Lors de sa conférence de presse de vendredi 26 janvier courant, le président de la République, Joseph Kabila, a promis une loi pour "recadrer" le droit de manifester. "Il y a une loi au niveau du Sénat sur les manifestations", qui a été renvoyée devant la Cour constitutionnelle car "jugée irrecevable", avait-t-il déclaré. Réagissant aux propos du chef de l’Etat, le Coordonnateur de l’Alternance pour la République (AR), Delly Sesanga, regrette que "le président Joseph Kabila n’ait pas apporté la célérité nécessaire à la loi sur les manifestations." L’élu de Luiza l’a dit au cours d’une conférence de presse qu’il a organisée hier dimanche 28 janvier à Kinshasa. La plateforme de soutien à la candidature de Moïse Katumbi à l’élection présidentielle s’étonne que "le chef de l’Etat ait attendu autant de morts pour se rendre compte de l’urgence à adopter la proposition de loi fixant les mesures d’application de la liberté". Cette loi, rappelle-t-on à l’AR, a été présentée par Delly Sesanga à l’Assemblée nationale depuis 2014, adoptée par le Sénat et l’Assemblée nationale avant d’être renvoyée en seconde lecture, "hors délai et dans des conditions obscures". CHANGER LA DOCTRINE DE L’USAGE DE LA FORCE Selon Sesanga, ce renvoi hors délai de la loi a instauré la confusion et l’arbitraire des administrations. "N’eût été cette confusion née du refus de promulguer la loi, le régime de cette liberté aurait déjà été arraché à la confusion et à l’arbitraire", affirme l’élu de Luiza. Pour ce dernier, à suivre le président Kabila, "la liberté de manifestation est sous le régime de l’autorisation préalable, alors que la Constitution qu’il a promulguée et pour laquelle il a battu campagne consacre par contre un régime d’information préalable." La question au fond, estime Sesanga, n’est pas celle de la loi, mais celle de la conception de l’ordre public. "Pour le camp politique présidentiel, indique le Coordonnateur de l’AR, l’ordre public est le cimetière des libertés, et donc tous les moyens peuvent être utilisés pour assurer le maintien de l’ordre... Pour l’AR, l’ordre public est une fin dont les moyens ne sont pas indifférents. L’usage disproportionné de la force contre les manifestants à qui il est constamment fait reproche d’insurrection est une méthode propre à une dictature", accuse Sesanga. Ce dernier aimerait tant savoir cette autorité civile qui "réquisitionne ainsi la police en mission extraordinaire de répression systématique". Pour le Coordonnateur de l’AR, " la doctrine de l’usage de la force doit changer. C’est tout cela qu’il faut changer au-delà de la loi. Le recours spontané à la répression doit céder place à un encadrement plus adéquat des manifestants." On rappelle que les manifestations sont interdites en RDC depuis les folles journées de septembre 2016.
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