En dépit de son âge avancé et de son départ imminent à la retraite, le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, Archevêque de Kinshasa, continue de secouer les milieux politiques et intellectuels congolais à travers des réflexions peu tendres à l’endroit des hommes et femmes chargés de la gestion de la chose publique en République Démocratique du Congo.
Ce prince de l’Eglise catholique, qui avait terriblement fait bouger le microcosme politique congolais en fin d’année dernière en parlant des « médiocres » qui refusent de « dégager », après avoir conduit le pays au fond du gouffre aux plans politique, sécuritaire, économique, social et culturel, est revenu à la charge le week-end dernier.

Dans une homélie au vitriol, le prélat catholique a, cette fois,
décoché des flèches empoisonnées en direction des « satanistes ». Il
s’agit, selon sa vision, des ces gouvernants et mandataires publics
qui s’illustrent par un enrichissement sans cause, au milieu d’un
océan de misère, après avoir fait main basse sur les biens et deniers
publics.
«Quand tu voles l’argent public et du deviens riche alors que le
peuple souffre, tu es sataniste », tranche-t-il. Et de souligner que
« Tôt ou tard, tu vas payer cela. Car Dieu n’est pas injuste. Ce sont
ceux qui ont un cœur droit que Dieu bénit, car ceux qui volent
l’argent de l’Etat et ils sont heureux avec leurs biens mal acquis,
Dieu finira par les punir ».
Dans ce message fort interpellateur pour ceux et celles qui se
reconnaissent dans ses propos, le Cardinal Monsengwo avertit que «
Leurs enfants ou leurs petits-fils payeront aussi les fautes de leurs
pères ou de leurs grands-pères. Ne soyez jamais heureux que votre père
ou votre grand-père soit un riche parce qu’il est un dictateur ou un
riche avec les biens mal acquis ».
Moraliste, le numéro un de l’Eglise catholique de Kinshasa fait cette
recommandation à ses paroissiens mais aussi à l’ensemble de sa
communauté ecclésiastique : « Ne soyons pas comme des gens qui font de
multiples péchés et ils s’en foutent. Le chrétien n’est pas comme
cela, car le chrétien doit avoir peur du péché. Quand il a péché, il
demande pardon à Dieu et il pleure pour son péché ».
Comme à ses habitudes, ses messages ont souvent en étroite
corrélation avec l’environnement politique et social. Dans le contexte
actuel des incertitudes qui planent sur la tenue des élections
présidentielle, législatives nationales et provinciales, Mgr Monsengwo
apporte un soutien public aux forces politiques et sociales qui se
battent pour un changement de gouvernance au sommet de l’Etat : «
Quand rien ne marche dans ton pays, quand un individu veut prendre le
pouvoir par la force, et veut prendre plus de 80 millions d’habitants
en otage, tu as le droit de te lever et combattre cette dictature.
C’est ton devoir patriotique, toi chrétien ! Un chrétien est une
personne de la justice… ».

Nouveau cou-de-pied dans la fourmilière…

A l’analyse des propos de l’Archevêque de Kinshasa, il s’avère que
les « satanistes » et les « médiocres » présentent les mêmes tares :
boulimie du pouvoir, égoïsme, clochardisation du grand nombre, pillage
des ressources nationales, course effrénée à l’enrichissement
personnel, abus des biens et avoirs publics, gestion calamiteuse du
pays, refus de démocratiser la vie publique, refus de passer la main
aux plus méritants par la voie des urnes, etc.
Le Cardinal Monsengwo voit, dans les « satanistes », une caste de
privilégier qui ont échoué dans la conduite des affaires de l’Etat et
qui ont très peur de la sanction du souverain primaire. Aussi
exhorte-t-il celui-ci à résister pour se choisir ses futurs
gouvernants par le biais des élections.
Au vu du tollé suscité, dans les cercles politiques du pouvoir, par
sa réflexion sur les « médiocres », amplifiée par le pasteur
protestant Ekofo lors du culte religieux organisé le 16 janvier 2018,
en marge de la fête commémorative des héros nationaux Lumumba et LD
Kabila – qui avait dû s’exiler aux USA pour échapper aux courroux des
décideurs politiques- il y a fort à parier que Mgr Monsengwo va faire
l’objet d’un nouveau lynchage médiatique. Tous ceux et toutes celles
qui s’estiment visés par ses propos ne vont certainement pas rester
sans voix. A défaut de répondre à visage découvert, ils vont laisser
cette besogne à leurs sous-fifres.
Kimp
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