avance masqué. Donnant parfois l’impression à ses adversaires et détracteurs qu’il ne voit ni ne comprend rien. Alors qu’il voit et comprend tout. Nombreux sont des analystes aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur qui l’avaient donc sous-estimé, pensant qu’il ne comprend ni ne peut rien de lui-même. Erreur ! Après dix-sept ans de pouvoir à la tête d’un pays aux dimensions continentales comme la RD Congo, on comprend bien des choses. Le Raïs fait preuve de maitrise certaine des affaires d’Etat. Et, on a en mains les données que le commun des Congolais n’a pas. Souvenons-nous des propos du cinéaste belge Thierry Michel à propos du maréchal Mobutu. « Mobutu a été l’otage des Américains et des Belges. C’est évident. Mais Il s’est finalement affranchi de cette tutelle. Il a joué les Américains contre les Belges, les Français contre les Américains…Et il a même joué les différents clans du pouvoir américain les uns contre les autres ». Et de poursuivre : « Joseph Kabila n’a peut-être pas utilisé la tactique politique de Mobutu. Mais il a beaucoup appris en ses dix-sept années à la tête de la République, à démocratiser la RD Congo. A la différence du maréchaldéfunt, Joseph Kabila ne se laisse pas berner par tous ces gens qui l’entourent et même qui le flattent. Il est conscient que ceux qui ont trahi Mobutu hier et qui sont désormais avec lui, n’hésiteraient pas de le trahir si l’occasion se présentait. Il les manipule, mais garde un œil grandement ouvert sur eux. Il fait semblant de regarder ailleurs, alors qu’il scrute à la loupe tout ce qu’ils font. Ce que n’a pas fait le maréchal Mobutu qui s’amusait à monter ses collaborateurs les uns contre les autres. Sans garder un œil attentif sur chacun d’entre eux. Résultat : Mobutu n’a rien vu venir, lors que ces derniers ont décidé de le trahir pendant que son pouvoir vacillait. Joseph Kabila, lui, ne divise pas seulement pour régner. Mais ildivise aussi pour s’éviter des ennuis dans son propre camp. Il sait que ses ennemis ne sont pas que du côté de l’Opposition. Nombreux sont surtout avec lui. Vu l’état médiocre de l’Opposition, il semble, contrairement à ce que l’on peut penser, avoir concentré son attention sur son entourage immédiat qui le poignardera le premier pour lui succéder. Sachant qu’il est entouré des requins, le Raïs se garde d’exposer toutes ses cartes. Durant les négociations qui ont conduit à la signature de l’Accord de la saint-sylvestre 2016, on l’a vu désavouer ses émissaires qui voulaient rompre les pourparlers et imposer la poursuite des négociations avec l’Opposition pour avoir l’Accord politique actuel ». LE PAYS REUNIFIE ET L’AUTORITE DE L’ETAT RESTAUREE Joseph Kabila accède aux hautes charges au sommet de l’Etat, au moment où le pays est déchiré par plusieurs rébellions. Du coup, le territoire national a été fragmenté, divisé en plusieurs « républiquettes » et l’autorité de l’Etat complètement affaiblie ou déliquescente. Dans son discours d’investiture, Joseph Kabila n’ignore pas donc tous les défis qui l’attendent. Défis politiques, sécuritaires, économiques et sociaux. Sur le plan politique, le challenge consistait d’abord à réunifier le pays et à restaurer l’autorité de l’Etat. Ce, par une formule originale de dialogue avec les chefs de différents groupes rebelles. Voici Sun City en 2002. Résultat : les armes s’étaient donc tues dans les fronts naguères sous contrôle des armées rebelles. Conscient que le pays ne devait pas continuellement être dirigé par l’armée, Joseph Kabila promit de mettre rapidement en place un Transition, au terme de laquelle des élections libres, transparentes et démocratiques devraient être organisées, pour permettre aux Congolais de se choisir en toute liberté, leurs dirigeants. Rendez-vous respecté en 2006 et 2011. Nous y reviendrons.
LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top