Depuis Londres où il séjourne, Bruno Tshibala, Premier ministre de la RDC, revient ce jeudi, en exclusivité pour Jeune Afrique, sur les incidents intervenus ces derniers jours à la primature à Kinshasa. Et charge son directeur de cabinet.

A-t-il pu imaginer un seul instant les scénarii hallucinants qui se sont déroulés, en son absence, dans ses bureaux ? Vraisemblablement pas. Toujours est-il que le Premier ministre congolais, Bruno Tshibala, depuis Londres où il est de passage depuis mercredi soir, se fait sa propre opinion de la tournure des événements.

À Kinshasa, des médias locaux parlent déjà de « primaturegate » pour qualifier la série d’incidents de ces derniers jours sur le lieu de travail du chef de gouvernement de la RDC.

D’abord, une grogne de « conseillers et chargés d’affaires du cabinet du Premier ministre » dénonçant, le lundi 5 mars, le détournement de leurs salaires.

S’en est suivi, le même jour dans la soirée, une violente altercation entre Harmed Kili Baka, le conseiller technique du Premier ministre en charge notamment des petites et moyennes entreprises, et Michel Nsomue Nsomue, le directeur du cabinet. Quarante-huit heures plus tard, ce dernier a lâché sur la radio kinoise Top Congo que « près de 800 conseillers » avaient été nommés par Bruno Tshibala alors que le budget ne permet pas de tous les rémunérer.

Jeune Afrique : Comment avez-vous réagi lorsque vous avez appris qu’il y avait eu une bagarre à la primature ?

Bruno Tshibala : Il n’y a pas eu bagarre à la primature. Est-ce que la RDC est le seul pays au monde où une personne peut, sans doute par évocation, transformer un fretin en baleine ? Ce soir-là, à 20 heures, le directeur de cabinet a demandé aux services de sécurité de faire sortir un conseiller qui l’attendait pourtant depuis midi pour un entretien. Cela a été fait avec brutalité.

Ce qui s’est passé ce soir-là à la primature n’était qu’un incident mineur
Comprenez-vous que les images de cet incident, largement relayées sur les réseaux sociaux, aient pu choquer les Congolais ?

Dans quel but cela a-t-il été filmé ? Qu’à cela ne tienne, nous avons déjà vu des députés, des sénateurs en train de se battre au sein de l’hémicycle. Mais ce qui s’est passé ce soir-là à la primature n’était qu’un incident mineur.

Face à la grogne de certains de vos conseillers et chargés d’affaires qui se plaignent de n’avoir pas touché leurs salaires depuis cinq mois, votre directeur de cabinet a expliqué que vous avez nommé, à son insu, « près de 800 conseillers » à la primature sans moyen de les payer. Que répondez vous à ces déclarations ?

Ce sont des affabulations : il n’y a pas 800 conseillers à la primature. L’ensemble du personnel de mon cabinet compte quelque 300 membres dont environ 80 conseillers. Et parmi ces derniers, l’on trouve des personnes à qui nous faisons appel, de manière ponctuelle, pour exécuter certaines tâches spécifiques. Ils ne sont donc pas des conseillers à proprement parler. C’est une innovation que j’ai introduite pour qu’un grand nombre trouve du travail et se répartisse l’enveloppe [budgétaire] prévue. C’est mon côté socialiste.

Visiblement, vous n’êtes plus sur la même longueur d’onde avec votre directeur de cabinet. Quel est l’avenir de M. Michel Nsomue Nsomue à vos côtés ?

Mon directeur de cabinet a craqué. Partout dans le monde, lorsqu’un grave manquement est commis, il altère les rapports et invite à prendre des décisions qui s’imposent.
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