Ca vole bas, très bas entre la Rd Congo et son ancienne puissance coloniale. Depuis la décision unilatérale belge, prise en janvier dernier, de suspendre la coopération bilatératérale avec la RD Congo, le torchon n’arrête de brûler entre les deux capitales. Appliquant le principe de réciprocité, le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, She Okitundu, a envoyé le 25 janvier dernier, une note demandant à la Belgique de mettre fin aux activités de la nouvelle agence belge de développement (Enabel) qui a remplacé la Coopération technique belge (CTB). Le gouvernement congolais a aussi fermé, sur son son sol, la Maison Schengen, sorte de consulat commun à l’Union européenne géré par Bruxelles, pour le compte des 17 pays membres et de la Norvège. Dans son accès de colère, Kinshasa est passé à la vitesse supérieure et vient de décider de fermer son consulat à Anvers et demander à la Belgique de fermer ses deux représentations consulaires à Goma et à Lubumbashi, selon un tweet de Jeune Afrique daté d’hier 5 février. Trois jours plus tôt, Kinshasa a pris la décision de limiter les vols de Brussels Airlines à 4 par semaine au lieu de 7 jusque là. Une décision qui devait avoir pris effet hier 5 février. Dans une correspondance adressée le week-end à la représentante de Brussels Airlines à Kinshasa, le Directeur général de l’Autorité de l’Aviation civile, Jean Tshiumba Mpunga, évoque le manque de « réciprocité dans l’exploitation des services aériens internationaux entre la République démocratique du Congo et le Royaume de Belgique...". En un mot comme en cent, on est dans l’escalade. S’il n’y a rien à redire sur le principe sacro-saint de réciprocité, cette escalade est préjudiciable aux deux pays. La fermeture de la Maison Schengen pénalise non seulement les Belges mais aussi les Congolais qui cherchent un visa pour l’Europe, dans le cas par exemple des urgences médicales. Car, on doit à la vérité qu’au-delà de la Belgique, ce sont 16 autres pays de l’Union européenne, avec la Norvège qui sont impactés. La réduction du nombre de vols de Brussels Airlines va affecter les échanges entre les deux pays. La Belgique perd car ça va faire les affaires des compagnies concurrentes. Zaventem pourrait perdre une partie importante de son trafic. Selon des statistiques, la compagnie aérienne belge représente 9 des 25 millions de passagers accueillis l’an dernier à Zaventen. Toutefois, la compagnie Brussels Airlines appartient désormais à un groupe allemand. En effet, en juin 2009, la Brussels Airlines était détenue à 45% par Lufthansa, la première compagnie aérienne européenne en nombre de passagers. En décembre de la même année, elle intègre Star Alliance, s’appuyant sur un large réseau de compagnies aériennes pour assurer de nombreuses destinations à ses passagers, avec plus de 300 vols quotidiens ponctuels qui relient Bruxelles de plus de 60 destinations. Puis en janvier 2017, elle est rachetée à 100% par Lufthansa. Les deux parties ont intérêt à mettre fin à cette escalade qui ne profite à personne. Certaines voix s’élèvent pour inviter le gouvernement belge à avoir une politique équilibrée vis-à-vis de la RDC. En tout cas une politique sur fond de non ingérence dans les affaires intérieures de l’Etat congolais. Didier KEBONGO Lufthansa dépouille Brussels Airlines Le licenciement de Bernard Gustin en tant que CEO de Brussels Airlines est inéluctable. Pour Zaventem, le démantèlement de la compagnie aérienne belge serait une catastrophe. Les jours de Bernard Gustin en tant que CEO de Brussels Airlines sont comptés, au point que le personnel de la compagnie a lancé une pétition pour le soutenir. D’après nos sources, le conseil d’administration de la compagnie aérienne, dominé par son propriétaire LufthansaLHA 1,01%, devrait décider du licenciement du Bruxellois, après dix années de bons et loyaux services, lors de la réunion prévue ce lundi. Gustin pourrait rester à son poste jusqu’à la fin mars. Les discussions seraient en cours sur ses conditions de départ. Le directeur financier, Jan De Raeymaeker, un fidèle compagnon de Gustin, serait également sur un siège éjectable. Le conseil d’administration doit confirmer cette décision ce lundi. Pour le monde extérieur, le licenciement sera présenté comme une décision prise de commun accord par les deux parties. Mais d’après plusieurs sources, le Belge aurait été mis dehors manu militari par la maison-mère Lufthansa. Cela fait un certain temps que Gustin a commencé à sentir le vent tourner. Fin novembre, le CEO n’a pas pu présenter au CA son plan de développement 2020 pour Brussels Airlines. Le CEO de Lufthansa, Carsten Sporh, a demandé à Gustin et à Thorsten Dirks, le CEO d’Eurowings, de préparer chacun un plan pour ce lundi. Ce plan porte sur l’intégration de Brussels Airlines au sein de la filiale à bas coût de Lufthansa, Eurowings. Gustin souhaite maintenir le modèle hybride de Brussels Airlines, avec des vols européens à bas prix et des longs courriers vers l’Afrique. Mais Lufthansa souhaite pousser sa filiale belge dans le carcan de sa filiale low cost. La SN Airholding, la maison-mère de Brussels Airlines, est depuis un an à 100% dans les mains du groupe allemand Lufthansa, Il est possible que Brussels Airlines soit obligée de transférer chez Eurowings ses liaisons européennes point-to-point, pour ne conserver que ses vols - très appréciés - vers l’Afrique. Brussels Airlines pourrait également perdre Zaventem en tant que hub. Cette infrastructure est pourtant cruciale pour transférer rapidement les passagers en correspondance. Avec son marché domestique étriqué, Brussels Airlines doit attirer les passagers d’autres aéroports de départ pour remplir ses vols long-courriers. Des centaines d’emplois dans les services de support, comme le marketing et la vente, pourraient déménager vers le siège social d’Eurowings à Cologne. Les syndicats belges se tiennent prêts pour un éventuel comité d’entreprise extraordinaire la semaine prochaine. UNE CATASTROPHE POUR BRUSSELS AIRPORT Pour Brussels Airport également, le départ de Brussels Airlines pourrait être une catastrophe. La compagnie aérienne belge représente 9 des 25 millions de passagers accueillis l’an dernier à Zaventem. Brussels Airport et les gouvernements belges ont souvent utilisé Brussels Airlines comme un atout pour attirer de nouveaux acteurs à Zaventem. Par exemple, Brussels Airlines offre aujourd’hui un vol vers Pékin en collaboration avec la compagnie aérienne chinoise Hainan. Cette collaboration a cependant du plomb dans l’aile depuis quelque mois, Lufthansa ayant interdit à sa filiale belge de s’engager dans des vols vers Shanghai, une liaison lancée il y a quelques mois par Hainan. De fait, la compagnie allemande souhaite que les Belges se rendent en Chine via Francfort. Résultat : Zaventem pourrait perdre une partie importante de son trafic. Les quatre administrateurs belges de Brussels Airlines essaient d’empêcher l’absorption de la compagnie par Eurowings. Mais ils n’ont que peu de moyens à leur disposition : le 1er janvier, ils ont perdu leur droit de veto. C’était pourtant une des garanties obtenues par les actionnaires belges fin 2016, au moment où ils ont vendu à Lufthansa (qui détenait à l’époque 45% du capital) le solde de Brussels Airlines, pour 2,6 millions d’euros à peine. Désormais, les Allemands ont les coudées franches à Bruxelles."Depuis le 1er janvier, les masques sont tombés", conclut une source.
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