La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), ouvre ce jeudi 15 février à Kinshasa, les travaux de sa session extraordinaire. Les assises se dérouleront au Centre Interdiocésain (CI), siège de l’administration de l’Eglise catholique de Rome en RD Congo, a déclaré hier à Forum des As, une source proche de l’Episcopat ayant requis l’anonymat. Cette session qui s’ouvre ce matin commencera d’abord par une plénière de trois jours, avant d’entamer la réunion proprement dite du Comité permanent. A en croire la source, la plénière débutera ce jeudi pour se clôturer le samedi prochain. Par contre, la réunion du Comité permanent, commencera le lundi 19 février et prendra fin le vendredi suivant. Soit cinq jours. La commission compte une vingtaine de membres. En plus des six archevêques qui y siègent de plein droit, tous les évêques président des commissions de l’Eglise catholique sont également d’office membres de la Commission permanente. Toutefois, compte tenu de l’importance de la matière à traiter, d’autres nosseigneurs peuvent y être aussi associés. UNE SESSION ESSENTIELLEMENT BUDGETAIRE Exactement comme la session de septembre l’est pour le Parlement, le rassemblement du mois de février des princes de l’Eglise catholique romaine en RD Congo est essentiellement budgétaire. Il sera donc, au cours de cette session extraordinaire, de faire un état des lieux sans complaisance des Finances de l’Eglise. Les charges sacerdotales et les devoirs pastoraux sont autant de défis auxquels fait face l’Eglise. Mais les moyens matériels et financiers représentent un autre défi majeur. Autant le souligner tout de suite, de moins en moins l’Eglise reçoit des subsides. L’assistance à l’Eglise catholique s’amenuise. Il est donc temps que tous ceux qui ont la responsabilité de cette même Eglise, puissent sortir de la fatalité de la dépendance, pour savoir prendre en main son destin , et contribuer eux aussi, plus largement et plus activement à la solidarité ecclésiale. Sur le plan politique, la session extraordinaire de l’Episcopat congolais se tient dans un contexte de crise, de contentieux entre le clergé de Kinshasa et le pouvoir. Comme pour dire, en dehors des questions spécifiquement liées aux finances de l’Eglise, les Evêques devront également se pencher sur la situation actuelle du pays. Ainsi, un message sera donné comme credo de l’Eglise, mieux une ligne de conduite que les prélats catholiques auront imprimée à tous les fidèles de l’Eglise. Il en a donc été ainsi chaque année. L’EGLISE ECONOMIQUEMENT SOUS PERFUSION Alors qu’il s’exprimait à Zénith, en novembre 2011, le cardinal Bernard Agré, archevêque émérite d’Abidjan, expliquait les " trois dimensions d’une Eglise adulte ", et il avait insisté notamment sur une " pastorale économique rationnelle, responsable, dans les paroisses, les diocèses " et la planification économique au plan national. Selon lui, l’autonomie financière passe par quatre éléments : " une prise de conscience individuelle et collective du fait d’être à la hauteur ", " un minimum d’organisation dans la collecte et l’utilisation des fonds ", " quelques initiatives économiques rentables de la communauté pouvant se justifier à certaines conditions " et " une participation effective des uns et des autres par des dons, des legs et des fondations ". La situation précaire infantile de jeunes Eglises catholiques romaines en Afrique (ndlr : comparativement à celles amenées par les blancs) a été rendue, avec l’éloquence et l’humour qu’on lui reconnait, par Mgr Joachim N’dayen, Archevêque de Bangui, en Centrafrique, lors du Synode de 1994 sur l’Eglise en Afrique. " La subsistance des prêtres et des religieuses, la subsistance des petits et des Grands séminaristes, les sommes énormes reprises pour l’achat et le fonctionnement des voitures ou pour les constructions nouvelles, tout cela est assuré essentiellement par des dons ou subventions venant de l’étranger. En somme, notre Eglise, quoi quebien vivante et débordante de dynamisme sur le plan pastoral, reste, sur le plan économique, une Eglise sous perfusion ", avait-il dit. . Le clergé africain doit donc se libérer d’un certain héritage culturel qui l’éloigne de l’idéal de la vie économique. La triste réalité culturelle est telle que chaque famille ayant un prêtre considère ce dernier comme une source de revenu. Il devient ainsi le premier pourvoyeur des besoins de la famille voire de toute sa tribu. De ce fait, il est temps d’éduquer les familles à la connaissance de l’appartenance du prêtre à sa nouvelle famille, l’Eglise. Le prêtre a le devoir de bien gérer le patrimoine religieux, la famille n’aura aucune préhension, ni présomption sur les biens de l’Eglise. De ce fait, chaque Eglise est appelé à avoir son Conseil des affaires économiques. Les prêtres sont ainsi obligés d’adopter des projets économiquement porteurs. La session extraordinaire de la CENCO qui s’ouvre ce matin, devra sans doute y penser, en attendant la session ordinaire du mois de juin prochain.
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