Ce fut le 17 mai 1997, lorsque les troupes de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), conduites par feu M’Zee Laurent-Désiré Kabila, renversèrent le pouvoir de feu le maréchal Joseph Désiré Mobutu. Demain jeudi 17 mai 2018, les Congolais de Kinshasa vont commémorer le 21ème anniversaire du changement de régime politique. C’est donc ce Laurent-Désiré Kabila, surnommé « le soldat du peuple », qui sera le principal personnage des discours politiques. Jusqu’hier, on ignorait encore tout du programme de la journée de demain jeudi. Tout ce que le commun des Congolais sait, est que la date du 17 mai de chaque année, après la chute du régime du Président Mobutu, a toujours été fériée. Mais la question fondamentale consiste à savoir, ce qui reste du M’Zee Laurent-Désiré Kabila, 21 ans après. En quoi cet homme aura été un héraut et héros pour les Congolais nés après 1997 ? A priori, pas grand ’chose. Certains seraient même de penser que feu Laurent -Désiré Kabila fut un personnage mythique de l’histoire du pays. Non sans raison, dès lors qu’ils ne trouvent rien en face d’eux, qui pourrait bien immortaliser cet héritier de l’idéologie de Patrice-Emery Lumumba. Pourtant, Laurent-Désiré Kabila n’a pas seulement été que le tombeur de l’inamovible roi du Zaïre. Révolutionnaire né, Laurent-Désiré Kabila aura été le Fidel Castro congolais. « Ne jamais trahir le Congo » reste l’idée force de sa philosophie, que certains acteurs politiques actuels récitent parfois sans trop y croire. Laurent-Désiré Kabila aura donc été compté parmi les très rares leaderscongolais,qui croyaient en leur mère-patrie. LA GUERRE CONTRE LES VALEURS NEGATIVES Résumer la pensée de M’Zee Laurent-Désiré Kabila s’avère un exercice à la fois aisé et hasardeux. Facile, parce qu’on peut égrener les innovations qu’il a apportées dans la gestion de la Respublica. Laurent-Désiré Kabila avait donné le go d’un changement de mentalité des Kinois, en instaurant le fouet. En tout cas, l’impact fut aussitôt visible. Dans les transports en commun, par exemple, l’ignoble et avilissante pratique d’obliger les passagers à s’entrecroiser les jambes, avait tout de suite été éradiquée. Pas tout. Dans les différents marchés de la ville, l’emprise des Kadogos fut ressentie au point que les badauds et autres racketteurs avaient disparu de nos lieux de négoces. Par ailleurs, dans différents carrefours de principales artères de Kinshasa, la tracasserie policière fut considérée comme des souvenirs mauvais vieux temps du régime déchu. Les policiers de roulage naguère enclins à la petite corruption des automobilistes, furent délivrés de leurs anciens démons. Car, des équipes d’inspecteurs non apparents furent mis à leurs trousses. Ce fut l’ère du retour à l’ordre ! A tout point de vue. Laurent-Désiré Kabila aura également été cet homme d’Etat qui avait brisé le traditionnel mythe (de trop ?), de la fonction de Président de la République. C’est ainsi qu’il n’était pas étonnant de le voir parfois couper le cortège, descendre de son véhicule pour faire personnellement des petits achats dans un petit marché populaire. LE SERVICE NATIONAL : CREUSET DU PATRIOTISME Aussitôt au sommet de l’Etat, M’Zee Laurent-Désiré Kabila n’ignorait pas la masse laborieuse qui, depuis des décennies, croupissait dans l’oisiveté. Il n’ignorait pas non plus les conséquences, les corollaires d’un environnement social où le chômage était la règle et l’emploi, l’exception. Face à ce tableau bien sombre, M’Zee proposa l’antidote : le Service National (SN). De leur mémoire collective, les Congolais en général et les Kinois en particulier, se souviennent encore des centaines de jeunes issus de différents coins du pays, qui furent brassés à Kanyama Kasese, dans l’actuelle province du Haut-Lomami. Objectif : cultiver du maïs sur d’importants hectares. Manière pour M’Zee Laurent-Désiré Kabila, de traduire en acte, la fameuse philosophie de l’autosuffisance alimentaire. Et, les conséquences du Service national se firent vite remarquer sur le marché de la farine de maïs. Car, le prix de cet aliment de base de plusieurs ménages dans les grandes villes du pays, avait baissé. Au-delà de la simple volonté d’encourager la jeunesse au travail, le Service national fut un creuset de l’éducation civique et du patriotisme. Pour une fois, des jeunes gens condamnés à vivre ensemble, avaient tout de suite brisé les clivages ethniques. Ils cessaient ainsi d’être qui Mukongo, qui Muluba, qui Mungala ou Mushwahili…pour être Congolais. Peu leur importait donc leurs provinces d’origines. Dans cette perspective, le Service National paraissait, à juste titre, comme ce creuset de l’auto-prise en charge qui résumait toute la philosophie de M’Zee. Une pensée qui exhortait les Congolais à se détourner résolument de la politique de la main tendue. C’est-à-dire à ne pas toujours compter sur une assistance extérieure. Bref, développer une posture souverainiste, face à une aide aliénante. Vingt et un ans après, que reste-t-il de l’héritage de M’Zee ? Voilà, la question qui devrait inciter les Congolais à la réflexion. Revivre M’Zee Laurent-Désiré Kabila est un état d’esprit. De même que les Chinois revivent du Maoïsme sans Mao Zedong, les Congolais devraient s’approprier la philosophie de M’Zee. D’aucuns pensent que si l’idée du Service National avait été amplifiée après l’assassinat de son initiateur le 16 janvier 2001, on aurait moins de Kuluna dans les rues de Kinshasa. Car, des jeunes gens acteurs de ce banditisme urbain, ne le sont pas foncièrement. Ils y sont contraints par leurs conditions de vie. L’oisiveté étant la source de tous les maux. Et donc, l’idée de M’zee ne fut pas un simple gadget. Bien au contraire. A chaque peuple, son leader !
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