A en juger par l’amorce de grandes manœuvres politiques, le pays s’engage résolument dans la dernière ligne droite qui mène vers les élections. Une véritable haute saison pour les bookmakers. En janvier dernier, un sondage signé Groupe d’études sur le Congo (GEC) donnait en termes d’intentions de vote dans l’ordre Katumbi, Tshisekedi et Muzito. Une étude d’opinion qui a fait grand bruit. Voilà qu’un autre sondage, réalisé deux mois après, par la maison Les Points remet sur le tapis le même trio, mais dans un ordre différent. Selon cette étude d’opinion, Félix-Antoine Tshisekedi arriverait en tête avec 16, 3%, suivi d’Adolphe Muzito qui serait crédité de 10,4% et Moïse Katumbi talonnerait le haut cadre du Palu avec 9,7%. L’un des enseignements de ce sondage, ce que par rapport à la photographie de l’instant prise en janvier par GEC, les trois premiers demeurent les mêmes. Ce qui, de l’avis de certains spécialistes des études d’opinion, accréditerait la thèse d’une dynamique électorale. L’autre enseignement, c’est que Félix Tshisekedi, en plus de l’héritage politique de son père, et Moïse Katumbi, fort de sa notoriété, jouissent de la prime d’opposant. Un scenario classique ici comme ailleurs. Et il est même symptomatique qu’un autre opposant, Jean-Pierre Bemba apparaisse immédiatement après le trio. Lui, qui "séjourne" pratiquement depuis dix ans à la Haye. Finalement, comme lors du sondage de GEC, la sensation demeure Adolphe Muzito. C’est le seul représentant de la Majorité sortante qui fait plus que tenir la dragée haute aux deux grandes figures de l’Opposition que sont Fatshi et le chairman du TP Mazembe. En plus, dans ce pays où la géopolitique a la peau dure, l’élu de Kikwit se pose,du moins si l’on en croit les deux sondages qui se suivent, le porte-étendard de l’Ouest. Là où Félix-Antoine Tshisekedi et Moïse Katumbi incarneraient respectivement le Centre et l’Est du pays. Maintenant que Moïse Katumbi vient d’être investi candidat à la présidentielle par son regroupement " « Ensemble pour le changement " et que Félix-Antoine Tshisekedi vient d’officialiser son intention de candidature à la présidence de l’UDPS, le duel à distance entre le trio de tête de sondage n’en devient que plus intéressant. Il ne serait pas sans intérêt de voir comment le Palu va gérerle capital confiance que charrie Adolphe Muzito dans les intentions de vote. J.N. SOMMAIRE I FICHE TECHNIQUE ET METHODOLOGIE DU SONDAGE - Conception questionnaire - Méthodologie - Précision relative à la marge d’erreur II ENSEIGNEMENTS GENERAUX III GRAPHIQUES I. FICHE TECHNIQUE ET METHODOLOGIE DU SONDAGE o Sondage exclusif Les Points. o Conception questionnaire : LES POINTS. o Méthodologie : Sondage quantitatif par la méthode des quotas : - Echantillon Général : 1.000 personnes, représentatives des chefs lieux des 26 provinces de la RDC, âgés de 18 ans et plus (enrôlées à la CENI, disposant de leurs cartes d’électeurs), constitué d’après la méthode des quotas (sexe, âge, Etat civil, profession, tendances politiques) ; - Mode de récolte des données : face à face - Terrain d’application : 26 Chefs lieux des provinces de la RDC - Date de terrain :du 09 au 10 mars 2018 o Précision relative à la marge d’erreur Comme pour toute enquête quantitative, cette étude présente des résultats soumis aux marges d’erreur inhérentes aux lois statistiques. La marge d’erreur varie en fonction de la taille de l’échantillon et du pourcentage observé. Dans le cas d’un échantillon est de 1000 personnes, si le pourcentage mesuré est de 20%, la marge d’erreur est égale à 2,5. Le vrai pourcentage est donc compris entre 17,5% et 22,5% II. ENSEIGNEMENTS GENERAUX La fin du premier trimestre 2018 est dominée par un intérêt de plus en plus croissant des états-major des partis politiques vis-à-vis du calendrier électoral. Les uns et les autres prennent conscience des enjeux électoraux à plus ou moins trois mois de la convocation de l’électorat alors que la CENI s’apprête à lancer à grande échelle la campagne de sensibilisation de la population sur la machine à voter, laquelle fait objet des critiques dans certains milieux politique et au sein de la société civile proche de l’opposition. Cette période est également marquée par des alliances contre nature tant dans l’opposition que dans la majorité, sans prise en compte du vrai poids politique de chacun dans sa base électorale. Le temps semble propice à une enquête par sondage pour récolter les premières intentions de vote au cas où la présidentielle devait être organisée le dimanche 11 mars 2018. Le présent travail a recouru à la méthode de quotas, autour d’un échantillon de 1000 enquêtés, représentatifs des couches sociales et politiques de la République répartis en provinces selon les nombres des personnes enrôlés à la CENI (voir fiche technique). Il ressort de ce sondage réalisé du 09 au 10 mars 2018 dans les chefs lieux des 26 provinces de la République Démocratique du Congo les renseignements suivants : 1. Un taux d’abstention élevé Au 10 mars 2018 les provinces de Tanganyika et du Haut Lomami battent le record des abstentions (80%) suivi du Haut Uélé et de la Lualaba (75%) alors que la Lomami, le Bas-Uélé, le Sankuru, l’Ituri ...ne font pas exception (voir graphique 1). Cela se justifie par le fait que les éventuels candidats à la Présidentielle de 2018 ne disposent pas des bases électorales potentielles dans ces provinces. Toutefois des alliances faites sur mesure avec les leaders de la société civile peuvent s’avérer fructueuses dans ces provinces. Dans la deuxième catégorie constituée des provinces à faible taux d’abstention se trouvent le Kwilu 7% ; le Haut Katanga 12% ; la Mongala 15% ; Kinshasa 18% ; Kasai Central 23% ; Maniema 23%... Ces provinces semblent acquises à la cause des leaders politiques qui y disposent d’un électorat potentiel. La possibilité d’une probable amélioration des cotes y est fortement réduite dans la mesure où il n’est pas facile de détourner un électorat potentiel. Toutefois, avec un taux d’abstention de 39%, rien n’est encore acquis pour tous les supposés candidats. D’où la nécessité des alliances. 2. Tshisekedi Premier, Muzito deuxième La Constitution donne la chance à chaque citoyen de postuler à la magistrature suprême et nombreux sont ceux qui se lancent à l’aventure, les uns s’appuyant sur une base électorale certaine, des structures politiques ayant de l’encrage sur le terrain et les finances bien garnies, d’autres juste pour rire. Dans ce deuxième lot on enregistre les candidats qui se sont lancés précocement dans la précampagne pour la course à la présidentielle, bien avant la publication du calendrier électoral par la CENI. C’est le cas de Noël Tshiany du Force du changement, une plate forme qui passe inaperçue dans l’opinion Congolaise ; du Dr. Mukwege dont l’ombre est réduite à son Mpangi natal avec 0,8% et Freddy Matungulu 0,5%. Au bas de l’échèle on retrouve Olivier Kamitatu, le chargé de la communication de Moïse Katumbi, qui peine à réaliser 0,8%. Incapable de s’exprimer dans sa langue maternelle, l’homme passe indifférent dans les rues de son fief électoral. Quant à Sindika Dokolo, l’homme du debout Congolais s’est trop vite essoufflé, il trouve sa place au soleil avec 0,4% malgré ses nombreux bruits dans les réseaux sociaux... En classement décroissant, Félix Tshisekedi arrive en première position avec 16,3%. A son actif l’héritage d’un parti très implanté sur le territoire national. Comparativement à l’élection présidentielle de 2011 où Etienne Tshisekedi (son père) et alliés avaient réussi à glaner 32,33 % et Félix Tshisekedi et alliés enregistrent une perte de 50% qui se justifie par le poids politique du défunt Sphinx de Limete, poids non encore atteint par son fils. Aussi, les dissidences notamment celle de Bruno Tshibala (0,1% dans ces intentions de vote) n’ont pas bousculé le parti. L’évidence est que l’alliance avec Moïse Katumbi n’a pas connu l’adhésion d’un bon nombre des combattants de l’UDPS. A la deuxième marche, Adolphe Muzito crée une surprise avec 10,4%, ce haut cadre du PALU fait parler de lui depuis plusieurs années avec ses tribunes très appréciées dans les milieux académiques et intellectuels. Sa dernière tournée dans le grand Bandundu et le Kasaï, pour palper du doigt les réalités du Congo profond à produit des effets très positifs pour son leadership politique. Député national, il est venu au secours de la population du Kwilu et Kenge dont il a été le porte parole dans l’affaire des vaches au moment où tous les politiciens du coin se réservaient d’aborder ce dossier " sensible ". A en croire les sondés, son message est proche de la population. Classé troisième, Moïse Katumbi réalise 9,7% d’intentions de vote. Il est très contesté par les combattants " de souche " qui le considèrent comme un cheveu dans la soupe. Dans le grand Katanga son ancienne province d’origine, la population de Lualaba ne lui pardonnent pas le fait d’avoir puisé leurs minerais et d’avoir abandonné la province dans une pauvreté aigue. Il enregistre la forte cote de 50% dans la ville de Lubumbashi parmi les nombreux supporters du Tout-Puissant Mazembe, généralement les jeunes badauds... Sans aucune formation politique de base qui lui est acquise d’office, l’homme se lance dans des alliances dites éléphants blancs, comme en 2006 où Pierre Pay Pay, bien côté dans l’opinion avait été floué pendant la période de la campagne électorale par les mêmes personnes qui sont aujourd’hui derrière Moïse Katumbi. Bien qu’absent de Kinshasa depuis longtemps, Jean-Pierre Bemba fait 6,1% et perd plus de 35% d’intentions de vote par rapport aux élections de 2006. Ce qui est logique au regard de son incarcération prolongée à La Haye. Cependant, il se place devant vital Kamerhe, pourtant permanent et présent dans tous les rendez-vous politique au pays. Mis en ballotage par Bahati Lukwebo dans le Sud Kivu (côtes relatives, 38% contre 12% dans le Sud Kivu), le chef de l’UNC, Vital Kamerhe l réalise 4,1% d’intentions dans l’ensemble et connaît une chute de 3,64% comparativement a l’élection présidentielle de 2011. Premier à sortir la tête pour le compte de la majorité présidentielle, Matata Ponyo Mapon, malgré la controverse autour de sa thèse. L’homme de la croissance économique n’a pas convaincu les Congolais. Classé sixième au hit parade avec 3,4%, il réalise sa forte cote dans son Maniema natal où ses actions ont un impact visible et durable. Malgré ses 60% dans sa province, Matata Ponyo a une tache ardue face à ses frères du Maniema, difficiles à convaincre (kwetu Maniema akutokeboyi) pour ainsi dire qu’il n’y a pas des serviteurs qui doivent recevoir des ordres. Le terrain risque d’être compliqué pour l’homme qui a énormément investi dans sa province. Son électorat s’arrête dans sa province car il passe inaperçu ailleurs. Bahati Lukwebo, l’électron libre de la Majorité résidentiel, parfois difficile à gérer, selon ses camardes, relève la tête avec le réseau de son parti et stationne à 2,7% Une deuxième surprise dans ce rapport est Martin Fayulu dont les vociférations on payé face aux autres membres de l’opposition. Selon les enquêtés qui lui font confiance, Martin Fayulu rassure, même s’il n’est pas de l’école d’Etienne Tshisekedi, il est sur ses traces. Des opposants pareils sont rare sen RDC a confié un enquêté. Arrivée en huitième position avec 2,1%, Martin Fayulu précède Aubin Minaku avec qui ils vont se disputer l’électorat dans le grand Bandundu. Le speaker de la Chambre basse du Parlement, faible au niveau national fait 1,8% d’intentions de vote. Malgré les alliances contre nature conclues ces jours, il est hasardeux de procéder à la sommation des côtes des candidats appartenant à un camp politique pour lui attribuer les intentions de vote globales. NB, les intentions de votes ne sont pas prédictives absolues des résultats des urnes. Ce sont des instantanés qui fournissent des indicateurs pouvant aider les candidats à orienter leurs stratégies pour gagner aux élections.
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