La société civile du Nord-Ubangi s’oppose « fermement » au projet de transfert des eaux de la rivière Ubangi vers le lac Tchad menacé d'assèchement, a indiqué dimanche à Radio Okapi Taylor Taima, le coordonnateur de cette organisation citoyenne.

Une conférence internationale organisée la semaine dernière à Paris a recommandé entre autres l’option de transférer les eaux du fleuve Congo et de la rivière Ubangi pour réapprovisionner le lac Tchad dont l’assèchement s’accentue.

Dans une déclaration à Radio Okapi, M.Taima soutient que la déviation des eaux de l'Ubangi vers le Tchad aura des conséquences néfastes sur les écosystèmes du Nord et Sud-Ubangi et sur la population riveraine qui ne vit que de la pêche et l'agriculture pratiquée le long de ce cours d’eau.

Il plaide pour la préservation de ce patrimoine qui selon lui reste le seul moyen de survie de la population riveraine de l'Ubangi. Il affirme par ailleurs qu’aucune décision ne peut être prise sur la déviation des eaux de la rivière Ubangi sans l'assentiment de la population riveraine.

Les autorités du Nord-Ubangi de leur côté affirment ne pas être saisies officiellement de ce projet. Joint par Radio Okapi, le vice-gouverneur de province a promis de soulever les préoccupations de la société civile une fois qua la province sera officiellement saisie.​

« Diminution du débit du fleuve Congo »

Le professeur Jean de Dieu Minengo, expert sur des questions environnementales, partage également les inquiétudes de la société civile du Nord-Ubangi.

Il pense que la mise en œuvre de ce projet entrainera de conséquences environnementales énormes, notamment la diminution du débit du fleuve Congo.

« L’Ubangi fait partie du bassin du Congo. Et si nous prélevons près de 100 milliards de cubes d’eau au niveau de la rivière Ubangi, sachez que c’est tout l’écosystème du bassin du Congo qui sera en péril. La réduction d’eau va entraîner la réduction du débit du fleuve Congo, de l’évaporation, et donc la réduction des pluies, et c’est l’agriculture qui va en pâtir », analyse l’expert.

Il plaide pour que les réflexions sur ce projet de transfert d’eau de l’Ubangi vers le lac Tchad ne se soucient pas seulement du bassin qui va recevoir de l’eau (en l’occurrence le bassin du lac Tchad) mais aussi du bassin qui va en céder.


Radio Okapi
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