Vendredi 8 juin. La nouvelle tombe de La Haye (Pays-Bas) où Jean-Pierre Bemba, incarcéré depuis plus de dix ans, vient d’être acquitté par les juges de la Cour Pénale Internationale (CPI). A Kinshasa et dans d’autres villes du pays – surtout dans les grandes villes de l’ex-province de l’Equateur d’où le leader du Mouvement de Libération du Congo (MLC) est originaire – des compatriotes laissent exploser leur joie.

Tous ou presque avaient leurs doigts sur les claviers de leurs ordinateurs ou sur les touches de leurs téléphones pour publier des tweets saluant l’acquittement de Jean-Pierre Bemba par la CPI. A Kinshasa, acteurs politiques, enseignants, journalistes, chômeurs… tout le monde allait de ses mots pour commenter la décision prise par la CPI en faveur de l’ancien vice-Président de la République Démocratique du Congo.
Félix Tshisekedi (président de l’Union pour la Démocratique et le Progrès Social (UDPS), Moïse Katumbi (le leader de la plate-forme Ensemble pour le Changement), Olivier Kamitatu (bras droit de Moïse Katumbi et ancien Secrétaire général du MLC) étaient parmi les premiers acteurs politiques à saluer l’acquittement par des twittes. Ce n’est pas tout. Germain Kambinga et Yves Kisombe, anciens collaborateurs de JP Bemba qui ont rejoint le camp de Joseph Kabila, se sont livrés au même exercice.

Changer toutes les données
Observateurs de la situation politique en RDC et presque tous les médias étrangers sont unanimes que le probable retour de Jean-Pierre Bemba risque de bouleverser toutes les données politiques. Des analystes vont même loin pour rappeler que pour avoir été battu au second tour de la présidentielle de 2006, Jean-Pierre Bemba devrait retrouver son statut de chef de file de l’opposition congolaise.
Pour plusieurs analystes politiques, les acteurs politiques de l’opposition qui évoquent, depuis quelques semaines, leur détermination de se mettre d’accord autour d’un candidat unique pour affronter celui de la Majorité Présidentielle devront revoir tous leurs calculs. Cependant, à lire des posts publiés dans des réseaux sociaux, on note que l’euphorie suscitée par l’acquittement du leader du MLC est en train de céder place à un début de campagne de diabolisation contre l’ancien vice-Président de la République.

Rappel du passé
Le temps de saluer la décision de la CPI qui permet à Jean-Pierre Bemba de recouvrer sa liberté et de reprendre sa place sur la scène politique congolaise, le discours semble brusquement changé sur la toile. Du coup, on peut lire des posts dans lesquels des compatriotes rappellent le passé rebelle du Chairman ou son côté sulfureux. Un compatriote rappelle même sur sa page facebook que c’est Jean-Pierre Bemba, alors vice-Président de la République en charge des questions financières qui avait bloqué l’application de l’« Accord de Mbudi » signé par Arthur Z’Ahidi Ngoma, alors vice-Président en charge des questions socio-culturelles. Pour ce compatriote, « les Congolais ne doivent pas faire confiance au leader du MLC ». Un autre compatriote interpelle les Congolais par ce message : « L’effort à faire, c’est de ne pas oublier ». A l’autre d’ajouter : « Bemba libre, nous sommes contents, et après ? ».
A lire entre les lignes, les messages de « diabolisation » contre Jean-Pierre Bemba, il semble qu’ils viennent d’un camp politique bien identifié. Cette stratégie serait dictée par la bataille pour la future présidentielle. Ceux qui croyaient voir le chemin menant vers le Palais de la Nation s’ouvrir grandement devant eux, sont surpris par l’acquittement du sénateur Jean-Pierre Bemba.
D’aucuns craignent que le probable retour de Jean-Pierre Bemba relance la « guerre » du choix du candidat unique au sein de l’Opposition. Car, fort de son score (48%) obtenu en 2006 et la popularité qu’il va sûrement bénéficier après sa libération, le probable ancien geôlier de la CPI sera candidat à la prochaine présidentielle pour le compte de son parti. La suite est facile à deviner.

CN
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