Le tribunal militaire de garnison Kinshasa/Gombe multiplie des stratégies de nature à favoriser l’éclatement de la vérité dans l’affaire des présumés miliciens du mouvement terroriste Kamwina Nsapu aile Kinshasa. Convoqué à l’audience d’hier mardi 3 avril à titre de renseignant dans le cadre du dossier du prévenu Tshilengi Gecko Bea, le commissaire supérieur adjoint, de surcroit Commandant du Groupe mobile d’intervention Kin-Est (GMI) a confirmé l’hypothèse d’usage d’armes à feu par certains jeunes de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).

Faustin Numbi Kalenge affirme que le prévenu Gecko Bea qui se trouve être le vice-président de la Ligue des jeunes de l’UDPS a déjà été par le passé impliqué dans les affaires de détention d’armes à feu. "En 2014 après une attaque à armes à feu d’un bus Transco sur le boulevard Lumumba par quelques jeunes de l’UDPS, le nom de Gecko a été beaucoup cité par le combattant Mokato, principal suspect", a souligné d’entrée de jeu cet officier de la Police nationale congolaise (PNC).
En 2016, poursuit-il, le prévenu Gecko Bea a été conduit manu militari par ses pairs de l’UDPS à son poste à la place Echangeur, dans la commune de Lemba, au motif qu’il voulait attenter à la vie de l’ancien secrétaire générale de cette formation politique Bruno Mavungu. "Après l’avoir verbalisé, nous avons été surpris de retrouver dans l’une de ses poches, la balle d’une arme AK 47", a soutenu le commissaire Numbi.

NECESSITE D’UNE LUTTE PACIFIQUE
Revenant sur l’attaque du poste de police de la 11ème rue Limete, le Commandant du GMI/Kin-Est a soutenu les allégations selon lesquelles Gecko Bea détiendrait les deux armes à feu confisqués lors de cet assaut. Il a rassuré la détermination de ses équipes à s’activer afin de mettre la main sur tous les jeunes impliqués dans l’affaire de détention d’armes à feu.
S’appuyant sur des informations à sa possession, le renseignant rapporte en outre que le coordonnateur de la sécurité au sein de l’UDPS, le prévenu Mukenge Mukenge Paul, aurait apporté à la réunion préparatoire de l’attaque de Limete deux armes à feu afin d’initier les combattants à sa manipulation.
Des renseignements qui confortent la position de la partie civile RDC. Le bâtonnier Mbere Moba Cyprien a, à cette occasion, attiré l’attention de la composition sur la personnalité du prévenu Gecko Bea. Il décrit ce dernier comme un véritable récidiviste. A l’audience du mardi 27 mars dernier, cet avocat a démontré que l’accusé avait déjà par le passé été condamné à la prison de Ndolo pour détention de munition de guerre.
" Nous insistons sur son caractère récidiviste pour que le tribunal ait une idée sur sa personnalité. Il vient d’être démontré par le renseignant que Gecko a toujours eu des problèmes avec la justice en termes de port d’armes. Le renseignant a donné des informations nettes et sûres, de nature à éclairer la religion du tribunal, étant donné que c’est lui qui est chargé du maintien de l’ordre public dans ce secteur", a déclaré Me Mbere.

LES PREVENUS CRIENT LEUR INNOCENCE
La défense, elle, nie toutes ces accusations. Faisant fi des faits de 2014 lui imputés, Gecko dit avoir été arrêté suite à la division qui régnait à l’époque au sein de l’UDPS entre le camp Felix Tshisekedi et celui de Bruno Mavungu. "Je n’y étais pour rien. J’ai été arrêté et conduit à ce poste de police par les combattants du camp Mavungu. Ce sont eux qui ont fait des fausses accusations à mon endroit et m’ont glissé cette balle dans la poche", a clamé Gecko Bea.
" Les informations fournies par le renseignant contiennent beaucoup de confusions. Ce dernier nous a donné l’impression d’avoir des problèmes personnels à régler à l’UDPS. Heureusement que cette affaire n’a rien à voir avec ce parti politique. Je tiens à préciser que mon client n’a jamais été condamné. Il a un casier judiciaire vierge. Gecko Bea est un activiste politique qui se bat pour la démocratie et l’Etat de droit", a martelé Me Jacquemain Shabani.
L’audience d’hier s’est ouverte par la comparution du prévenu Biaya Augustin. Il est poursuivi pour avoir pris part aux réunions préparatoires et avoir participé physiquement à l’attaque du Commissariat de police de la Funa, ainsi qu’à celle de la maison communale de Kalamu.
Se conformant aux exigences relatives aux heures de fermeture de la prison militaire de Ndolo, le juge président a levé la séance sans avoir vidé toutes les questions de la défense adressées au renseignant. Il renvoit la cause à l’audience du jeudi 5 avril prochain. Orly-Darel NGIAMBUKULU
LIENS COMMERCIAUX

[VIDEOS][carouselslide][animated][20]

[Musique][vertical][animated][30]

 
Top