Le tribunal militaire de garnison Kinshasa/Gombe a instruit, à l’audience d’hier jeudi 19 avril, le dossier du prévenu Mukengeshayi Kapuku Daniel, présumé auteur intellectuel des attaques menées à Kinshasa, entre mai et juillet 2017, par les miliciens du mouvement terroriste Kamwina Nsapu. Il est considéré par le ministère public comme celui qui donnait les ordres, à partir de Kananga, sur les sites et les personnes cibles.

Quatre infractions sont retenues à la charge du prévenu Mukengeshayi : le terrorisme, la participation à un mouvement insurrectionnel, association des malfaiteurs et évasion des détenus. Interrogé par le tribunal, il dit ne rien connaître de tous les faits pour lesquels il est poursuivi.
Tout en décriant les conditions dans lesquelles il a été verbalisé dans la phase préjuridictionnelle, Mukengeshayi Daniel a reconnu devant le perchoir ses signatures apposées sur les PV. Un élément qui explique l’organe de la loi, atteste l’authenticité du contenu de ces PV. Car "il est supposé les avoir lus au préalable".

MORT PAR DÉCAPITATION
Selon les PV du ministère public, Mukengeshayi Kapuku Daniel, chef des Travaux à l’ISP Kananga, aurait donné des instructions par téléphone au prévenu Putu Kongolo, lui demandant de tuer par décapitation plusieurs autorités du pays. Il a reconnu devant les OPJ avoir donné ces directives, avant de demander pardon aux autorités.
" Le prévenu Mukengeshayi est l’un des principaux auteurs intellectuels des attaques qui ont endeuillé Kinshasa en 2017. En demandant à Putu de tuer par décapitation certaines autorités du pays, Mukengeshayi a extériorisé le modus operandi du mouvement terroriste Kamwina Nsapu", a déclaré le lieutenant colonel Alpha Limbaya.
Lors de son audition sur PV, affirme l’organe poursuivant, le prévenu Putu Kongolo a avoué avoir été abondamment en contact téléphonique avec Mukengeshayi durant la période des attaques. Il lui faisait régulièrement le rapport des attaques menées et Mukengeshayi, à son tour les encourageait à mettre à feu et à sang la capitale congolaise", a indiqué l’OMP.

LA DÉFENSE POUR LES RELEVÉS TÉLÉPHONIQUES
Les avocats de la défense ont fait remarquer qu’aucune question liée aux préventions retenues à la charge de leur client n’a été posée au cours de cette instruction. C’est la preuve, argumentent-ils, " que notre client n’y est pour rien". Ils demandent à ce que les relevés téléphoniques soient produits afin de démontrer effectivement que leur client avait été en contact avec Putu pendant la période indiquée.
" En tant qu’enseignant, mon client ne peut pas inciter les gens à poser des actes inciviques. Toutes les infractions mises à sa charge ne sont pas fondées. La preuve est que pendant la commission des faits, il a été entrain de donner cours aux étudiants à Kananga ", a réagit Me Christian Soutier.
Interrogés sur les preuves matérielles prouvant imputabilité de Mukengeshayi, l’OMP a brandi les aveux et dénonciations d’autres prévenus contenus dans les PV. " Ces aveux sont concordants et cohérents. Ils émanent du prévenu lui même et de ses co-prévenus. A ce titre, ils constituent des preuves par excellence", a déclaré le bâtonnier Mbere Moba Cyprien, avocat de la partie civile RDC.
" Le tribunal a, devant lui, un auteur intellectuel très important des attaques de 2017. Il croyait se masquer en restant à Kananga. Mais, heureusement les services de l’Etat ont mis la main sur lui. Dans l’un des PV, il dit clairement que lorsqu’on allait décapiter le chef de l’Etat, C’est lui qui aurait dirigé le pays", a ajouté le bâtonnier.
Orly-Darel NGIAMBUKULU
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