* A théoriquement 9 mois des élections, la MP et l’Opposition invitées à lever une option consensuelle.

Machine à voter ou imprimante pour rationnaliser le vote ? La problématique est trè
s loin de porter sur le concept. Néanmoins, à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), tout comme dans l’opinion, on parle de la machine à voter. Ce qui, aux yeux du commun des mortels congolais, induit un vote électronique. Depuis, cet outil informatique se trouve au centre d’une très vive polémique qui n’a ni cesse ni fin. Faut-il absolument aller aux élections du 23 décembre prochain avec cette machine ?

A priori, la plateforme politique Majorité présidentielle (MP) et l’Opposition n’accordent pas encore leurs violons autour de cette question. A entendre les prises de positions des deux camps, il se trouve que la MP et l’Opposition sont divergentes sur la forme. Cependant, elles convergent sur le fond. Le désaccord porte essentiellement sur l’utilisation ou pas, de la machine à voter. Par contre, tous disent " Oui " au scrutin notoirement prévu pour le 23 décembre de l’année en cours.
" Avec ou sans la machine à voter, nous, Majorité présidentielle, sommes prêts pour la bataille électorale du mois de décembre. Nos amis de l’Opposition ne doivent pas chercher des prétextes pour ne pas aller aux élections ", déclare un membre de cette coalition au pouvoir depuis 2006, avant d’inviter la Centrale électorale à prendre ses responsabilités.
Côté Opposition, le ton est plutôt sec et ne laisse entrevoir aucune manœuvre allant dans le sens de la conciliation. " Que la Majorité présidentielle ne nous pousse pas à la faute. Nous ne sommes pas prêts à donner un nouveau prétexte au Président Joseph Kabila de se maintenir illégalement au pouvoir. Les élections doivent coute que coute avoir lieu à la date prévue. Néanmoins, nous demandons à la CENI de faire ce que veut la majorité de notre peuple. C’est-à-dire renoncer à la machine à voter", réagit Christophe Lutundula Apala, contacté au téléphone par la radio Top Congo Fm.

LE DECOR DU REJET DES RESULTATS DEJA PLANTE ?
Pour plusieurs raisons, la Centrale électorale par la bouche de son président, a toujours expliqué sa motivation première pour un scrutin semi-électronique. Parmi les raisons évoquées, le numéro 1 de la CENI a toujours mis en exergue le gain de temps et de moyens. Et, toutes les fois qu’il a eu l’occasion de s’exprimer à propos de la machine à voter, Corneille Nangaa n’a de cesse d’égrener ces avantages.
Hélas ! A en juger par la polémique très alimentée autour de cette imprimante de la CENI, on peut dès lors inférer que le message de Corneille Nangaa ne passe pas dans le camp de l’Opposition extra institutionnelle, toutes loges confondues, qui accuse le camp adverse de vouloir tricher le scrutin à venir.
Dès lors que la machine à voter semble déjà, avoir planté le décor du rejet des résultats de prochaines élections, des voix s’élèvent pour exhorter la CENI à renoncer à l’option d’un vote semi électronique au profit d’un scrutin manuel. Comme ce fut le cas lors des deux précédentes élections de 2006 et 2011. Sans conteste, l’opinion se rappellera les impairs ayant émaillé le vote de 2011, contenus et dénoncés dans les rapports croisés des observateurs tant nationaux que des Ong internationales. In fine, il s’est avéré que ces irrégularités n’ont pas été de nature à influent significativement sur le verdict des urnes. A preuve, on a un Président de la République et des députés nationaux issus de ces mêmes élections.
Etant entendu que des élections parfaites demeurent un idéal jamais atteint, les Congolais doivent choisir entre un scrutin dont les résultats seraient contestés avant même l’organisation effective de celui-ci et des élections qui connaitraient la participation de tous les acteurs locaux. Quand bien même qu’un camp irait avec des préjugés défavorables contre l’autre. Entre les deux maux, on devrait donc choisir le moindre. Et, pour plus d’un observateur, le moindre mal consiste à revenir à l’ancien système électoral. A savoir le vote manuel. Parce qu’on aura ainsi fait la volonté de l’Opposition, la CENI n’aurait plus qu’à prendre l’opinion à témoin, en cas des problèmes majeurs qui résulteraient de ce système de vote.

L’ARBRE QUI CACHE LA FORET
Le débat autour de la machine à voter met aux prises des acteurs politiques au pouvoir et ceux qui sont en dehors de l’appareil d’Etat. Le dire en ces termes parait même superfétatoire, d’autant plus que des Congolais avertis le savent.
Revenir au mode de scrutin manuel suppose qu’il faille trouver des ressources additionnelles devant compenser la machine à voter. Cela suppose en clair que l’on devrait doubler le budget alloué au processus électoral en cours. Alors, si déjà on peine à réunir les 430 millions USD requis avec l’usage de la machine à voter, on se demande par quelle alchimie on réunirait plus de 800 millions USD en l’espace de neuf mois qui séparent théoriquement les Congolais, des élections annoncées pour le 23 décembre.
Vu des analystes dépassionnés, tous les bruits actuels autour de la machine à voter ressemblent à cet arbre qui cache la forêt. Un débat qui voile un vrai débat. L’effervescence est telle que si les élections étaient organisées à la fin de ce mois, par exemple, tous les acteurs politiques se présenteraient devant le souverain primaire. Mais la réalité est tout autre. Combien ont déjà réuni les moyens nécessaires et sont effectivement prêts pour lesdites élections ? Poser la question, c’est y répondre en même temps. Nos acteurs politiques manquent le courage de dire ce qu’il y a. Moralité, à quelque neuf mois du vote et aussi compte tenu de la persistance de la polémique autour de la machine à voter, plus d’un observateur invite la classe politique à se mettre autour d’une table, afin de lever une ultime option consensuelle. Laurel KANKOLE
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