Finies les vacances parlementaires en RD Congo. Après un mois et demi de répit, députés nationaux et sénateurs reprennent le chemin du « Château de Versailles » rd congolais ce jeudi 15 mars. En attendant le projet de calendrier que les speakers des deux chambres devront annoncer ce matin en plénière, les arriérés de la session de septembre dernier seront, sans doute, inscrits à l’agenda de cette première session ordinaire de l’année 2018.
Politiquement parlant, la présente session parlementaire en RD Congo se tient dans un contexte particulier, essentiellement marqué par l’accélération du processus électoral en cours. Ainsi, compte tenu du calendrier électoral qui prévoit le très attendu scrutin présidentiel le 23 décembre prochain, l’examen et le vote du projet de loi sur la répartition des sièges, demeure le principal enjeu de cette session parlementaire qui ouvre ses portes dès ce matin au Palais du peuple.
Après adoption de la nouvelle loi électorale, début décembre 2017 et sa promulgation le même mois, la loi sur la répartition des sièges reste le dernier outil que la Commission électorale nationale indépendante (CENI), attend du Parlement. Sauf si les membres des deux chambres du Parlement voudraient expressément endosser la lourde responsabilité d’un énième éventuel report du scrutin. Sinon, on ne saurait plus arrêter le chrono, déjà en marche depuis le 5 novembre 2017, date de publication du calendrier électoral. Autant le souligner tout de suite, la classe politique rd congolaise ne bénéficie plus de faveurs du temps. Il passe vite et même très vite. Ainsi, le moindre retard accusé sur l’échéancier de la CENI, ne pourrait qu’impacter négativement sur tout l’ensemble.
Vu des analystes, la loi sur la répartition des sièges a un double mérite. En plus du fait qu’elle permettra à la Ceni de respecter ses prévisions, cette même loi poussera les partis et regroupements politiques, à restructurer leurs stratégies électorales. Avec le seuil d’éligibilité fixé à 1%, le scrutin annoncé au 23 décembre de l’année en cours, oblige les formations politiques à murir leurs manœuvres de vote. Du moins pour ceux de grands ensembles qui se préparent à cet historique et grand rendez-vous du jeu démocratique.
LA DERNIERE SESSION PARLEMENTAIRE ?
Si la session ordinaire qui s’ouvre ce matin au Parlement n’est pas la dernière, en tout cas elle y ressemble. Théoriquement elle est la première de l’année. Mais en pratique, elle parait bien l’ultime. Quand bien même il y aurait la session de septembre, conformément à la Constitution du 18 février 2006, il faut reconnaitre cependant que celle-ci ne se déroulera pas dans l’ambiance habituelle. Bien au contraire. La session budgétaire de septembre, au cas où elle serait effective, aurait lieu dans un environnement d’effervescence électorale. Normalement, si ladite session commence le 15 septembre, elle devra se terminer le 15 décembre. Soit, à exactement sept jours du scrutin présidentiel et des législatives nationales.
Si le calendrier publié par la Ceni est respecté, la campagne électorale devra en principe commencer en septembre. Et sans doute, nombre de députés et sénateurs actuels qui ambitionneront de se représenter encore, seront en pleine campagne. Dans ces conditions, on ne voit pas trop comment les membres des deux chambres du Parlement, pourraient en même temps siéger et battre campagne pour les législatives. Ouvrir la session ordinaire le 15 septembre suppose qu’elle devra aller jusqu’au 15 décembre. Compte tenu de tout cet environnement électoral qui s’impose, la présente session de mars risque d’être la toute dernière de la législature en cours.
Laurel KANKOLE