Le tribunal militaire de garnison Kinshasa/Gombe a, à l’audience d’hier jeudi 8 mars, instruit à charge du prévenu Bakabana Georges. En vue de mettre à nu les stratégies de négation du prévenu, le ministère public a, dans sa réplique, brandi une autre pièce à conviction contenue dans le dossier. Il s’agit d’un cahier contenant les noms de tous les membres du mouvement Kamwina Nsapu, branche Kinshasa, trouvé au lieu de l’arrestation du prévenu Bakabana. Ce cahier, brandi comme pièce à conviction intervient au procès quelques temps après que le ministère public a présenté la liste des participants à la réunion 16 mai 2017, liste retrouvée sur le corps sans vie du major Loseke, une grande figure de l’aile kinoise du mouvement dit Kamwina Nsapu, atteint par balle lors de l’attaque de la prison de Makala. « Ces pièces versées dans le dossier, ainsi que les procès-verbaux des constats sont revêtus de la force probante. C’est la preuve que Bakabana est membre actif de ce mouvement insurrectionnel. Heureusement qu’il l’a lui-même avoué lors des auditions sur PV », a martelé l’officier du ministère public. L’ACCUSE NIE AVOIR ETE ENTENDU SUR PV L’accusé a, pour sa part, nié sa moindre participation à toutes les attaques perpétrées au cours de l’année 2017 dans plusieurs sites de la ville de Kinshasa. Il n’a même pas reconnu avoir été entendu sur procès-verbal par l’officier de la Police judiciaire, ainsi que par l’auditeur du ministère public. Il affirme avoir été forcé de signer sur ces documents sans en savoir la teneur. Une posture qui a mis en difficulté ses propres avocats conseils qui visiblement s’attendaient à attaquer le ministère public sur ce front.Ne trouvant pas les liens d’imputabilité entre son client et les faits pour lesquels le ministère public le poursuit, Me Romain Tujibikuile a demandé sa relaxation pure et simple. Il estime que le nom de son client n’est ni repris sur la fameuse liste du 16 mai 2017, moins encore sur la décision de renvoi. « Notre inquiétude est de savoir pourquoi le ministère public a gardé notre client en prison, puisqu’il sait, que dans son dossier, il n y a ni les faits, ni le droit. Dans les PV, il n y a aucun élément matériel qui démontre qu’il était sur la scène de crime ou il a commis un fait quelconque. Cette pièce à conviction que l’on a brandi aujourd’hui constitue un manque de respect à l’endroit du tribunal. Ce cahier ne comporte aucune signature, à ce titre il ne peut pas faire l’objet d’une preuve devant le tribunal. Voilà pourquoi, nous sollicitons son relâchement », a indiqué Me maitre Tujibikile Dianyishayi Martin. Pour le bâtonnier Fréderic Djamano, demander la relaxation à cette phase de l’instruction, c’est danser plus vite que la musique. « L’instruction au fond se poursuit encore. Nous ne sommes pas encore dans la plaidoirie. Le système de défense est de tout nier. Les prévenus ignorent qu’en facilitant la tâche au tribunal en passant aux aveux comme ils l’ont fait lors des auditions sur PV, ils bénéficieraient probablement des circonstances atténuantes. C’est une manière de faiblir, de diminuer leur peine », a-t-il fait remarquer. DEMANDE DES RELEVES TELEPHONIQUES Brandissant les déclarations d’autres prévenus contenus dans les PV, l’officier du ministère public a soutenu que le prévenu Bakabana est bel et bien celui qui avait accordé sa résidence pour la tenue de la réunion préparatoire de l’attaque du poste de police de la 11 rue Limete, en face du siège de l’UDPS. « Comment voulez-vous que quelqu’un qui nie connaître son propre neveu puisse dire la vérité sur les faits qu’il a commis. Malheur à lui car tous les prévenus cités son dans leur comparution », a déclaré le magistrat colonel Alpha Limbaya. Estimant que la défense ne rencontre pas leurs préoccupations, les conseils de la défense ont remis sur le tapis la question des relevés téléphoniques, moyens par excellence de situer géographiquement tous les prévenus au moment de la commission des faits. L’occasion pour le ministère public de réitérer sa demande auprès du tribunal, l’invitant à mettre à la disposition de toutes les parties au procès lesdites données téléphoniques. « Nous nous attelons sur cette demande depuis un certain temps. Que les parties au procès aient leurs apaisements. Soyez en rassurées que, dans un bref délai, nous mettrons à votre disposition les relevés téléphoniques de tous les prévenus. Nous espérons que ces informations viendront, à coup sûr donner un autre tournant à ce dossier », a rassuré le président du tribunal. Le président du tribunal militaire de garnison Kinshasa Gombe a levé la séance, faute de temps en renvoyant la cause au mardi 13 mars prochain. Ce, avant d’exhorter les avocats à se présenter à temps dans les audiences afin de poursuivre vitel’instruction au fond, conformément au principe de la célérité.
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