* Le risque d’un glissement après le 23 décembre est écarté

L’Assemblée nationale a voté, vendredi dernier, les deux propositions de loi d’Henri-Thomas Lokondo Yoka. Sur 367 députés présents dans l’hémicycle, 363 ont voté pour, 2 se sont abstenus et deux ont voté contre. Les deux initiatives portent sur la révision de la loi portant identification et enrôlement des électeurs du 24 décembre 2004 telle que modifiée par la loi du 29 juin 2016 et la loi électorale du 9 mars 2006 modifiée par la loi du 12 février 2015.

Il est question d’enlever dans ces deux textes de lois, la disposition concernant l’enrôlement des Congolais de l’étranger. Un pari du domaine de l’impossible eu égard à la rudesse de la tache sur les plans logistique, technique et financier. Pour ce faire, la CENI doit se déployer dans 181 chancelleries congolaises à l’étranger pour une population estimée à 16 millions de personnes, selon les statistiques du ministère chargé des Congolais de l’Etranger.
Tout cela, dans les 30 jours comme prévu au calendrier électoral. C’est irréalisable. Ce qui revient à ouvrir la voie à un éventuel glissement du calendrier électoral pour aller au-delà de la date du 23 décembre 2018. Ainsi, les deux propositions de loi d’Henri-Thomas Lokondo tombent à point nommé là où la CENI avait déjà jeté l’éponge et Corneille Nangaa, son Président, l’a réaffirmé le même vendredi dans l’hémicycle.
Ce qui sous-entend qu’Henri-Thomas Lokondo Yoka a sauvé, non pas le processus électoral mais bien les élections prévues au 23 décembre 2018 avec l’enrôlement devenu chimérique des Congolais de la diaspora. Tout le monde voyait bien le danger du glissement mais personne ne prenait le devant pour tirer la sonnette d’alarme.
L’élu de Mbandaka a courageusement pris ses responsabilités d’élu du peuple. Avec le vote de ses deux propositions de loi, l’enrôlement des Congolais de la diaspora est renvoyé au prochain cycle électoral.
Devant ses pairs, Lokondo Yoka a montré que par ses deux propositions de lois, dont l’objectif de se conformer à l’article 5 de la Constitution qui donne les principes de l’enrôlement. C’est au niveau de ces deux lois, celle portant enrôlement et la loi électorale que le législateur a inscrit la participation de tous les Congolais y compris ceux résidant à l’étranger uniquement pour l’élection présidentielle que d’aucuns considèrent comme un acquis.
Pourtant, il y a bien des contraintes internes tout comme externes que l’élu de Mbandaka a égrenées. On peut, entre autres retenir les questions d’ordre logistique et matériel. Il y a aussi les techniciens évoluant dans les structures opérationnelles qui doivent être déployées concomitamment dans toutes les missions diplomatiques et consulaires installées dans les cinq continents.
A cela Lokondo Yoka Henri-Thomas ajoute l’impérieuse nécessité d’éviter un traitement discriminatoire entre les différentes communautés congolaises qui sont établies à l’étranger afin de se conformer à l’article 13 de la Constitution. Ce n’est pas tout au tableau des difficultés inhérentes à l’enrôlement des Congolais de la diaspora.
Il ne faudra pas oublier la problématique du respect des délais de gestion des contentieux des listes et la pression du temps par rapport au calendrier électoral qui revêt un caractère contraignant. D’où l’incontournabilité du report de l’opération de l’enrôlement des Congolais de l’étranger.
Dans l’hémicycle, Henri-Thomas Lokondo Yoka a satisfait aux préoccupations de ceux de ses collègues qui criaient à la violation de la Constitution et à un régime discriminatoire à l’encontre des Congolais de la diaspora. Il est resté imperturbable sur l’article 5 de la Constitution qu’il a lu et qui ne parle pas de l’enrôlement des Congolais de l’étranger.
En ce qui concerne l’aspect discriminatoire, il argumenté que c’est plutôt la loi sur l’enrôlement et la loi électorale qui apporte une discrimination par rapport aux Congolais de la diaspora. C’est que ces derniers ne votent qu’à la présidentielle et non aux autres scrutins contrairement aux Congolais vivant au pays. Ils ne sont pas non plus éligibles.
Par ailleurs, Henri-Thomas Lokondo Yoka assure qu’il y a une nette différence entre les Congolais de la diaspora et ceux vivant au pays sur le plan de l’environnement social, politique, économique et même au niveau de la jouissance des droits publics. Il y a là une inégalité de fait qui oppose les Congolais de la diaspora à ceux du pays. Les deux propositions de loi d’Henri-Thomas Lokondo modifiant et complétant la loi sur l’enrôlement et la loi électorale ont pris la route du Sénat. Nul doute que les sages de la Chambre haute vont apprécier, à sa juste valeur, le bien-fondé de ces réformes par rapport à la date des élections fixée au 23 décembre, et y faire droit. KANDOLO M.
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