
La décision de Mova fait suite à des incidents ayant émaillé le 30 mars lors l’ouverture de la session de mars. Craignant que l’Assemblée provinciale n’entame une procédure de sa destitution par le vote d’une motion de censure, Mbadu a fait venir à la rescousse ses gros bras, en tête l’un de ses «petits» caillassant des véhicules des élus provinciaux. Il y eut même jusqu’à mort d’homme…
Nombre d’élus ont eu la vie sauve grâce à l’intervention des forces de l’ordre. Les échauffourées ont commencé lorsque la police a refusé l’accès dans l’enceinte de l’organe délibérant à certains jeunes qui portaient des effigies du PPRD, le parti présidentiel. Nombre de délinquants («Kulunas») se sont également vu refuser l’accéder dans l’hémicycle de la province.
Après ce refus de la police, ces groupes de jeunes certainement drogués s’en sont pris à des élus avec des machettes et des pierres, allant jusqu’à gifler un sous-officier de la police.
Des fenêtres du bâtiment administratif de l’assemblée provinciale ont vu également leurs vitres partir en fumée.
Le tribunal de grande instance de Matadi a condamné le 31 mars un jeune délinquant (Kuluna) à une peine de 20 ans de prison pour association des malfaiteurs et tentative de meurtre.
A Kinshasa, des députés nationaux ont fait part de leur émotion, s’associant aux élus provinciaux, appelant à des sanctions sévères. Ils citent nombre d’«affaires louches»: un crédit sollicité à la Rawbank et des fonds découlant du péage qui partiraient directement dans la poche du gouverneur. Outre que le Gouverneur n’aurait jamais effectué une seule visite dans sa province hormis ses week-ends dans sa villa de Boma. Si le message du ministre de l’Intérieur donne un répit à Mbadu, nul ne pariait gros sur l’avenir du gouverneur qui ne saurait sauver à terme son fauteuil.
D. DADEI.