Les autorités congolaises ont accusé mardi l'opposant en exil Moïse Katumbi, candidat à la présidence de la République démocratique du Congo, d'avoir voulu recruter des "émissaires" pour ouvrir des "hostilités" dans le nord-est du pays.

Moise Katumbi, qui vit en Belgique, voulait installer "des hommes à sa solde" pour "ouvrir les hostilités" en Ituri "dès qu'une base arrière lui serait accordée en Ouganda", a déclaré à la presse le porte-parole de la police Pierrot Mwanamputu, en affirmant s'appuyer sur les aveux d'un "émissaire" présumé.

Au cours d'une cérémonie présidée par le ministre de l'Intérieur Mova Sakani, la police nationale a présenté un ex-militaire qui a rejoint l'ALPC depuis 2012 comme l'un de ceux qui ont été sollicités pour aider l'ancien gouverneur du Katanga dans une tentative de prendre le pouvoir par la force. L'assaut devait être mené à partir d'Aru, en Ituri.

Le porte-parole de la police nationale, le colonel Mwanamputu, a présenté Ahikitaba Ibrahim comme un militaire démobilisé depuis 2005 et reconverti en exploitant d’or avant d’intégrer -en 2012- l’ALPC, Alliance pour la libération du peuple congolais. Un groupe armé qui opère en Ituri et dans une partie du territoire de Faradje, dans la province voisine  du Haut-Uélé.

A en croire la police congolaise, les connexions du chef de la branche armée de l’ALPC avec l’ex-rébellion du  M23 remonteraient à mars 2015. Elles se seraient poursuivies sans désemparer jusqu’au début du mois de février 2018, date à laquelle Ahikitaba Ibrahim aurait « rencontré à Kampala l’ex-colonel John Tshibangu » -aujourd’hui en détention à Kinshasa- et d’autres émissaires de l’opposant Moïse Katumbi Chapwe de manière à « ouvrir les hostilités à partir du territoire d’Aru ».

Joint au téléphone, Me Mumba Gama du collectif des avocats de Moïse Katumbi a rejeté ces accusations. Selon lui, le combat de l’ancien gouverneur du Katanga « se fait avec des moyens pacifiques ».

Ex-gouverneur du Katanga minier et ex-proche du président Joseph Kabila, Moïse Katumbi risque d'aller en prison s'il revient en RDC après sa condamnation dans une affaire immobilière dont il conteste tout fondement.

Il est également poursuivi pour recrutement présumé de mercenaires et les autorités l'accusent aussi d'avoir eu la nationalité italienne alors que la nationalité congolaise est exclusive.

Des élections sont prévues le 23 décembre 2018 en RDC pour le départ du président Kabila, toujours au pouvoir alors que son deuxième et dernier mandat a pris fin le 20 décembre 2016.
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